Sous des trombes d’eau, la communauté juive ultra-orthodoxe d’Israël a rendu un vibrant hommage lundi soir au rabbin Tzvi Kogan, sauvagement assassiné quelques jours plus tôt aux Emirats arabes unis. Des funérailles empreintes d’une immense émotion et d’une profonde incompréhension face à ce crime odieux.
Un rabbin « innocent » fauché dans la fleur de l’âge
C’est le cœur lourd et la voix étranglée par le chagrin qu’Alexander Kogan, lui-même rabbin et père de la victime, s’est adressé à la foule réunie près du cercueil de son fils à Kfar Chabad. « Comment peux-tu être parti si tôt? », a-t-il lancé, bouleversé. « Tzvi était innocent, et c’est comme ça qu’il arrive au Paradis ». À seulement 28 ans, le jeune rabbin avait la vie devant lui.
Installé aux Emirats avec son épouse, Tzvi Kogan avait mystérieusement disparu depuis 3 jours quand son corps sans vie a été retrouvé dimanche. Un drame qui a suscité une vive émotion au sein de la communauté juive et au-delà.
Trois suspects ouzbeks arrêtés
Les autorités émiraties ont rapidement réagi en interpellant trois ressortissants ouzbeks soupçonnés d’être les auteurs de cet assassinat. Si leurs motivations restent encore floues à ce stade, le gouvernement israélien est formel : il s’agit d’un « acte odieux de terrorisme antisémite ». Une accusation lourde de sens dans un contexte de normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes.
Une « haine » des juifs dénoncée
Lors de l’éloge funèbre, le grand rabbin séfarade d’Israël David Yossef a fustigé avec force ce crime haineux : « Le monde entier est bouleversé par ton meurtre. Ils nous haïssent à travers le monde parce que nous sommes juifs ». Un cri d’indignation partagé par de nombreux responsables de la communauté.
Un « symbole de la foi et du judaïsme » attaqué
Tzvi Kogan était un émissaire dévoué du mouvement Habad Loubavitch, qui œuvre au renforcement de l’identité juive dans le monde. Pour Shimon Rabinovitch, rabbin de Kfar Habad, il ne faisait aucun doute que c’est ce qu’il représentait qui était visé. « Ils t’ont blessé parce qu’ils voulaient s’attaquer au symbole de la foi et du judaïsme », a-t-il déclaré avec émotion. Un « exemple de dévouement » que chacun se doit désormais de perpétuer en son honneur.
Tzvi Kogan devait être enterré lundi soir au cimetière juif du mont des Oliviers à Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël depuis 1967.
– Selon le mouvement Habad Loubavitch
Une communauté sous le choc
Face à cette tragédie, la communauté ultra-orthodoxe est en état de choc. Un autre orateur a révélé que trois nouveaux-nés avaient déjà été nommés en hommage à Tzvi Kogan, signe de l’impact profond laissé par le jeune rabbin malgré sa disparition prématurée. Un soutien précieux pour sa famille et ses proches, terriblement affectés par ce deuil brutal.
Cet assassinat soulève de nombreuses questions et inquiétudes au sein de la communauté juive, en Israël comme dans le monde. La sécurité des représentants religieux à l’étranger est plus que jamais au cœur des préoccupations. Beaucoup espèrent que la lumière sera rapidement faite sur les circonstances exactes et les motivations de ce crime, afin que justice soit rendue et qu’un tel drame ne se reproduise plus.
D’après des sources proches du dossier, l’enquête suit son cours aux Emirats arabes unis avec le soutien des autorités israéliennes. Un communiqué officiel des services de sécurité émiratis est attendu dans les prochains jours pour faire le point sur l’avancée des investigations. La communauté internationale a unanimement condamné cet acte barbare et présente ses condoléances aux proches de Tzvi Kogan.
Au-delà du drame humain, cet événement tragique met en lumière la persistance de l’antisémitisme et la nécessité de poursuivre le dialogue inter-religieux et la lutte contre la haine. Un combat de tous les instants auquel Tzvi Kogan avait consacré sa vie, lui qui n’aspirait qu’à « diffuser la lumière » selon les mots du rabbin Shimon Rabinovitch. Une mission que d’autres sont appelés à reprendre avec d’autant plus de détermination en sa mémoire.