Mercredi après-midi, en plein cœur de Washington, à seulement deux rues de la Maison Blanche, la capitale américaine a basculé dans l’effroi. Un homme armé a ouvert le feu sur des militaires de la Garde nationale en patrouille. Deux soldats ont été touchés et luttent toujours pour leur vie. L’événement, d’une rare violence, a immédiatement pris une dimension politique explosive.
Un acte qualifié de terroriste par Donald Trump
Dès les premières heures qui ont suivi l’attaque, le président des États-Unis s’est exprimé avec gravité. Dans une vidéo diffusée depuis la Floride, où il passe la fête de Thanksgiving, Donald Trump n’a pas hésité à parler d’un « acte de terreur ». Il a révélé l’identité du suspect arrêté : un homme arrivé d’Afghanistan aux États-Unis en septembre 2021, sous l’administration Biden.
Le ton était solennel, mais la charge contre son prédécesseur démocrate particulièrement virulente. Le président républicain a promis une révision complète du statut de tous les ressortissants afghans accueillis après le retrait chaotique de Kaboul. Pour lui, l’immigration représente désormais « la plus grande menace pour la sécurité nationale ».
Que s’est-il passé exactement dans les rues de Washington ?
Vers 14 h 15, un individu s’approche à l’angle d’une rue très fréquentée du centre-ville. Sans un mot, il brandit une arme de poing et tire à plusieurs reprises en direction des militaires qui patrouillent à pied. Les soldats, pris par surprise, ripostent. Le suspect est rapidement maîtrisé par d’autres membres de la Garde nationale présents sur place.
Le bilan est lourd. Les deux militaires touchés sont dans un état critique. Le tireur, lui aussi grièvement blessé lors de l’échange de tirs, a été évacué sous forte escorte. La maire démocrate de Washington, Muriel Bowser, a confirmé que les tirs étaient ciblés et non aléatoires.
« Les tirs étaient ciblés »
Muriel Bowser, maire de Washington
Un déploiement contesté de la Garde nationale
Depuis plusieurs mois, des centaines de militaires de réserve patrouillent dans les rues de Washington et de Los Angeles. Cette décision, prise contre l’avis des autorités locales démocrates, vise officiellement à lutter contre la criminalité et l’immigration illégale. À Washington, leur présence avait même été jugée inconstitutionnelle par la justice la semaine précédente.
Mais l’attaque de mercredi a brutalement relancé le débat. Le ministre de la Défense, Pete Hegseth, a annoncé l’envoi immédiat de 500 soldats supplémentaires, portant leur nombre à plus de 2 500 dans la seule capitale fédérale.
À retenir :
- Attaque survenue à deux rues de la Maison Blanche
- Suspect arrivé d’Afghanistan en 2021 sous l’administration Biden
- Deux militaires dans un état critique
- Renfort de 500 soldats annoncé dans la soirée
Un climat politique déjà incandescent
Cet attentat s’inscrit dans une période particulièrement tendue. Début septembre, le jeune influenceur ultra-conservateur Charlie Kirk, proche du président, avait été assassiné. Donald Trump lui-même avait échappé à une tentative d’assassinat pendant la campagne de 2024.
La Maison Blanche n’a pas tardé à pointer du doigt l’opposition démocrate, accusée d’avoir « diabolisé » les militaires en critiquant leur déploiement. Une rhétorique qui, selon l’exécutif, aurait pu contribuer à créer un climat de haine.
Les premières réactions et les zones d’ombre
Sur les lieux, l’émotion était palpable. Des témoins ont décrit une scène digne d’un film : sirènes hurlantes, hélicoptères, rues bouclées. Un père de famille, Mohammed Elkattabi, se trouvait là avec son fils de six ans au moment des faits.
« Mon fils apprend l’histoire à l’école… Il vient de la voir en direct. »
Mohammed Elkattabi, témoin
À l’heure actuelle, la police de Washington indique ne disposer d’aucune information sur le mobile du tireur. Le directeur du FBI, Kash Patel, s’est voulu prudent mais a confirmé la gravité de l’état des deux victimes originaires de Virginie-Occidentale.
Vers un durcissement sans précédent de la politique migratoire ?
Le président Trump a été clair : cet événement va changer la donne. Il a annoncé vouloir réexaminer tous les dossiers des personnes arrivées d’Afghanistan après le retrait américain de 2021. Des dizaines de milliers de ressortissants avaient alors été évacués dans l’urgence.
Ce discours s’inscrit dans la continuité de la ligne très dure adoptée depuis son retour à la Maison Blanche. L’immigration, déjà au cœur de sa campagne, devient plus que jamais l’axe central de sa présidence.
Dans les heures qui ont suivi, plusieurs élus républicains ont appelé à aller encore plus loin : expulsion systématique, suspension des programmes humanitaires, renforcement des contrôles aux frontières. Du côté démocrate, on dénonce une instrumentalisation politique d’un drame humain.
Washington sous haute tension
Ce jeudi matin, la capitale fédérale se réveille sous protection renforcée. Les checkpoints se multiplient, les patrouilles sont plus visibles, l’angoisse flotte dans l’air. Les Américains, déjà marqués par des années de violences politiques et de fusillades, retiennent leur souffle.
L’attaque d’hier n’est pas seulement un fait divers tragique. Elle cristallise toutes les fractures d’une société profondément divisée : immigration, sécurité, rôle de l’État fédéral face aux villes démocrates, confiance dans les institutions.
Alors que les deux militaires luttent toujours pour leur vie à l’hôpital, une question hante les esprits : cet événement va-t-il marquer un tournant irréversible dans la politique américaine ? L’histoire, comme l’a dit le petit garçon présent sur place, s’écrit peut-être sous nos yeux.
Une Amérique plus divisée que jamais
Entre sécurité nationale et droits des villes, entre accueil humanitaire et contrôle des frontières, le drame de Washington révèle les failles béantes d’un pays en pleine tempête politique.
