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Atos Prolonge le Choix Entre David Layani et Daniel Kretinsky

Le géant informatique Atos prolonge les discussions avec David Layani et Daniel Kretinsky pour choisir la meilleure offre de sauvetage. L'administratrice judiciaire cherche à obtenir le maximum de soutien des créanciers. Quel sera l'avenir d'Atos ?

C’est un véritable bras de fer qui se joue actuellement pour l’avenir d’Atos. Le géant français des services informatiques, lourdement endetté, doit choisir entre deux offres de reprise concurrentes. D’un côté, David Layani, entrepreneur à la tête de OnePoint. De l’autre, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Une décision cruciale pour la survie du groupe, mais qui s’avère plus complexe que prévu.

Atos repousse l’échéance, les négociations s’intensifient

Initialement, Atos souhaitait trancher entre les deux offres avant le 7 juin. Mais face à l’enjeu, la société et son administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux ont décidé de prolonger les discussions jusqu’au début de la semaine du 10 juin. L’objectif : obtenir les meilleures conditions possibles et s’assurer du soutien maximal des créanciers.

Car la situation financière d’Atos est préoccupante. Avec une dette de 4,8 milliards d’euros, le groupe a un besoin urgent de liquidités et d’un allègement de son fardeau. Les offres de David Layani et Daniel Kretinsky proposent justement des solutions de restructuration, mais avec des approches différentes.

Un rapport de force entre obligataires et banques

À ce stade, les créanciers obligataires semblent privilégier la proposition de David Layani. Un comité représentant 36% de la dette obligataire a déjà signé son offre. Ils estiment pouvoir convaincre jusqu’à 60% des obligataires.

En face, Daniel Kretinsky a dû revoir sa copie. Sa première offre était jugée insuffisante, demandant trop d’efforts aux créanciers. Mais le milliardaire ne s’avoue pas vaincu. Il a réussi à rallier BNP Paribas à sa cause et tente de convaincre les autres banques. Si les établissements français semblent réceptifs, les banques étrangères restent divisées.

Kretinsky améliore son offre, méfiance des obligataires

Pour faire pencher la balance, Daniel Kretinsky a transmis mercredi soir une nouvelle proposition au conseil d’Atos. Il y fait des concessions, notamment envers les obligataires :

  • Participation des obligataires à l’émission de nouvelles dettes
  • 20% du capital offert aux créanciers pour profiter de la création de valeur post-restructuration
  • Recentrage sur les cessions d’actifs, le périmètre du pôle Digital revu

Mais la méfiance persiste chez les obligataires. Ils craignent de perdre trop dans l’effacement de dette exigé par Kretinsky. Pour y voir plus clair, l’administratrice judiciaire Hélène Bourbouloux a envoyé un questionnaire aux créanciers, leur demandant de clarifier leur position et d’indiquer s’ils seraient prêts à soutenir l’offre qu’ils n’avaient pas choisie initialement.

Une décision lourde de conséquences pour Atos

L’avenir d’Atos est donc suspendu à ce choix cornélien. Contrairement à d’autres dossiers comme Casino ou Orpea, ici les obligataires et les banques ont un poids équivalent, chacun détenant la moitié de la dette. Pour être retenu, le plan de restructuration devra réunir la majorité des deux tiers des créanciers.

« L’idée est de dégager une majorité claire en faveur de l’un ou l’autre des repreneurs et d’éviter les surprises au tribunal de commerce », confie un proche du dossier.

Une chose est sûre : qu’il s’agisse de David Layani ou de Daniel Kretinsky, le repreneur d’Atos aura fort à faire pour redresser le groupe et lui rendre sa place de leader des services numériques. Mais dans cette bataille, le facteur temps est crucial. Car comme le souligne un observateur :

« C’est pas comme si le temps pressait »

Un commentateur anonyme

Les prochains jours seront donc décisifs pour Atos. Espérons que la sagesse l’emportera et qu’une solution viable émerge de ces tractations de dernière minute. L’enjeu n’est autre que la pérennité d’un fleuron technologique français.

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