Le nord-est du Nigeria est à nouveau endeuillé par une attaque jihadiste meurtrière. Selon des sources militaires, cinq soldats nigérians ont perdu la vie et dix autres ont été blessés lors d’un assaut lancé par le groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) contre une base de l’armée. Cette nouvelle offensive sanglante soulève une fois de plus des inquiétudes quant à la sécurité précaire dans cette région tourmentée du pays.
Un raid dévastateur de l’ISWAP
D’après les informations recueillies auprès de deux officiers souhaitant garder l’anonymat, l’attaque s’est déroulée samedi matin dans le village de Kareto, situé dans l’État de Borno, à proximité de la frontière avec le Niger. Les assaillants de l’ISWAP ont pris d’assaut la base militaire et ouvert le feu sur les soldats, faisant cinq morts et dix blessés dans les rangs de l’armée nigériane.
Les pertes ne s’arrêtent pas là puisque quatre militaires sont toujours portés disparus. Des opérations de recherche et de sauvetage ont été lancées pour tenter de les retrouver. Ce bilan humain lourd témoigne de la violence de l’assaut et de la détermination des jihadistes à s’en prendre aux forces de sécurité.
Des dégâts matériels importants
Au-delà des vies fauchées, l’attaque a également causé des dommages matériels significatifs. Les djihadistes ont incendié cinq véhicules, dont un camion blindé de l’armée pourtant résistant aux mines. Ces actes de destruction visent à affaiblir les capacités opérationnelles des troupes nigérianes.
Dans un communiqué publié dimanche, l’ISWAP a revendiqué avoir “tué et blessé” plus de 20 soldats en faisant exploser une voiture piégée pendant le raid, selon SITE Intelligence, un organisme de surveillance des activités jihadistes. Le groupe a aussi affirmé avoir incendié la base militaire et brûlé 14 véhicules à l’intérieur.
Une base régulièrement ciblée
La base de Kareto, qui abrite le 149ème bataillon de l’armée nigériane engagé dans la lutte contre l’ISWAP et Boko Haram, n’en est malheureusement pas à sa première attaque. Située à 153 km de Maiduguri, la capitale de l’État de Borno, elle a été prise pour cible à plusieurs reprises par les deux groupes jihadistes. Cette récurrence des assauts montre la pression constante exercée par ces mouvements extrémistes.
Une région sous la menace jihadiste persistante
Cette attaque s’inscrit dans le contexte d’une insurrection jihadiste qui dure depuis plus de quinze ans dans le nord du Nigeria. Ce conflit a déjà fait plus de 40 000 morts et contraint plus de 2 millions de personnes à fuir leur foyer. Malgré les efforts déployés par l’armée nigériane et ses alliés, la menace reste prégnante et les groupes jihadistes continuent de semer la terreur.
Au-delà de l’ISWAP et de Boko Haram, la région est également en proie aux agissements de puissants groupes criminels, localement appelés “bandits”. Cette multiplication des acteurs armés rend la situation sécuritaire extrêmement complexe et volatile.
Les forces de défense et de sécurité font face à un défi immense. Il est urgent de renforcer leurs capacités et d’adopter une approche globale pour contrer ces menaces.
Un expert en sécurité de la région
La nécessité d’une réponse adaptée
Face à cette situation alarmante, les autorités nigérianes doivent impérativement adapter leur réponse sécuritaire. Il est essentiel de doter les troupes des moyens nécessaires pour faire face à ces groupes jihadistes de mieux en mieux organisés et équipés. Cela passe par un renforcement des effectifs, une meilleure formation et un équipement adéquat.
Parallèlement, une approche globale impliquant des volets politique, économique et social est indispensable pour s’attaquer aux racines de cette insurrection. Sans un développement durable et inclusif des régions touchées, il sera difficile d’endiguer durablement ces violences.
Cette énième attaque contre une base militaire est un cruel rappel que la menace jihadiste reste très vive au Nigeria. Malgré les efforts consentis, les groupes extrémistes continuent de sévir, soulignant la fragilité persistante de la situation sécuritaire. Au-delà de la réponse militaire, c’est une mobilisation de toute la société qui est nécessaire pour espérer venir à bout de ce fléau.
L’attaque meurtrière de l’ISWAP contre la base militaire de Kareto est malheureusement loin d’être un évènement isolé dans le nord-est du Nigeria. Cette région vit sous la menace constante des mouvements jihadistes depuis plus d’une décennie. Alors que l’armée nigériane paie un lourd tribut dans cette lutte sans merci, il est urgent que les autorités redoublent d’efforts et adaptent leur stratégie en mobilisant l’ensemble des acteurs concernés. C’est seulement ainsi que l’on pourra espérer briser le cycle infernal des violences et offrir un avenir meilleur aux populations éprouvées de ces zones en crise.