Imaginez un scénario catastrophe à Toronto, avec des dizaines de morts et de blessés dans une attaque terroriste. C’est le cauchemar auquel vient d’échapper de justesse le Canada. Les autorités ont annoncé mercredi avoir déjoué un projet d’attentat imminent fomenté par un duo père-fils pour le compte de l’État Islamique. Un complot islamiste qui aurait pu virer au drame sans l’intervention rapide des forces de l’ordre.
Un attentat meurtrier planifié à un “stade avancé”
C’est dans un hôtel de la région de Toronto que la Gendarmerie royale du Canada a interpellé dimanche Ahmed Eldidi, 62 ans, et son fils Mostafa Eldidi, 26 ans. Ces deux Canadiens étaient en train de préparer une attaque meurtrière qu’ils comptaient perpétrer au cœur de la ville sous la bannière du groupe djihadiste État islamique, aussi connu sous le nom de Daesh. Selon la police, le duo en était à un “stade avancé” dans l’organisation d’une “attaque grave et violente”.
“Il s’agissait d’une menace imminente que nous avons réussi à déjouer, ce qui a permis d’éviter des blessures graves ou des morts”
Matt Peggs, commandant de la Gendarmerie royale du Canada
Des islamistes radicaux affiliés à l’État islamique
Les deux hommes arrêtés étaient en lien direct avec le réseau terroriste de l’État islamique. Ils sont inculpés pour avoir participé “aux activités d’un groupe terroriste, en l’occurrence l’État islamique aussi appelé Daesh”. Le père et le fils sont également poursuivis pour “complot en vue de commettre un meurtre” ainsi que pour “possession d’une hache et d’une machette”, probablement les armes avec lesquelles ils comptaient semer la terreur.
Une enquête rapide pour neutraliser la menace
L’enquête qui a permis de stopper ce projet meurtrier a été menée tambour battant. Selon les autorités, les investigations contre Ahmed et Mostafa Eldidi n’ont débuté qu’il y a un mois. En l’espace de quelques semaines, les services antiterroristes ont réussi à identifier la menace, surveiller les suspects et intervenir à temps pour empêcher le pire. Les deux islamistes présumés doivent comparaître jeudi devant un juge.
Un scénario qui rappelle d’autres attentats
Ce projet d’attentat déjoué au Canada n’est pas sans rappeler d’autres attaques islamistes meurtières perpétrées ces dernières années en Occident, notamment en Europe :
- L’attentat au camion-bélier à Nice en France le 14 juillet 2016 (86 morts)
- Les attentats coordonnés à Paris et Saint-Denis en novembre 2015 (130 morts)
- Les attentats à la bombe à Bruxelles en mars 2016 (32 morts)
- L’attentat au camion-bélier à Berlin en décembre 2016 (12 morts)
Si le Canada avait jusqu’à présent été relativement épargné par le terrorisme islamiste, cet épisode montre que le pays n’est pas à l’abri. Selon des chiffres officiels, près de 250 Canadiens auraient des liens avec des groupes extrémistes à l’étranger. Une menace dormante qui peut se réveiller à tout moment sur le territoire.
La vigilance reste de mise face à la menace djihadiste
L’arrestation des deux islamistes à Toronto montre que le travail de renseignement et la coopération entre services permettent d’enrayer des projets d’attentats. Mais la menace djihadiste n’a pas disparu pour autant. L’idéologie mortifère de Daesh continue d’essaimer aux quatre coins du monde, y compris au Canada. Ce pays paisible n’est pas à l’abri d’un acte terroriste majeur commis sur son sol, comme l’ont montré les attentats d’Ottawa et de Saint-Jean-sur-Richelieu en 2014.
Face à ce défi sécuritaire, les autorités canadiennes assurent maintenir un haut niveau de vigilance. Le travail de prévention et de surveillance se poursuit pour identifier d’éventuelles autres cellules terroristes dormantes inspirées par la propagande de l’État islamique. L’objectif : éviter qu’un scénario à la torontoise ne se reproduise et ne vire cette fois au drame.
