Une nuit agitée en Israël. Samedi soir, aux alentours de 19h30 heure locale, deux fusées éclairantes ont été tirées à proximité de la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, située à Césarée. Bien que le chef du gouvernement n’était pas sur place au moment des faits, les autorités ont immédiatement qualifié l’incident de “grave” et évoqué une “dangereuse escalade”.
Trois suspects rapidement interpellés
La réaction des forces de l’ordre a été prompte. Dans la nuit qui a suivi, trois individus soupçonnés d’être impliqués dans ce tir de fusées éclairantes ont été appréhendés. Pour l’heure, leur identité ainsi que leurs motivations n’ont pas été dévoilées, la justice ayant ordonné une interdiction de publication des informations relatives à l’enquête pour une durée de 30 jours.
Cet événement intervient dans un contexte particulièrement tendu en Israël. Depuis plusieurs mois, le pays est secoué par un vaste mouvement de contestation contre la réforme judiciaire portée par Benjamin Netanyahu et ses alliés de la droite radicale. Une réforme très controversée qui a profondément divisé la société israélienne.
Une contestation d’une ampleur inédite
De fait, les manifestations contre le projet du gouvernement figurent parmi les plus massives de l’histoire d’Israël. Malgré une suspension de la réforme en octobre 2023, coïncidant avec le début d’une guerre avec le Hamas palestinien, la mobilisation se poursuit. Si l’intensité des rassemblements a quelque peu faibli, la détermination des opposants, qui réclament aussi la démission de Netanyahu, mis en examen pour corruption, reste intacte.
Des incidents qui se multiplient
Ce n’est pas la première fois que la résidence du Premier ministre est visée. Le 22 octobre dernier, un drone du Hezbollah y avait été envoyé, provoquant quelques dégâts mineurs. Un acte revendiqué par le mouvement islamiste libanais. Pour certains, à l’instar du président de la Knesset Amir Ohana, la responsabilité de cette nouvelle attaque incombe au mouvement anti-Netanyahu :
“L’écriture était sur les murs, sur les routes, dans les messages incendiaires et dans les manifestations”, a-t-il accusé sur le réseau social X (ex-Twitter).
Une position loin de faire l’unanimité, y compris au sein de la classe politique. Le président israélien Isaac Herzog a pour sa part mis en garde contre “une escalade de la violence dans la sphère publique”. Un appel au calme qui résonne douloureusement dans une société israélienne plus fracturée que jamais.