Le procès d’un homme accusé d’une attaque terroriste devant les anciens locaux du journal satirique Charlie Hebdo s’est ouvert à Paris. L’assaillant a expliqué son geste par son endoctrinement religieux radical au Pakistan, un pays où critiquer le prophète de l’islam est passible de la peine de mort.
Un acte terroriste assumé mais regretté
Devant la cour d’assises spéciale, Zaheer Mahmoud, le principal accusé, a reconnu avoir commis un « acte de terrorisme ». À l’époque des faits, il pensait « faire le bien pour l’islam » mais dit aujourd’hui comprendre la gravité de ses actes. Il a présenté ses excuses aux deux victimes.
L’attaque s’est produite le 25 septembre 2020, en plein procès des attentats de janvier 2015 contre Charlie Hebdo. Le journal était menacé depuis la republication des caricatures de Mahomet au début du procès. Armé d’une feuille de boucher, Zaheer Mahmoud a grièvement blessé deux employés d’une agence de presse, les prenant pour des salariés de Charlie Hebdo.
Une enfance marquée par le radicalisme religieux
Pour expliquer son passage à l’acte, l’accusé est revenu sur son enfance au Pakistan dans une famille très pratiquante. Son père, un homme religieux, lui a inculqué l’idée que se moquer du prophète méritait la mort, car « il faut respecter les religions ».
« Dans mon pays, si quelqu’un se moque du Prophète il est puni de mort car il faut respecter les religions »
a déclaré Zaheer Mahmoud devant la cour.
Arrivé clandestinement en France en 2018, le jeune homme s’est retrouvé isolé, loin de sa famille. Il a alors trouvé du réconfort sur les réseaux sociaux, se passionnant notamment pour les prêches radicaux d’un leader islamiste pakistanais sur TikTok.
Une prise de conscience en détention ?
Zaheer Mahmoud affirme avoir pris conscience de la gravité de ses actes une fois en détention. Il multiplie les demandes de pardon et assure qu’il aurait les mêmes regrets même si les personnes attaquées avaient été des journalistes de Charlie Hebdo.
Malgré ces déclarations, des doutes subsistent sur la sincérité de ses remords. Son interrogatoire doit se poursuivre pour tenter de faire toute la lumière sur les motivations de cet acte terroriste qui rappelle la menace permanente pesant sur la liberté d’expression.