Alors que les élections municipales de 2026 se profilent à l’horizon, la course à la mairie de Paris s’annonce d’ores et déjà palpitante. Selon un récent sondage Ipsos, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et la maire du 7e arrondissement Rachida Dati sont au coude-à-coude dans les intentions de vote. Une bataille politique qui pourrait bien redistribuer les cartes dans la capitale.
Attal, l’outsider qui bouscule les codes
À 42% d’opinions favorables, Gabriel Attal crée la surprise en se hissant en tête des personnalités politiques qui feraient un bon maire de Paris. L’ancien locataire de Matignon séduit au-delà de son camp, en recueillant 46% d’avis positifs chez les sympathisants de droite. Sa jeunesse et son image de renouveau semblent être des atouts majeurs dans une ville qui aspire au changement.
Un parcours fulgurant
Celui qui fut le plus jeune Premier ministre sous la présidence d’Emmanuel Macron a su faire oublier son inexpérience initiale par son aisance médiatique et sa maîtrise des dossiers. Désormais patron des députés Renaissance à l’Assemblée, Gabriel Attal cultive ses ambitions élyséennes. Mais la mairie de Paris pourrait être un tremplin idéal.
Paris a besoin d’un souffle nouveau, d’une vision ambitieuse et rassembleuse. Je veux être le maire de tous les Parisiens.
Gabriel Attal, dans une interview récente
Rachida Dati, l’éternelle rivale
Avec 39% d’opinions positives, Rachida Dati n’entend pas se laisser distancer. Enracinée localement, l’édile LR mise sur sa connaissance du terrain et son expérience d’opposante pugnace à Anne Hidalgo. Mais son entrée au gouvernement en tant que ministre de la Culture brouille quelque peu son image.
Cependant, Rachida Dati peut compter sur sa popularité chez les militants des Républicains (58%) et sa capacité à rassembler la droite et le centre. Sa priorité : reconquérir l’Hôtel de Ville pour mettre fin à 25 ans de gestion socialiste.
Je suis une femme de conviction et de combat. Paris a besoin d’une maire qui se bat pour redresser la ville et améliorer la vie des habitants.
Anne Hidalgo distancée
La maire sortante Anne Hidalgo semble payer le prix d’un bilan contesté. Avec seulement 28% de Parisiens satisfaits de son action, la socialiste voit ses deux rivaux la dépasser nettement. Les polémiques sur la saleté, l’insécurité ou les pistes cyclables lui ont durablement nui.
Si Anne Hidalgo venait à se représenter, elle devra convaincre de sa capacité à changer de méthode. Son avenir politique paraît plus qu’incertain, même si en coulisses, la mairie assure qu’elle sera bel et bien candidate.
Candidat | Intentions de vote | Évolution vs 2021 |
---|---|---|
Gabriel Attal | 42% | +10 points |
Rachida Dati | 39% | +4 points |
Anne Hidalgo* | 28% | -6 points |
*Si candidature |
Les enjeux d’un scrutin capitale
Au-delà des personnalités, l’élection municipale de 2026 à Paris sera un test grandeur nature pour plusieurs formations politiques :
Renaissance en quête d’ancrage local
Pour le parti présidentiel, le scrutin parisien est une opportunité en or. Jamais la macronie n’a paru aussi proche de s’emparer de la plus convoitée des mairies. Une victoire à Paris serait un signal fort envoyé à l’opposition et crédibiliserait les ambitions de Gabriel Attal.
LR au défi de l’union
Les Républicains joueront gros dans la capitale. Alors que la droite vient de perdre les deux dernières villes qu’elle dirigeait (Bordeaux et Périgueux), Paris apparaît comme un bastion imprenable. Pourtant, si Rachida Dati parvenait à s’imposer, ce serait un formidable renouveau pour une famille politique en perte de vitesse.
Mais pour cela, la candidate LR devra au préalable faire taire les divisions à droite et créer une dynamique unitaire autour de sa candidature. L’enjeu de ces municipales pourrait conditionner la survie de ce parti historique.
Le PS pour sauver les meubles
Depuis 2001, les socialistes règnent sans partage sur la capitale. Mais leur hégémonie n’a jamais paru aussi fragile. Entre déception des électeurs et querelles internes, le PS risque de perdre son dernier fleuron municipal. L’enjeu sera d’abord d’éviter une débâcle comme aux municipales de 2020.
Surtout, les socialistes devront trouver un nouvel élan pour faire oublier les polémiques du dernier mandat. Entre vélo, saleté, insécurité, les sujets ne manqueront pas pour mettre en difficulté le bilan d’Anne Hidalgo. Le défi d’une alternance n’a jamais semblé aussi grand.
Une chose est sûre : la bataille de Paris ne fait que commencer. Les états-majors politiques affûtent leurs armes et échafaudent déjà leurs stratégies. Dans ce combat des chefs, les sondages ne sont qu’un début. Les 19 prochains mois s’annoncent passionnants et riches en rebondissements. L’avenir politique de la plus belle ville du monde est en jeu.