C’est un véritable coup de théâtre qui s’est joué ce 18 juillet à l’Assemblée nationale. Après des semaines de suspense suite aux résultats surprenants des élections législatives, Yaël Braun-Pivet a finalement été élue présidente de l’institution au terme d’un vote à couteaux tirés. Une victoire qui sonne comme un soulagement pour la majorité présidentielle, mais qui ne dissipe pas toutes les incertitudes pour autant. Car si ce scrutin marque un coup d’arrêt pour la gauche, portée par la dynamique de la NUPES, il ne suffit pas à offrir une majorité absolue à Emmanuel Macron. Une nouvelle ère s’ouvre donc au Palais Bourbon, entre alliances à construire et compromis à trouver.
Un paysage politique chamboulé
Pour bien comprendre les enjeux, il faut revenir sur le séisme provoqué par les résultats des législatives. Alors que beaucoup pronostiquaient une victoire facile pour la majorité sortante, c’est finalement un paysage politique morcelé qui est sorti des urnes. Avec seulement 245 sièges, soit 44 de moins que la majorité absolue, le camp présidentiel est contraint de composer avec ses adversaires. En face, la NUPES réalise une percée historique en réunissant 131 députés, tandis que le RN progresse à 89 sièges. Les Républicains sauvent les meubles en conservant 61 élus.
Un rapport de forces inédit qui rebat les cartes et oblige chaque camp à revoir sa stratégie. Car sans majorité claire, impossible pour le gouvernement de faire passer ses projets de loi sans négocier. Un constat qui vaut aussi pour l’élection du président de l’Assemblée, premier test grandeur nature de ce nouveau quinquennat.
Yaël Braun-Pivet, une victoire en demi-teinte
Si l’élection de Yaël Braun-Pivet constitue indéniablement une victoire personnelle pour la députée des Yvelines, elle illustre aussi toute la complexité de la nouvelle donne politique. Certes, en réunissant 242 voix contre 144 pour son adversaire de la NUPES Fatiha Keloua-Hachi, l’ancienne ministre est parvenue à élargir sa base au-delà de son seul camp. Un succès qui récompense son profil consensuel et sa stature d’élue expérimentée, puisqu’elle présidait déjà la commission des Lois sous la précédente législature.
Mais cette victoire ne doit pas masquer les profondes divisions qui traversent l’hémicycle. Malgré les consignes de leurs états-majors respectifs, 17 députés LREM et 24 MoDem ont ainsi choisi de s’abstenir. Pire, 12 macronistes ont voté blanc ou nul. Signe d’un malaise persistant face à la perte de la majorité absolue et aux compromis qui s’annoncent.
Le vote d’aujourd’hui est un avertissement. La majorité relative doit savoir écouter les oppositions si elle veut avancer.
François Bayrou, président du MoDem
Un coup d’arrêt pour la NUPES
De son côté, la défaite de la candidate de la NUPES constitue un véritable revers pour la coalition de gauche. Malgré une campagne offensive, la députée LFI n’est pas parvenue à déstabiliser le camp présidentiel comme espéré. Un échec qui révèle les limites de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, artisan de l’alliance des gauches.
Reste que ce coup d’arrêt n’est peut-être pas définitif. Forte de ses 131 députés, la NUPES compte bien jouer un rôle central dans l’opposition et peser sur les débats à venir. Comme l’a martelé Mathilde Panot, présidente du groupe LFI, “la bataille ne fait que commencer”. Une façon de rappeler que rien ne sera simple pour le gouvernement, contraint de négocier texte par texte.
Les défis du nouveau quinquennat
Car les chantiers ne manquent pas pour la nouvelle législature. Entre la réforme des retraites, la transition écologique, le pouvoir d’achat ou encore la sécurité, les sujets clivants promettent des débats agités dans l’hémicycle. Autant de défis pour Yaël Braun-Pivet, qui devra faire preuve de doigté pour apaiser les tensions et trouver des terrains d’entente.
Première femme à accéder au perchoir, la nouvelle présidente est attendue au tournant. Sa capacité à incarner une assemblée en plein renouvellement, tout en garantissant un fonctionnement apaisé de l’institution, sera scrutée de près. Un équilibre d’autant plus délicat à trouver que les oppositions, à gauche comme à droite, ne lui feront aucun cadeau.
Une chose est sûre : on est loin de l’Assemblée monochrome du premier mandat Macron. Place désormais à un parlement mosaïque, où le compromis sera la règle, faute de majorité claire. Un changement de culture politique majeur dont Yaël Braun-Pivet sera la garante. Tout l’enjeu pour elle sera de réussir sa mue, en endossant le costume de présidente de tous les députés. Pas une mince affaire au vu du climat inflammable qui règne sur les bancs du Palais Bourbon.
Alors, à quoi ressemblera ce nouveau chapitre qui s’ouvre ? Une nouvelle ère de dialogue ou le début de l’impuissance ? Les premiers mois du quinquennat donneront le ton. Mais une chose est sûre : le temps de l’hégémonie présidentielle est révolu. Place au temps des négociations et des alliances à géométrie variable. Un vrai défi pour notre démocratie !
Première femme à accéder au perchoir, la nouvelle présidente est attendue au tournant. Sa capacité à incarner une assemblée en plein renouvellement, tout en garantissant un fonctionnement apaisé de l’institution, sera scrutée de près. Un équilibre d’autant plus délicat à trouver que les oppositions, à gauche comme à droite, ne lui feront aucun cadeau.
Une chose est sûre : on est loin de l’Assemblée monochrome du premier mandat Macron. Place désormais à un parlement mosaïque, où le compromis sera la règle, faute de majorité claire. Un changement de culture politique majeur dont Yaël Braun-Pivet sera la garante. Tout l’enjeu pour elle sera de réussir sa mue, en endossant le costume de présidente de tous les députés. Pas une mince affaire au vu du climat inflammable qui règne sur les bancs du Palais Bourbon.
Alors, à quoi ressemblera ce nouveau chapitre qui s’ouvre ? Une nouvelle ère de dialogue ou le début de l’impuissance ? Les premiers mois du quinquennat donneront le ton. Mais une chose est sûre : le temps de l’hégémonie présidentielle est révolu. Place au temps des négociations et des alliances à géométrie variable. Un vrai défi pour notre démocratie !