Un climat de tension règne actuellement à Sevran, commune de Seine-Saint-Denis, suite à l’assignation à résidence et à la perquisition dont a fait l’objet Sullivan Jous, conseiller municipal de la ville. Cet élu, considéré par le ministère de l’Intérieur comme un « salafiste » potentiellement terroriste, dénonce des mesures qualifiées d’arbitraires et annonce avoir saisi la justice pour faire valoir ses droits.
Assigné à résidence durant les JO et perquisitionné
En marge des Jeux Olympiques 2024 qui se sont déroulés à Paris cet été, Sullivan Jous s’est vu notifier une interdiction de quitter la commune de Sevran durant une période de trois mois. Parallèlement, le domicile de l’élu a fait l’objet d’une perquisition, ou « visite domiciliaire » selon la terminologie officielle, menée par les forces de l’ordre. Une opération qui s’est toutefois révélée infructueuse, aucun élément suspect n’ayant été découvert sur place.
Le ministère de l’Intérieur le soupçonne de salafisme et terrorisme
Selon des sources proches du dossier, Sullivan Jous serait fiché par les services de renseignement comme un sympathisant de l’idéologie salafiste, courant rigoriste et fondamentaliste de l’islam. Au-delà de son positionnement religieux, le ministère de l’Intérieur le suspecterait même d’entretenir des velléités terroristes, justifiant ainsi les mesures administratives prises à son encontre en amont d’un événement international majeur comme les JO.
L’élu dénonce des décisions infondées et abusives
Face à ce qu’il considère comme un acharnement, Sullivan Jous a vivement réagi par le biais de son avocat. Il conteste le bien-fondé de son assignation à résidence ainsi que de la perquisition effectuée à son domicile, deux décisions qu’il juge « infondées et abusives ». Pour l’élu sevranais, le ministère de l’Intérieur aurait agi sans disposer du moindre élément tangible attestant d’une quelconque activité répréhensible de sa part.
Je suis un élu de la République, je n’ai rien à me reprocher. Mon assignation à résidence et la perquisition n’ont rien donné car je n’ai rien à cacher. Je suis victime d’une persécution en raison de mes convictions religieuses.
Sullivan Jous, conseiller municipal de Sevran
Une bataille judiciaire s’engage
Déterminé à laver son honneur et à faire annuler les mesures administratives le visant, Sullivan Jous a saisi la justice pour attaquer l’État. Son avocat a ainsi déposé plusieurs recours, notamment devant le tribunal administratif, pour contester la légalité de l’assignation à résidence et de la perquisition. Un référé-liberté a également été initié en urgence pour faire cesser au plus vite l’interdiction de sortir de Sevran imposée à son client.
De son côté, le ministère de l’Intérieur n’a pas souhaité faire de commentaire sur ce dossier, indiquant seulement que la lutte contre le terrorisme et la radicalisation restait une priorité absolue en cette période sensible des JO. Les autorités justifient les mesures prises par le principe de précaution et la nécessité de prévenir toute menace potentielle.
Un sujet explosif dans une ville sous tension
L’affaire Sullivan Jous intervient dans un contexte déjà tendu à Sevran, commune régulièrement pointée du doigt pour l’influence grandissante de l’islam radical. La présence au conseil municipal d’un élu soupçonné de proximité avec la mouvance salafiste est vécue par certains comme un signal alarmant. D’autres y voient le symbole d’une stigmatisation des musulmans et d’une atteinte aux libertés fondamentales.
Au-delà du cas individuel, c’est toute la question de la place de l’islam dans la société française qui se trouve posée une nouvelle fois. Un débat inflammable, attisé par les craintes sécuritaires, sur fond de menace terroriste persistante. La bataille judiciaire engagée par Sullivan Jous promet en tout cas de faire couler beaucoup d’encre et de raviver les passions autour de ce sujet brûlant, alors même que le pays aspire à l’unité en ces temps de fête olympique.