La tranquillité estivale de la station balnéaire de La Grande-Motte a été brutalement interrompue ce samedi matin par un attentat visant la synagogue Beth Yaacov. Aux alentours de 8h40, une violente explosion a secoué l’édifice religieux, suivi de plusieurs incendies criminels. Les flammes ont rapidement été maîtrisées par les pompiers, mais un policier municipal a été blessé dans l’intervention.
L’enquête ouverte par le parquet antiterroriste a rapidement progressé. Les images de vidéosurveillance ont permis d’identifier le suspect, un homme de type arabe portant un drapeau palestinien noué autour de la taille et une arme de poing à la ceinture. Une véritable chasse à l’homme s’est alors engagée pour retrouver l’individu en fuite.
Suspect interpellé à Nîmes après un échange de tirs
Les recherches se sont concentrées sur Nîmes, où le suspect a finalement été localisé en début de soirée dans le quartier sensible de Pissevin. Lors de l’intervention des forces de l’ordre, l’homme a ouvert le feu, entraînant un échange de tirs nourri. Blessé par balles, le suspect a pu être interpellé et son pronostic vital n’est pas engagé.
Selon les premières informations, il s’agirait d’un ressortissant algérien de 33 ans en situation régulière sur le territoire français. Si le mobile de son acte n’est pas encore établi, la piste antisémite est évidemment privilégiée au vu de la cible choisie.
Émotion et solidarité au sein de la communauté juive
Cet attentat a provoqué une vive émotion au sein de la communauté juive de La Grande-Motte et au-delà. Le président de la synagogue, Sabine Atlan, a reçu de nombreux messages de soutien. Les autorités locales et nationales ont également condamné fermement cet acte et assuré que tout serait mis en œuvre pour protéger les lieux de culte juifs.
Je veux assurer nos concitoyens juifs et la commune de tout mon soutien et dire qu’à la demande du Président de la République @EmmanuelMacron, tous les moyens sont mobilisés…
– Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur
Si le pire a été évité, cet attentat rappelle la menace terroriste qui pèse sur la France et la nécessité de protéger les lieux confessionnels, en particulier les synagogues qui sont régulièrement visées. L’enquête devra déterminer si le suspect a agi seul ou bénéficié de complicités, afin de démanteler d’éventuels réseaux.
La piste du loup solitaire privilégiée
Pour l’heure, les premiers éléments orientent plutôt vers un acte isolé commis par un homme radicalisé. Son profil et la faible sophistication de son mode opératoire plaident en ce sens. Mais les enquêteurs restent prudents et n’écartent aucune hypothèse à ce stade.
Les conséquences auraient pu être bien plus dramatiques si la synagogue avait été occupée au moment des faits. Fort heureusement, l’attaque s’est produite avant le début de l’office du shabbat. Un soulagement partagé par les fidèles sous le choc.
Dieu merci, il n’y avait personne dans le bâtiment à cette heure-là. Mais on se sent quand même profondément attaqués dans ce que nous sommes, dans notre identité.
– Sarah, membre de la communauté
Dans les prochains jours, la communauté juive locale fera preuve de résilience et de solidarité pour surmonter cette épreuve, dans une région déjà marquée par de précédents attentats islamistes. Les dégâts matériels seront réparés mais le traumatisme sera plus long à effacer.
Cet événement tragique nous rappelle l’importance de rester unis et vigilants face à la barbarie, sans jamais céder à la peur ou la haine de l’autre. C’est tout le défi des sociétés ouvertes et plurielles comme la nôtre : défendre fermement nos valeurs de liberté et de fraternité, sans tomber dans le piège des amalgames et de la stigmatisation.
Une fois de plus, nos pensées vont aux victimes et à leurs proches. Nous suivrons avec attention les développements de l’enquête qui devrait rapidement faire la lumière sur les motivations et le parcours du suspect interpellé. Car au-delà du drame humain, comprendre pour mieux prévenir reste la meilleure des réponses face au terrorisme.