La Turquie est en deuil après qu’un attentat meurtrier ait frappé mercredi après-midi les abords du siège des industries de défense turques (TUSAŞ), à une quarantaine de kilomètres d’Ankara, la capitale. Selon un bilan encore provisoire communiqué par les autorités, cette attaque aurait fait au moins 4 morts et 14 blessés, dont 3 dans un état critique.
D’après les premières informations recueillies, un groupe de terroristes armés aurait fait irruption devant l’entrée du complexe industriel vers 16h heure locale, avant qu’un des assaillants ne se fasse exploser. Des tirs auraient encore résonné pendant plus d’une heure après la déflagration initiale. La chaîne d’information Habertürk a évoqué la présence d’otages, sans plus de précisions à ce stade.
Un pays sous le choc, Erdogan depuis la Russie
C’est depuis Kazan en Russie, où il participe à un sommet des BRICS aux côtés de Vladimir Poutine, que le président turc Recep Tayyip Erdogan a réagi. Qualifiant cet attentat d’ « attaque haineuse », il a annoncé un bilan de « 4 martyrs et 14 blessés ». Son homologue russe lui a exprimé ses condoléances.
En Turquie, la consternation domine après cet attentat sanglant qui a visé un site hautement sensible et symbolique. TUSAŞ, fleuron de l’industrie de défense turque, est notamment le fabricant des célèbres drones de combat Bayraktar. Le secteur a représenté près de 80% des revenus à l’exportation du pays en 2023.
Une enquête ouverte, pas de revendication pour l’heure
Si le ministère de la Justice a rapidement annoncé l’ouverture d’une enquête, aucune revendication n’était connue mercredi soir. Certains médias turcs comme Sabah ont publié des images de surveillance montrant l’un des terroristes présumés, lourdement armé, juste avant l’attaque.
Les forces de l’ordre turques restaient en alerte face au risque de nouveaux attentats. La Turquie a été la cible de plusieurs attaques terroristes ces dernières années, comme celle revendiquée par l’État islamique dans une église d’Istanbul en janvier dernier (1 mort) ou celle menée par le PKK kurde à Ankara en octobre 2023 (2 assaillants tués, 2 policiers blessés).
La communauté internationale solidaire
De nombreux pays et organisations ont rapidement fait part de leur émotion et affiché leur soutien à la Turquie. Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a déclaré « se tenir aux côtés de notre allié », tandis que la délégation de l’Union européenne à Ankara s’est dite « choquée et attristée ». La France, par la voix de son ambassadrice sur place Isabelle Dumont, a présenté ses condoléances aux familles des victimes.
Alors que la Turquie fait face à ce nouveau drame, les regards se tournent désormais vers les enquêteurs pour identifier les responsables et leurs motivations derrière cet acte terroriste qui endeuille une nouvelle fois le pays.
