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Atos en crise : tractations tendues pour la reprise

Coup de théâtre chez Atos : le consortium mené par David Layani jette l'éponge, laissant le champ libre aux créanciers. Mais le milliardaire Daniel Kretinsky veille au grain... Qui remportera la bataille pour le géant informatique en difficulté ?

C’est un nouveau rebondissement qui secoue le géant français de l’informatique Atos. Alors que le groupe croule sous une dette abyssale de 4,8 milliards d’euros, les négociations pour sa reprise virent au bras de fer entre les différents acteurs. Dernier coup de théâtre en date : le retrait surprise du consortium emmené par l’entrepreneur David Layani, qui devait chapeauter la restructuration financière aux côtés des créanciers.

Les créanciers seuls maîtres à bord

Ce mercredi matin, les 100 000 salariés d’Atos ont eu la désagréable surprise d’apprendre l’éclatement du consortium censé remettre le groupe sur les rails. La veille au soir, une réunion de la dernière chance s’est tenue entre l’administratrice judiciaire d’Atos, les créanciers et le consortium mené par David Layani, PDG de OnePoint. Mais visiblement, le torchon brûle entre les différentes parties, le consortium dénonçant un désaccord sur les conditions de la restructuration.

Résultat, David Layani et ses partenaires Econocom et Butler Industries claquent la porte, laissant les créanciers seuls maîtres à bord. Ces derniers, qui détiennent une grande partie de la dette d’Atos, se retrouvent désormais en position de force pour imposer leur vision. Mais le temps presse, alors que l’entreprise a fixé la semaine du 24 juin comme deadline pour trouver un accord de principe sur son avenir.

Kretinsky, l’homme à l’affût

Dans ce contexte tendu, un acteur reste étrangement discret : le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Également candidat à la reprise, il avait été écarté le 11 juin au profit du consortium Layani. Mais ce businessman aguerri, réputé pour ses investissements opportunistes, n’a sans doute pas dit son dernier mot. Selon certaines sources, il suivrait la situation de très près, prêt à dégainer une offre alternative si les négociations avec les créanciers venaient à échouer.

La situation chez Atos prend une tournure de thriller politico-financier. Chaque camp avance ses pions, entre coups bas et alliances de circonstance. L’avenir de ce fleuron tricolore est plus que jamais suspendu à un accord in extremis entre les créanciers et un chevalier blanc.

analyse un observateur du dossier

L’État, le grand absent

Étonnamment, l’État semble rester en retrait de ce psychodrame qui agite l’un des leaders mondiaux de la transformation digitale. Pourtant, un démantèlement d’Atos fait planer le risque d’un morcellement de son prestigieux portefeuille de clients (défense, nucléaire, secteur public…) et d’un affaiblissement de la souveraineté numérique française. Certains s’étonnent du manque d’implication de Bercy, qui semble laisser les créanciers et les repreneurs potentiels se déchirer sans intervenir.

Ironie de l’histoire, c’est peut-être de l’étranger que viendra le salut, si Daniel Kretinsky venait à sortir du bois avec une proposition solide. Signe de la dimension hautement stratégique et politique du dossier Atos, qui cristallise les tensions entre :

  • La sauvegarde de l’emploi et des compétences françaises
  • La pression des créanciers pour rentrer dans leurs fonds
  • L’appétit des investisseurs pour mettre la main sur ce géant de la tech

Seule certitude : les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir d’Atos. Avec en toile de fond une question vertigineuse : ce fleuron tricolore peut-il encore être sauvé, et à quel prix ? Les salariés et le tissu économique français retiennent leur souffle, suspendu au prochain épisode de ce thriller industriel et financier.

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