Le bilan de l’attentat à la voiture-bélier qui a endeuillé Munich jeudi matin s’est encore alourdi. Selon la police locale, une mère de 37 ans et sa fille de seulement 2 ans ont finalement succombé à leurs blessures ce samedi. Elles faisaient partie des blessés les plus graves parmi la quarantaine de victimes de cette attaque.
L’auteur présumé, un Afghan de 24 ans arrivé en Allemagne en 2016, a foncé délibérément sur une foule qui manifestait dans le centre-ville, visant en particulier un cortège organisé par le syndicat Verdi. D’après les enquêteurs, il a reconnu les faits et les a revendiqués en invoquant une « motivation religieuse ».
Un suspect auto-radicalisé à « orientation islamiste »
Interpellé rapidement sur place après que la police ait ouvert le feu sur son véhicule, l’homme aurait crié « Allahu Akbar » après son arrestation. D’après le parquet, il aurait une « orientation islamiste » mais ne ferait pas partie d’une organisation connue. Il se serait auto-radicalisé.
Cette attaque intervient à moins de 10 jours d’élections législatives dans un contexte déjà tendu en Allemagne autour des questions d’immigration et d’insécurité, après plusieurs actes violents commis récemment par des étrangers.
Questions sur la sécurité à l’approche des élections
Qualifié d' »attentat » par le chancelier Olaf Scholz, cet acte risque d’alimenter encore les débats sur la politique d’immigration du gouvernement à l’approche du scrutin du 26 février. Les partis d’opposition dénoncent depuis des mois un laxisme qui mettrait en danger la sécurité des Allemands.
La tragédie de Munich relance aussi les interrogations sur la radicalisation islamiste de certains réfugiés et demandeurs d’asile, ainsi que sur les moyens mis en œuvre pour la détecter et la combattre. Selon les autorités, le profil du suspect n’avait jusqu’ici pas attiré l’attention.
Emotion et recueillement
Dans cette ville encore sous le choc, des centaines d’habitants se sont rassemblés pour rendre hommage aux victimes, déposant fleurs et bougies près des lieux du drame. Une minute de silence a été observée.
Le maire de Munich a exprimé la tristesse et la colère de toute sa ville face à cet « acte de haine insensé qui frappe des innocents ». Il a appelé à rester unis et solidaires dans cette épreuve.
L’attentat de Munich montre une nouvelle fois la vulnérabilité des pays européens face à la menace du terrorisme islamiste, même si les motivations exactes du suspect restent encore à éclaircir. Un défi sécuritaire majeur qui s’impose au cœur de la campagne électorale allemande.