Un paisible camp de vacances estival à Southport, station balnéaire du nord-ouest de l’Angleterre, a été le théâtre d’un drame effroyable ce lundi 29 juillet. Un adolescent de 17 ans, armé d’un couteau, s’est introduit dans le camp et a poignardé sauvagement 11 enfants ainsi que 2 encadrants qui tentaient de les protéger. Trois fillettes, âgées de 6, 7 et 9 ans, ont succombé à leurs blessures. Huit autres enfants, dont cinq dans un état critique, luttent pour leur survie à l’hôpital.
Un suspect d’origine rwandaise
Selon des sources proches de l’enquête, le suspect, rapidement interpellé sur les lieux du massacre, serait issu d’une famille rwandaise installée au Royaume-Uni depuis une dizaine d’années. Décrit comme un garçon introverti mais venant d’une “famille très gentille”, rien ne laissait présager un tel déchaînement de violence.
De la ricine et un manuel d’Al-Qaïda découverts chez lui
Mais les perquisitions menées au domicile familial dans le village de Banks, près de Southport, ont révélé des éléments inquiétants. La police y a en effet découvert de la ricine, un poison hautement toxique, ainsi qu’une étude militaire d’un manuel de formation d’Al-Qaïda. Si les enquêteurs n’ont pas qualifié pour l’instant cette attaque d'”incident terroriste”, ces trouvailles soulèvent de sérieuses interrogations sur la radicalisation du jeune homme et ses motivations.
Une communauté sous le choc
Cette tragédie a plongé Southport et tout le pays dans une profonde stupeur et une immense tristesse. Des hommages spontanés ont eu lieu devant le camp de vacances, désormais fermé, où des fleurs et des peluches s’accumulent en mémoire des petites victimes : Elsie Dot Stancombe, 7 ans, Bebe King, 6 ans et Alice Dasilva Aguiar, 9 ans.
“Nous avons toujours aidé les gens mais il y a une limite”
– témoignage d’un père de famille présent à la veillée
Mais le choc et l’incompréhension se mêlent aussi à la colère. Des rassemblements anti-immigration, parfois émaillés de violences, ont eu lieu dans la ville, visant en particulier la communauté musulmane. La mosquée a été la cible de dégradations. Des appels au calme ont été lancés par les autorités qui craignent un regain de tensions communautaires.
Un procès très attendu
Le suspect, qui aura 18 ans dans quelques jours, reste pour l’instant en détention. Inculpé pour meurtre et tentative de meurtre, il devra s’expliquer sur son geste ainsi que sur la présence de ricine et du manuel d’Al-Qaïda à son domicile. Les enquêteurs cherchent à déterminer s’il a agi seul ou s’il bénéficiait de complicités et d’un soutien logistique.
Le gouvernement, sous pression, a promis “toute la lumière” sur cette affaire qui relance les débats sur le contrôle de l’immigration, l’intégration, la sécurité et la lutte anti-terroriste. Un procès très sensible en perspective, qui ne pourra malheureusement pas effacer le traumatisme des familles et le deuil de toute une nation.