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Assassinat de Victorine Dartois : Ludovic Bertin condamné

Victorine, 18 ans, retrouvée morte en 2020. Son assassin condamné à perpétuité. Retour sur un procès poignant qui a suscité une vive émotion dans tout le pays. Récit complet.

Ce vendredi 16 juin restera à jamais gravé dans la mémoire de la famille de Victorine Dartois. Après deux semaines d’un procès éprouvant devant la cour d’assises de l’Isère, Ludovic Bertin, 29 ans, a été reconnu coupable du meurtre de Victorine précédé d’une tentative de viol ainsi que du viol de Vicky en 2018. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 20 ans. Un verdict à la hauteur du drame qui a bouleversé la France entière.

Retour sur un crime qui a choqué la France

Le 26 septembre 2020, Victorine Dartois, jeune étudiante de 18 ans, disparaît alors qu’elle rentrait chez elle à Villefontaine en Isère. Deux jours plus tard, son corps sans vie est retrouvé immergé dans un ruisseau. L’autopsie révèle qu’elle a été étranglée et noyée. Très vite, un suspect est identifié grâce à son ADN : Ludovic Bertin, qui habitait à proximité des lieux du crime.

L’enquête va mettre en lumière le lourd passé judiciaire de cet homme de 29 ans, déjà condamné pour agressions sexuelles. Elle révèlera aussi qu’il avait violé une autre jeune femme, Vicky, en 2018, dans des circonstances similaires. Ludovic Bertin finira par avouer le meurtre de Victorine, tout en niant l’intention d’homicide. Il sera mis en examen pour assassinat, tentative de viol et viol.

Un procès difficile pour les proches

Pendant les deux semaines du procès, la famille et les proches de Victorine ont dû affronter l’insoutenable. Le récit glaçant de la dernière soirée de la jeune fille, l’écoute des aveux confus de l’accusé, la douleur des témoignages… Malgré tout, ils sont restés dignes et unis, portant tous un T-shirt blanc à l’effigie de Victorine.

Face à eux, Ludovic Bertin est apparu comme un homme à la personnalité trouble et inquiétante. Son ex-compagne a décrit devant la cour une relation sous emprise, faite de peur et de violence. Les experts psychiatres ont souligné son impulsivité, sa froideur affective et son absence de remords. Tout au long des débats, l’accusé s’est arc-bouté sur sa ligne de défense, minimisant la portée de ses actes.

La perpétuité requise par l’accusation

Pour l’avocate générale, le doute n’était pas permis. Dans un réquisitoire implacable, elle a demandé la condamnation de Ludovic Bertin à la perpétuité avec 20 ans de sûreté. Selon elle, le jeune homme présentait une dangerosité criminologique extrême et son passage à l’acte sur Victorine n’était que l’aboutissement d’un « parcours criminel déjà bien entamé ».

« Il est inaccessible à la peine, au remords, à la culpabilité »

L’avocate générale lors de son réquisitoire

Une plaidoirie vibrante saluée par les parties civiles mais vivement critiquée par la défense, qui a dénoncé une « justice d’élimination » et appelé les jurés à se déterminer en leur âme et conscience. Après deux jours de délibéré, la cour a finalement suivi les réquisitions du ministère public.

La réaction des proches de Victorine

A l’annonce du verdict, un mélange de soulagement et d’épuisement s’est lu sur les visages des proches de Victorine. Pour eux, cette condamnation, bien que nécessaire, n’effacera jamais la douleur de la perte. Comme l’a exprimé avec beaucoup d’émotion le père de la victime :

« Victorine nous manquera toujours. Cette peine ne nous la rendra pas. Mais au moins, son assassin ne fera plus de mal. »

Le père de Victorine à la sortie de l’audience

Victorine, décrite par tous comme une jeune femme brillante, joyeuse et pleine de projets, restera à jamais dans les mémoires. Son assassinat, symbole d’une violence aveugle faite aux femmes, a suscité une immense vague d’émotion et de colère dans tout le pays. Aujourd’hui, justice est rendue. Mais le combat contre les féminicides est encore long.

Ce procès aura eu le mérite de mettre en lumière les failles d’un système qui peine encore à protéger les femmes des criminels récidivistes. Le cas de Ludovic Bertin, déjà condamné pour agressions sexuelles, soulève de nombreuses questions. Comment un tel prédateur a-t-il pu passer entre les mailles du filet ? Quelles mesures pour mieux suivre et encadrer ces profils dangereux une fois leur peine purgée ?

Autant de réflexions essentielles qui devront guider les politiques publiques dans les années à venir. Car derrière l’histoire singulière de Victorine, ce sont des dizaines de féminicides qui endeuillent la France chaque année. Un fléau qui impose une réponse globale, allant de la prévention à la sanction en passant par une meilleure prise en charge des victimes.

En attendant, la famille et les proches de Victorine vont pouvoir entamer leur long chemin de deuil, avec la certitude que l’assassin de leur fille, sœur ou amie, ne nuira plus jamais. Un mince réconfort face à l’absence éternelle. Victorine avait 18 ans. Elle voulait devenir journaliste. Elle aimait la vie, les siens, le monde. Elle avait encore tout à construire, à rêver, à partager. Jusqu’à ce funeste soir de septembre 2020.

Alors que la porte de la prison se referme définitivement sur Ludovic Bertin, c’est le visage rayonnant de Victorine que tous veulent garder en mémoire. Ce sourire lumineux, immortalisé sur les photos, qui continuera longtemps de nous rappeler l’urgence d’agir contre les violences faites aux femmes. Parce qu’aucune ne devrait mourir d’être née femme. C’était le combat de Victorine. C’est désormais le nôtre. A nous de le mener, avec force et détermination. En son nom, et au nom de toutes les victimes.

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