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Attentat de Nice : le procès en appel se poursuit en cassation

Le procès en appel de l'attentat de Nice du 14 juillet 2016 ne marque pas la fin du dossier judiciaire. Condamnés à 18 ans de prison, les deux accusés ont formé un pourvoi en cassation, ouvrant un nouveau chapitre dans cette affaire qui a bouleversé la France...

Plus de sept ans après l’attentat meurtrier sur la Promenade des Anglais à Nice, le chemin judiciaire est encore long. Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud, les deux hommes condamnés en appel à 18 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste, ont décidé de former un pourvoi en cassation. Une nouvelle étape qui prolonge ce procès hors-norme.

86 morts, 450 blessés : retour sur un drame national

Le 14 juillet 2016, alors que des milliers de personnes étaient rassemblées sur la Promenade des Anglais pour assister au feu d’artifice de la Fête nationale, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a foncé dans la foule au volant d’un camion, faisant 86 morts et plus de 450 blessés. Un drame qui a plongé la France dans l’horreur et le recueillement.

Très vite, l’enquête s’oriente vers la piste terroriste. L’assaillant, abattu par la police, était un Tunisien de 31 ans, chauffeur-livreur et père de famille, inconnu des services de renseignement. Mais sur son téléphone et son ordinateur, les enquêteurs retrouvent des indices de sa radicalisation et de sa fascination pour le jihad.

Deux suspects au cœur des débats

Parmi les suspects mis en examen dans ce dossier tentaculaire, deux hommes concentrent l’attention : Mohamed Ghraieb, Franco-tunisien de 48 ans et ami de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, et Chokri Chafroud, Tunisien sans-papiers de 44 ans. Tous deux ont toujours nié avoir eu connaissance du projet terroriste, malgré leur proximité avec le tueur.

Jugés une première fois en 2022 devant la cour d’assises spéciale de Paris, ils avaient écopé de 18 ans de réclusion pour association de malfaiteurs terroriste. Une peine confirmée en appel en juin dernier, au terme d’un nouveau procès marathonien, émaillé de débats intenses sur leur degré d’implication.

Les proches de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel avaient observé sa radicalisation.

Christophe Petiteau, président de la cour d’assises spéciale

Un pourvoi en cassation au goût d’inachevé

Refusant ce verdict, Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud ont donc décidé de se pourvoir en cassation, ultime recours pour contester leur condamnation. Leurs avocats dénoncent “un procès à sens unique” et des peines disproportionnées au regard des éléments à charge.

Pour les parties civiles aussi, ce nouveau rebondissement a un goût amer. Après deux procès éprouvants, elles aspiraient à tourner enfin la page. “C’est un crève-cœur de voir que ça n’en finit pas”, confie une rescapée, quand un autre regrette “une justice qui n’apaise pas les douleurs”.

La Cour de cassation devra trancher sur les points de droit soulevés par la défense. Mais pas sur le fond du dossier ni la culpabilité des accusés. De quoi laisser augurer d’ultimes soubresauts dans ce procès inachevé, emblématique d’une justice antiterroriste à la recherche de vérité, entre complexité des preuves et attente des victimes.

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