Une tragédie a frappé le Pakistan ce samedi, lorsqu’une attaque revendiquée par des séparatistes baloutches a fait au moins 22 morts et des dizaines de blessés dans la gare principale de Quetta, capitale de la province instable du Baloutchistan. Selon les autorités, une explosion dévastatrice a secoué le quai bondé de voyageurs peu avant 9h du matin, semant le chaos et la terreur.
Un lourd bilan qui pourrait encore s’alourdir
Le bilan provisoire fait état d’au moins 22 victimes, dont une femme, et de 46 blessés pris en charge par l’hôpital régional. Mais les autorités craignent que ce chiffre ne grimpe encore, l’hôpital continuant de recevoir des corps et des blessés plus d’une heure après le drame. Une source policière confie : “Au début, on pensait qu’un explosif avait été dissimulé dans un bagage abandonné, mais on envisage désormais la piste d’un attentat-suicide.”
Une attaque revendiquée par les séparatistes baloutches
L’Armée de libération du Baloutchistan (BLA), l’un des principaux groupes séparatistes de la région, a rapidement revendiqué l’attaque. Dans un communiqué, le BLA affirme avoir visé “une unité de l’armée pakistanaise qui rentrait au Pendjab via la gare après une formation”. Ce groupe armé s’en prend régulièrement aux forces de sécurité et aux Pakistanais d’autres provinces, notamment les Pendjabis perçus comme dominant l’armée engagée contre les séparatistes.
Le Baloutchistan, une poudrière aux richesses convoitées
Malgré ses importantes ressources gazières et minières, le Baloutchistan reste la province la plus pauvre du Pakistan. Une situation qui nourrit les revendications des séparatistes réclamant le contrôle de ces richesses. Nombre de projets d’extraction sont financés par des pays étrangers, notamment la Chine voisine, régulièrement visée par des factions armées qui l’accusent de piller les ressources locales.
La question baloutche reste un défi majeur pour le Pakistan, tiraillé entre la nécessité de développer cette région et la volonté d’écraser la rébellion séparatiste.
Un analyste politique sous couvert d’anonymat
Une escalade de violence inquiétante
Cette attaque survient quelques mois seulement après une série d’attaques coordonnées revendiquées par le BLA qui avaient fait 39 morts fin août, l’un des pires bilans dans la région. Les autorités pakistanaises se retrouvent une nouvelle fois confrontées à la persistance du conflit baloutche malgré les opérations militaires et les promesses de développement.
Sur les lieux du drame, le spectacle est apocalyptique : abri soufflé, flaques de sang, sacs éventrés… Les secours s’activent dans les décombres pour prendre en charge les nombreuses victimes, sous la protection des forces de sécurité en alerte. Cette tragédie sanglante rappelle une fois de plus l’instabilité chronique qui mine le Baloutchistan et hypothèque son développement, sur fond de pauvreté, de tensions ethniques et de convoitises pour ses richesses naturelles.