Une défaite qui passe mal. Ce lundi, le Français Arthur Rinderknech s’est incliné au premier tour de l’Open d’Australie face à l’Américain Frances Tiafoe, 17e joueur mondial, au terme d’un combat en cinq manches (7-6, 6-3, 4-6, 6-7, 6-3). Mais au-delà du résultat, c’est l’arbitrage qui a fait polémique aux yeux du Tricolore.
Visiblement agacé en conférence de presse, Rinderknech n’a pas mâché ses mots : « Ce 5e set, pour moi, est assez scandaleux de la part de l’arbitre. Il a été avantagé au 5e set. Est-ce que je perds le match à cause de ça ? Sûrement que non. Est-ce que ça aurait été plus ‘fair’ au 5e, si on avait été arbitré loyalement ? Sûrement que oui. »
Une gestion du temps en question
Mais que reproche exactement le Français de 27 ans, 48e à l’ATP, à l’arbitrage ? Principalement une gestion à géométrie variable du temps entre les points. « Quand l’arbitre me fout la pression au bout de trois jeux dans le premier set, quand j’ai dépassé d’une seconde, alors qu’on a fait des entre-points à 1’15 », 1’30 » à répétition sur ses jeux de service au 5e set, il y a non-cohérence dans l’arbitrage », a détaillé Rinderknech.
Pourtant, les règles en la matière sont claires. Le règlement de l’ATP stipule que le temps entre deux points ne doit pas excéder 25 secondes, avec des avertissements possibles en cas de dépassement. Une limite que Frances Tiafoe aurait allègrement franchie dans la dernière manche sans être sanctionné, si l’on en croit son adversaire du jour.
Tiafoe défend sa gestion du match
De son côté, Frances Tiafoe, demi-finaliste du dernier US Open, a assumé sa façon de gérer les moments clés. « Je suis un compétiteur. Je fais ce qu’il faut pour gagner. Si j’ai besoin d’un peu plus de temps à un moment, je le prends », a réagi l’Américain de 24 ans. Un point de vue assez opposé à celui de Rinderknech…
Il a utilisé son expérience, il a réussi à aller puiser. Il a un peu « saboté » le 5e set, l’arbitre l’a laissé.
Arthur Rinderknech
L’amertume était donc palpable chez le Français, qui estimait mériter mieux au vu de sa performance. « Bravo à lui qui, malgré la fatigue, a réussi à être ‘clutch’ (décisif) sur la fin et attraper les jeux et les points qu’il fallait », a-t-il tout de même tenu à souligner, fair-play.
Un nouveau couac d’arbitrage
Ce n’est pas la première fois que l’arbitrage est pointé du doigt dans un tournoi majeur. Lors du dernier US Open, la finale dames entre Ons Jabeur et Iga Swiatek avait déjà fait polémique pour des raisons similaires de gestion du temps entre les points. La Tunisienne s’était plainte auprès de l’arbitre du manque de régularité dans l’application des règles.
Si l’uniformité des décisions arbitrales est un vœu pieux, une telle frustration exprimée par un joueur reste rare à ce niveau. Arthur Rinderknech ne compte d’ailleurs pas s’appesantir sur cet épisode : « Encore une fois, si j’avais joué les deux premiers sets comme le 3e et le 4e, il n’y aurait pas eu de 5e et on ne parlerait pas de tout ça », a-t-il conclu, désireux de passer à autre chose.