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Attaque de drone près d’une centrale nucléaire en Ukraine

Nouvelle attaque de drone ukrainien près de la centrale nucléaire de Zaporijjia, en territoire occupé par la Russie. Un mort et des craintes pour la sécurité de la plus grande centrale d'Europe. L'AIEA appelle à la retenue face aux risques d'un "accident nucléaire majeur"...

Les tensions autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, ne cessent de s’intensifier. Située en territoire ukrainien mais occupée par les forces russes depuis mars 2022, la centrale est devenue un point chaud du conflit. Mardi, une attaque de drone ukrainien a fait une nouvelle victime civile dans la ville d’Energodar, à proximité du site nucléaire.

Selon le gouverneur régional installé par Moscou, Evguéni Balitski, un employé d’une station-service a été tué par des éclats après que des “terroristes de Kiev” aient attaqué “des sites de l’infrastructure de la ville et le territoire près de la centrale nucléaire” avec des drones. Si la centrale elle-même n’a pas été touchée et “fonctionne normalement” d’après une porte-parole, l’attaque a plongé Energodar dans le noir.

L’AIEA craint un “accident nucléaire majeur”

Cette nouvelle attaque ravive les inquiétudes de la communauté internationale quant aux risques d’un incident nucléaire catastrophique. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a multiplié les appels à la retenue, exhortant Moscou et Kiev à éviter toute action militaire “irréfléchie” qui pourrait déclencher “un accident nucléaire majeur”.

La centrale de Zaporijjia se trouve en effet sur la ligne de front entre Russes et Ukrainiens, ces derniers contrôlant la rive nord du Dniepr tandis que les premiers occupent la rive sud où est implantée l’installation. Une situation des plus précaires qui fait craindre le pire en cas de frappe mal ciblée ou d’embrasement des combats.

La Russie affirme avoir abattu 18 drones

Parallèlement à l’attaque d’Energodar, le ministère russe de la Défense a déclaré avoir abattu 18 drones ukrainiens dans la nuit au-dessus du territoire russe. Leurs débris auraient endommagé plusieurs sites industriels dans les régions de Toula, Tambov et Voronej, sans faire de victimes. La Russie dit faire face quotidiennement à des incursions de drones ukrainiens, que Kiev présente comme des représailles aux bombardements russes dévastateurs en Ukraine.

Une guerre des drones de plus en plus intense

Au fur et à mesure que le conflit s’enlise, les drones jouent un rôle croissant. Initialement cantonnés aux missions de reconnaissance et de ciblage, ils sont désormais de véritables armes offensives. Leur capacité à frapper en profondeur à moindre coût en fait des outils de choix pour des attaques spectaculaires ou de harcèlement.

Mais cette utilisation intensive soulève de nombreuses questions, tant sur le plan du droit international que des risques de dérapage et d’escalade incontrôlée. L’attaque à Energodar en est l’illustration parfaite : une frappe apparemment ciblée contre des infrastructures ayant entraîné la mort d’un civil et ravivé le spectre d’un incident nucléaire aux conséquences potentiellement dévastatrices.

Un conflit gelé, des civils en première ligne

Plus d’un an après le début de l’invasion russe, aucune issue ne se dessine. Les fronts sont largement figés malgré d’intenses combats, et les perspectives de négociations quasi inexistantes. Dans ce contexte, ce sont les populations civiles qui payent le plus lourd tribut.

Prises entre deux feux, elles subissent bombardements, exactions et privations. L’attaque de drone à Energodar n’est qu’un épisode de plus dans un quotidien fait de peur et d’incertitude. Et la menace d’un accident nucléaire, aussi improbable soit-elle, ne fait qu’ajouter à l’angoisse ambiante.

Vers une internationalisation du conflit ?

Face à cette situation, la communauté internationale semble impuissante. Les appels à la désescalade et à la prudence autour des sites nucléaires se multiplient, sans grand effet sur le terrain. Certains observateurs craignent qu’un incident grave, comme une frappe accidentelle sur la centrale de Zaporijjia, ne fasse basculer le conflit dans une nouvelle dimension en provoquant une réaction en chaîne des puissances nucléaires.

Une telle escalade reste pour l’heure un scénario catastrophe. Mais la multiplication des attaques de drones et des escarmouches près des installations sensibles maintient un niveau de tension extrêmement élevé. Et chaque nouvelle frappe, comme celle d’Energodar, rapproche un peu plus l’Ukraine et la Russie du point de non-retour.

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