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Assemblée Nationale : Vifs Débats sur la Loi Fin de Vie

Débats houleux à l'Assemblée nationale sur la loi fin de vie. Une députée RN accuse le gouvernement de promouvoir une loi qui "va tuer", suscitant l'indignation de la gauche. La majorité assume l'utilisation des termes "suicide assisté" et "euthanasie". Les discussions se poursuivent dans un climat tendu...

Les débats sur le projet de loi concernant la fin de vie se sont enflammés lundi soir à l’Assemblée nationale. Au cœur des discussions : la sémantique utilisée par le gouvernement dans son texte. Les oppositions de droite lui reprochent de parler d’« aide à mourir » plutôt que de « suicide assisté » ou d’« euthanasie ».

Une députée RN met le feu aux poudres

C’est une intervention de la députée RN Laure Lavalette qui a électrisé l’hémicycle. Elle a accusé le gouvernement de mettre en place « une loi qui va tuer », suscitant l’indignation sur les bancs de la gauche.

Assumez ! Vous allez mettre en place une loi qui va tuer !

Laure Lavalette, députée RN

L’élue a fait un parallèle avec les interventions des secours lors d’un suicide :

Quand le Samu ou les pompiers arrivent sur une scène de défenestration, est-ce qu’ils disent : “On respecte la liberté de la personne de se suicider donc on ne va pas la réanimer” ? La réponse est non !

Laure Lavalette, députée RN

La gauche s’indigne des « propos immondes »

Danielle Simonnet, députée LFI, a vivement réagi, qualifiant ces propos d’« immondes » :

Madame Lavalette, vos propos sont immondes. C’est une honte de faire croire que nous sommes là pour mettre en place un service public du suicide.

Danielle Simonnet, députée LFI

La députée écologiste Sandrine Rousseau a également dénoncé la confusion entretenue entre prévention du suicide et aide à mourir dans le cadre d’un pronostic vital engagé, jugeant cela « indigne ».

La majorité assume les termes du débat

Du côté de la majorité, le rapporteur général du texte Olivier Falorni (MoDem) a parlé de « comparaisons malencontreuses », tout en se disant attaché à la prévention du suicide.

La députée Renaissance Cécile Rilhac a pour sa part assumé l’utilisation des termes « suicide assisté » et « euthanasie », reprochant à la droite leurs réactions disproportionnées :

Lorsque l’un [de mes amendements] a été voté, la première chose que vous avez faite, c’est de venir me sauter à la gorge en me disant : “Vous voulez tuer tout le monde!”.

Cécile Rilhac, députée Renaissance

Un clivage droite-gauche qui s’illustre

Sans surprise, la députée RN Laure Lavalette a reçu le soutien de plusieurs élus Les Républicains. Émilie Bonnivard a ainsi relayé les propos de médecins de soins palliatifs allant dans le même sens.

Ces échanges houleux illustrent le clivage persistant entre la droite et la gauche sur ces questions éthiques. Tandis que le RN et LR dénoncent une dérive vers l’euthanasie, la majorité et la gauche défendent le droit à une « ultime liberté » dans des cas spécifiques.

Les débats se poursuivent à l’Assemblée dans un climat tendu, chaque camp campant sur ses positions. La sémantique, loin d’être anodine, cristallise les oppositions et complique la recherche d’un consensus sur ce sujet sensible qu’est la fin de vie.

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