La peur s’est emparée d’un garage automobile de Marseille samedi après-midi lorsqu’un commando lourdement armé y a fait irruption en plein jour. Selon des sources policières, trois individus cagoulés et équipés d’au moins une arme de poing ont menacé les employés présents avant d’ouvrir le feu à plusieurs reprises et d’incendier des pneus. Un acte d’une violence rare qui laisse craindre de possibles représailles sur fond de criminalité organisée.
Marseille sous le choc après l’attaque d’un garage
Peu avant 17h samedi, la quiétude d’un après-midi presque ordinaire a été brusquement interrompue dans ce garage des quartiers nord de Marseille. Selon les premiers éléments de l’enquête, le trio de malfaiteurs s’est présenté à l’entrée de l’établissement, tirant en l’air avec une arme de poing pour créer un mouvement de panique. L’un des quatre employés présents a ensuite été violemment frappé à coups de crosse.
Les assaillants ont ensuite répandu et incendié plusieurs pneus qui se trouvaient dans le garage avant de repartir précipitamment à bord d’un véhicule qui les attendait à l’extérieur, moteur tournant. Fort heureusement, aucun blessé grave n’est à déplorer parmi le personnel malgré la violence de l’attaque. Le gérant du garage, choqué, a confié à une source proche « faire désormais attention » dans le contexte actuel.
Une enquête ouverte, la piste du règlement de comptes
Le parquet de Marseille a rapidement réagi en ouvrant une enquête pour « tentative d’homicide » et « dégradation par moyen dangereux », confiée à la brigade criminelle locale. Les enquêteurs ont pu récupérer trois douilles, confirmant l’usage d’une arme à feu par les assaillants dont l’objectif semble avoir été d’intimider voire d’extorquer le gérant de ce commerce.
Si le mobile exact reste à déterminer, la piste d’un possible règlement de comptes sur fond de grand banditisme apparaît comme l’une des hypothèses privilégiées par les enquêteurs. Ces dernières semaines, plusieurs commerces des quartiers nord, épiceries ou garages, ont en effet été la cible de raids commis par des malfaiteurs lourdement armés, laissant planer la menace de violentes représailles.
Une violence qui inquiète dans les quartiers nord
Cible récurrente des règlements de compte sur fond de trafics et de rivalités entre bandes organisées, Marseille connaît depuis quelques mois une inquiétante recrudescence des actes d’intimidation visant des commerces. mi-novembre, un garagiste et un carrossier du 14e arrondissement avaient ainsi vu une vingtaine de leurs véhicules partir en fumée la même nuit, lors d’un raid incendiaire nocturne.
« Il n’y a plus de limites, on est dans l’horreur absolue »
déplore un habitant des quartiers nord
Cette spirale de violence suscite une vive émotion et une grande inquiétude chez les riverains et commerçants. Beaucoup redoutent d’être pris pour cible sur fond de rivalités entre réseaux criminels qui cherchent à étendre leur emprise sur certains secteurs. « Il n’y a plus de limites, on est dans l’horreur absolue », se désole un habitant tandis qu’un garagiste confie à mi-mots faire désormais « attention vu le contexte actuel ».
La difficile lutte contre la criminalité organisée à Marseille
Face à cette situation, les forces de l’ordre tentent de renforcer leur présence sur le terrain tout en intensifiant le démantèlement des réseaux criminels. Mais leur tâche s’avère compliquée face à des bandes très mobiles, solidement armées et déterminées à imposer leur loi par la terreur. L’omerta qui règne dans certains quartiers complique également la remontée d’informations.
Pour tenter d’endiguer ce fléau, les autorités misent notamment sur une coopération judiciaire accrue avec l’international ainsi que sur des moyens renforcés alloués à la police judiciaire. L’objectif est de remonter et démanteler ces filières tentaculaires qui gangrènent l’économie souterraine locale. Un travail de longue haleine face à des réseaux puissants et sans scrupules.
Des mesures attendues pour sécuriser les commerces
En attendant des résultats tangibles, élus locaux et associations de commerçants réclament des mesures d’urgence pour sécuriser les boutiques et entreprises. Rondes de police renforcées, installation de caméras, protection rapprochée pour les professions les plus exposées… Des solutions qui se heurtent souvent au manque de moyens chronique des forces de l’ordre comme des municipalités.
En parallèle, certains mettent en avant la nécessité d’un vaste plan de rénovation urbaine et de développement économique pour les quartiers les plus en difficulté. L’objectif : couper l’herbe sous le pied des trafiquants en offrant de réelles perspectives d’insertion aux jeunes. Mais là encore, l’ampleur de la tâche est immense tant le contexte social reste dégradé.
En attendant, à Marseille, chaque nouveau fait divers lié aux règlements de comptes est vécu comme un traumatisme supplémentaire. Et ravive les craintes de voir la violence compter parmi les fléaux du quotidien pour longtemps. L’attaque du garage samedi en est le dernier exemple en date. Les Marseillais attendent désormais des actes forts pour sortir de cette spirale destructrice et cesser d’avoir peur.