Le ciel s’assombrit pour Atos, géant français de l’informatique et partenaire technologique clé des Jeux Olympiques de Paris 2024. Les nuages financiers s’amoncellent, laissant présager une tempête dont l’issue reste incertaine.
1,9 milliard d’euros de pertes au premier semestre
Tel un coup de tonnerre, Atos a annoncé ce jeudi une perte nette abyssale de 1,9 milliard d’euros pour le premier semestre 2023. Un gouffre financier creusé par d’importantes dépréciations d’actifs et des fins de contrats clients, notamment dans la région Amériques.
L’ex-fleuron de la tech française se retrouve plombé par une dette brute colossale, avoisinant les 5 milliards d’euros. Face à cette situation critique, le groupe a enclenché en février dernier une procédure de restructuration.
Un plan de sauvetage à 1,75 milliard d’euros
Tel un bateau pris dans la tourmente, Atos a entamé en juillet une procédure de sauvegarde accélérée. L’objectif : sortir la tête de l’eau grâce à un plan de restructuration massif, chiffré à 1,75 milliard d’euros.
Mais le chemin vers le redressement s’annonce semé d’embûches. Après le retrait fin juin du consortium mené par Onepoint, premier actionnaire d’Atos initialement choisi pour mener à bien ce sauvetage, ce sont finalement les créanciers et les banques qui ont repris la barre.
Leur accord comprend notamment une augmentation de capital de 233 millions d’euros et une réduction de la dette d’environ 3 milliards d’euros.
Une activité en berne
Les vents contraires ne se limitent pas à la dette. Le chiffre d’affaires global d’Atos a aussi chuté de 10% au premier semestre, à 4,96 milliards d’euros. Aucun secteur n’est épargné :
- Le pôle Eviden (cybersécurité, numérique, big data) : -7,9% à 2,4 milliards d’euros
- La branche Tech Foundations (infogérance) : -11,8% à 2,6 milliards d’euros
À périmètre et changes constants, le déclin global atteint 2,7%. Un horizon bien sombre pour l’entreprise.
Un rôle crucial pour les JO de Paris
Au cœur de la tempête, Atos reste un pilier technologique des prochains Jeux Olympiques parisiens. Partenaire informatique mondial du CIO depuis 2002, le groupe est chargé d’aspects cruciaux comme :
- La gestion des accréditations
- La diffusion instantanée des résultats
- La cybersécurité de l’événement
Son avenir revêt donc une dimension politique majeure, vu ses activités stratégiques liées à la défense nationale (équipement de l’armée, supercalculateurs pour la dissuasion nucléaire…).
Dans cette course contre la montre financière, Atos joue son va-tout. L’entreprise doit impérativement retrouver des vents favorables pour honorer ses engagements olympiques et préserver son rôle stratégique national. Mais au vu des chiffres semestriels, le chemin de la renaissance s’annonce long et périlleux pour l’ex-navire amiral de la tech française.