Une nouvelle attaque inquiétante a secoué la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul) ce vendredi, blessant légèrement quatre soldats italiens. Cet incident soulève des questions sur la sécurité des Casques bleus déployés dans cette région instable et met en lumière les tensions persistantes entre les différents acteurs locaux.
L’Italie pointe du doigt le Hezbollah
Dans un communiqué empreint d’indignation, la Première ministre italienne Giorgia Meloni a fermement condamné cette attaque, la qualifiant d’inacceptable. Sans nommer explicitement les responsables, elle a appelé toutes les parties à garantir en permanence la sécurité des soldats de la Finul et à collaborer pour identifier rapidement les coupables.
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a été plus direct dans ses accusations, désignant le Hezbollah comme l’auteur probable de cette attaque. Selon ses déclarations à la presse, deux missiles auraient été tirés par le mouvement chiite libanais, visant une nouvelle fois les positions italiennes.
Des blessés et des dégâts matériels
Le ministère italien de la Défense a précisé que quatre de ses soldats avaient été légèrement blessés lorsque deux roquettes de 122 mm ont frappé la base Chamaa de la Finul, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest. Cette attaque a également causé des dégâts matériels.
Multiplication des incidents préoccupants
Un porte-parole de la Finul a indiqué que la force onusienne avait recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages ou des blessures pour les Casques bleus. Une vingtaine d’entre eux seraient dus à des tirs ou des actions israéliennes. Cette recrudescence des attaques est particulièrement préoccupante dans un contexte régional tendu.
La Finul, une force tampon fragile
Déployée depuis 1978, la Finul compte plus de 10 000 Casques bleus stationnés dans le sud du Liban. Leur mission est de faire tampon avec Israël et de surveiller la Ligne bleue, une démarcation fixée par l’ONU entre les deux pays après le retrait israélien du Liban en 2000. L’Italie est le principal contributeur européen avec plus de 1000 soldats, suivie par l’Espagne, la France et l’Irlande.
Des appels à la retenue et à la coopération
Face à cette situation explosive, la communauté internationale appelle toutes les parties à la plus grande retenue et au respect de la souveraineté du Liban. Le ministre italien de la Défense compte s’entretenir avec son homologue israélien pour demander d’éviter d’utiliser les bases de la Finul comme bouclier lors d’opérations militaires.
Cet incident met en exergue la nécessité d’une coopération accrue entre la Finul, l’armée libanaise et les différentes factions pour maintenir un cessez-le-feu durable et éviter une nouvelle escalade. Une enquête approfondie est attendue afin de faire toute la lumière sur cette attaque et d’en identifier avec certitude les responsables. L’enjeu est de taille pour préserver la stabilité précaire du sud du Liban et éviter un embrasement régional aux conséquences potentiellement désastreuses.
De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables.
Giorgia Meloni, Première ministre italienne
Au-delà des réactions officielles, cet événement soulève des questions plus larges sur le rôle et l’efficacité de la Finul dans un contexte géopolitique complexe et volatil. Alors que la menace d’une confrontation entre Israël et le Hezbollah plane en permanence, la force onusienne apparaît comme un rempart fragile pour contenir les tensions. Reste à savoir si cet énième incident sera le déclencheur d’une remise en question plus profonde de ce dispositif, ou simplement une péripétie supplémentaire dans un conflit qui semble s’éterniser.