Un village reculé du nord du Liban a été frappé lundi par une frappe israélienne d’une rare violence, faisant au moins 8 morts et 14 blessés parmi lesquels se trouvaient des familles de déplacés. Cette attaque, l’une des plus éloignées de la frontière depuis le début du conflit, aurait visé un membre du Hezbollah selon une source sécuritaire.
Une cible inhabituelle au nord du pays
Située à plus de 150 km de la frontière israélienne, la localité d’Ain Yaacoub dans la région du Akkar a été touchée par un raid aérien en fin de journée. D’après le ministère libanais de la Santé, cette frappe a causé la mort d’au moins 8 personnes et fait 14 blessés selon un bilan provisoire. Les bombardements israéliens ciblent habituellement les bastions du Hezbollah dans l’est et le sud du Liban, épargnant les régions septentrionales.
Des déplacés parmi les victimes
Un bâtiment de deux étages hébergeant des familles déplacées du sud du pays a été directement touché lors de l’attaque, a indiqué un responsable local à l’AFP. Les équipes de secours s’affairaient dans les décombres à la recherche d’éventuels survivants, utilisant leurs téléphones comme lampes de poche. Selon une source sécuritaire, la cible de la frappe était un membre du Hezbollah faisant partie de ces familles réfugiées.
Escalade des tensions depuis septembre
Cette frappe intervient alors qu’Israël a intensifié depuis septembre sa campagne de raids aériens contre le Hezbollah, mouvement pro-iranien. Le 30 septembre dernier, l’armée israélienne a également mené une incursion terrestre dans le sud du Liban. La guerre ouverte entre les deux pays a éclaté il y a près d’un an sur fond de tensions frontalières croissantes, le Hezbollah multipliant les tirs en soutien au Hamas palestinien après l’attaque de ce dernier contre Israël en octobre 2023.
Bilan humain alarmant
Depuis le début des hostilités en octobre 2023, le ministère libanais de la Santé dénombre plus de 3 240 morts, dont une majorité depuis septembre dernier. Une autre frappe israélienne lundi a fait au moins 7 morts dans le sud du pays. La veille, 23 personnes dont 7 enfants avaient péri dans une attaque sur le village d’Almat au nord de Beyrouth. Ain Yaacoub est désormais le théâtre du raid le plus septentrional et le plus éloigné de la frontière depuis le déclenchement de la guerre.
Une situation humanitaire critique
Cette nouvelle escalade de violence touche de plein fouet les populations civiles, causant mort, destruction et déplacements massifs. La situation des familles fuyant les combats dans le sud pour trouver refuge dans des régions jusque-là épargnées suscite une vive inquiétude. Ain Yaacoub, paisible village du Akkar, est devenu en une fraction de seconde un nouveau symbole de cette guerre meurtrière n’épargnant désormais plus aucune région du Liban. La communauté internationale appelle à une désescalade immédiate et à la protection des civils pris en étau.