Un attentat à la bombe en plein cœur de Moscou a fauché la vie d’un général russe de haut rang et de son assistant ce mardi. Les autorités ont rapidement annoncé l’arrestation d’un suspect ouzbèke de 23 ans, qui aurait agi pour le compte des services secrets ukrainiens.
Un haut gradé russe visé par un attentat en pleine rue
Le général Igor Kirillov, commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, circulait en voiture avec son assistant Ilia Polikarpov dans le centre de Moscou mardi matin, quand une violente explosion s’est produite. Placée sur une trottinette électrique garée à proximité, la bombe a tué sur le coup les deux militaires.
Âgé de 54 ans, le général Kirillov était un personnage clé de l’armée russe. Sanctionné en octobre dernier par Londres pour le déploiement présumé d’armes chimiques en Ukraine, il est le plus haut responsable militaire russe connu à avoir été tué depuis le début du conflit.
Un suspect ouzbèke rapidement interpellé
Le Comité d’enquête russe a annoncé dès mercredi l’arrestation d’un suspect : un ressortissant ouzbèke de 23 ans. Selon les enquêteurs, le jeune homme aurait été « recruté par les services spéciaux ukrainiens ». Arrivé à Moscou depuis l’Ouzbékistan, il aurait reçu l’engin explosif des mains de ses commanditaires.
Le suspect aurait placé la bombe sur une trottinette électrique près du domicile du général, et installé dans une voiture louée une caméra retransmettant en direct les images vers la ville ukrainienne de Dnipro. Dès que Kirillov et son assistant sont sortis de l’immeuble, il a déclenché l’explosion à distance.
Pour cet attentat, l’exécutant s’est vu promettre une rémunération de 100.000 dollars américains et une possibilité de partir s’installer dans un des pays européens.
Le Comité d’enquête russe
L’Ukraine nie toute implication mais félicite ses services
L’assassinat avait été revendiqué dès mardi à Kiev par une source au sein des services de sécurité ukrainiens (SBU). Ceux-ci avaient accusé la veille le général Kirillov de « crimes de guerre » pour l’utilisation d’armes chimiques.
Officiellement, les autorités ukrainiennes ont cependant démenti toute implication. Mais une source militaire citée par un grand média américain a affirmé que l’opération avait bien été planifiée et exécutée par le SBU, avec le feu vert du président Volodymyr Zelensky en personne.
Poutine promet une réponse « implacable »
Du côté russe, le président Vladimir Poutine a dénoncé « un acte terroriste ignoble » et juré que les responsables subiraient des représailles.
Que ce soit en Russie ou à l’étranger, nous retrouverons les auteurs et commanditaires de ce crime et leur réponse sera implacable.
Vladimir Poutine
Selon des sources diplomatiques à Moscou, le Kremlin envisagerait des frappes de représailles contre des cibles de haut niveau en Ukraine, y compris potentiellement contre la direction du SBU voire de l’État. Une escalade militaire dans le conflit qui inquiète les alliés occidentaux de Kiev.
Washington et Bruxelles appellent à la retenue
Dans une déclaration commune, les États-Unis et l’Union Européenne ont appelé la Russie et l’Ukraine à « faire preuve de la plus grande retenue » et à « éviter toute action qui risquerait d’aggraver encore la situation et de porter le conflit à un nouveau niveau de violence ».
Nous sommes extrêmement préoccupés par le risque d’une escalade incontrôlée. Toutes les parties doivent s’abstenir de franchir des lignes rouges qui pourraient mener à une confrontation directe entre la Russie et l’OTAN.
Antony Blinken, Secrétaire d’État américain
Washington et Bruxelles ont par ailleurs demandé une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU pour tenter une médiation et éviter un embrasement. Mais avec des positions aussi inconciliables de part et d’autre, les chances de ramener le calme semblent minces. L’assassinat spectaculaire du général Kirillov marque en tout cas un nouveau durcissement dans une guerre qui n’en finit pas.