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Attaque à l’explosif contre une base militaire en Colombie

Une attaque à l'explosif contre une base militaire en Colombie fait 2 morts et 26 blessés parmi les soldats. L'ELN pointée du doigt, les négociations de paix menacées. Le président Petro dénonce un acte mettant fin au processus "dans le sang".

C’est un coup dur pour le processus de paix en Colombie. Mardi 18 septembre, une attaque à l’explosif a visé une base militaire dans l’est du pays, faisant deux morts et 26 blessés parmi les soldats. L’attaque a été attribuée à l’Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla active du pays, sur fond de négociations de paix tendues avec le gouvernement.

Une attaque meurtrière qui fragilise la paix

Selon le ministère de la Défense colombien, deux soldats ont perdu la vie dans l’attaque tandis que cinq autres ont été grièvement blessés. 21 militaires souffrent également de blessures moins graves. Les victimes ont été évacuées vers des hôpitaux de la région et de la capitale Bogota.

Le président Gustavo Petro a immédiatement réagi, dénonçant un acte qui “clôt le processus de paix dans le sang”. Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, le dirigeant de gauche a fait de la paix avec l’ELN l’une de ses priorités. Mais les négociations piétinent et les tensions se multiplient sur le terrain.

Je condamne le lâche attentat de Puerto Jordan, (…) où des terroristes ont utilisé des engins explosifs artisanaux lancés depuis un camion-benne.

Luis Emilio Cardozo, chef de l’armée colombienne

Une trêve rompue par l’ELN depuis août

Fin du cessez-le-feu, reprise des hostilités: depuis le début du mois d’août, l’ELN a décidé de ne pas reconduire la trêve en vigueur depuis plusieurs mois avec le gouvernement colombien. Les attaques contre des cibles militaires et policières se sont depuis lors multipliées dans le pays, mettant à mal les efforts de paix.

Face à cette situation, le ministre de la Défense Ivan Velasquez a annoncé la reprise de l’offensive contre la guérilla, qui compte encore près de 5800 combattants selon les renseignements militaires. Une décision lourde de conséquences pour l’avenir du dialogue.

Une guérilla active depuis plus de 50 ans

Née en 1964 d’une insurrection paysanne, l’ELN est la dernière guérilla encore en activité en Colombie depuis la paix historique signée avec les FARC en 2016. Inspirée par la révolution cubaine, l’organisation prône un changement de système politique et économique dans le pays.

Malgré plusieurs tentatives de négociations par le passé, l’ELN n’a jamais accepté de déposer définitivement les armes. Ses actions se concentrent principalement dans les régions frontalières avec le Venezuela et le long du Pacifique, où elle se finance grâce aux trafics de drogue et aux enlèvements.

L’espoir d’une paix globale s’éloigne

Avec cette nouvelle attaque meurtrière, c’est tout le processus de paix en Colombie qui vacille. Malgré sa volonté affichée de dialoguer, le président Petro semble aujourd’hui acculé par la pression militaire et l’opinion publique, qui réclament des actions fermes face aux exactions de l’ELN.

Après plus d’un demi-siècle de conflit armé, qui a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, la Colombie peine toujours à tourner définitivement la page de la violence. L’attaque contre la base militaire de ce mardi 18 septembre en est le triste rappel.

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