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Arrestation Choc d’un Afghan au Texas pour Menaces Terroristes

Un Afghan de 30 ans arrêté au Texas pour avoir menacé de fabriquer une bombe et de tuer des Américains sur TikTok. Quelques jours après l’attaque mortelle de Washington par un autre Afghan… Jusqu’où ira cette série inquiétante ?

Imaginez ouvrir TikTok un soir tranquille et tomber sur une conversation en direct où un homme menace calmement de faire exploser une bombe au cœur des États-Unis. Ce n’est pas le scénario d’un thriller hollywoodien, c’est ce qui s’est passé il y a quelques jours au Texas.

Une arrestation qui secoue l’Amérique

Le 25 novembre dernier, les autorités fédérales ont interpellé Mohammad Dawood Alokozay, un ressortissant afghan de 30 ans, dans l’État du Texas. L’homme est accusé d’avoir proféré des menaces extrêmement graves : fabrication d’une bombe, attentat suicide et volonté explicite de tuer des citoyens américains et d’autres nationalités.

Ces déclarations n’ont pas été faites dans le vide. Elles ont été prononcées lors d’une conversation en dari diffusée en direct sur TikTok, puis largement repartagées sur X et Facebook. La vidéo a rapidement attiré l’attention des services de renseignement qui ont agi avec promptitude.

Ce qui a été dit dans cette conversation glaçante

Dans l’échange capturé à l’écran, Alokozay traite ses interlocuteurs d’« infidèles » et promet de les éliminer. Mais il va beaucoup plus loin. Il annonce vouloir confectionner un engin explosif et se montre prêt à commettre un attentat kamikaze contre des Américains.

Il exprime également un soutien clair aux talibans, une prise de position qui a immédiatement fait bondir les enquêteurs. La vidéo, enregistrée deux jours avant l’arrestation, circule encore sur certains réseaux malgré les tentatives de suppression.

« Ce ressortissant afghan est venu en Amérique sous l’administration précédente et est présumé avoir explicitement affirmé être venu ici pour tuer des citoyens américains »

Communiqué officiel du département de la Justice

Cette phrase, lourde de sens, a été reprise dans le communiqué officiel et a mis le feu aux poudres dans le débat politique américain.

Un timing qui ne pouvait pas être pire

Cette arrestation intervient moins d’une semaine après une autre affaire tragique impliquant un ressortissant afghan. À Washington, deux militaires de la Garde nationale ont été pris pour cible dans une fusillade. L’une des victimes a malheureusement succombé à ses blessures.

L’auteur présumé de cet attentat, Rahmanullah Lakanwal, était lui aussi arrivé aux États-Unis dans le cadre des grandes évacuations post-retrait américain d’Afghanistan en août 2021. Ancien membre d’une unité spéciale afghane ayant collaboré avec les forces américaines, il avait bénéficié d’un accueil prioritaire.

Sa demande d’asile, déposée sous l’administration Biden, a finalement été approuvée en avril 2025, déjà sous la nouvelle présidence Trump. Un détail qui alimente toutes les polémiques.

Les mesures immédiates du nouveau gouvernement

Face à cette succession d’événements, l’administration Trump n’a pas tardé à réagir. Un gel total des décisions d’octroi d’asile a été annoncé dans les heures suivant l’attaque de Washington.

Mais le gouvernement est allé plus loin : ordre a été donné de réexaminer l’ensemble des cartes vertes délivrées à des ressortissants de 19 pays considérés à risque, dont l’Afghanistan, l’Iran, Haïti et le Venezuela figurent en bonne place.

Mesures exceptionnelles prises depuis l’attaque :

  • Gel complet des nouvelles demandes d’asile
  • Réexamen systématique des titres de séjour permanents
  • Renforcement des contrôles sur les réseaux sociaux
  • Coopération accrue avec les plateformes pour supprimer les contenus extrémistes

Comment en est-on arrivé là ?

Pour comprendre le contexte, il faut remonter à l’été 2021. Le retrait précipité des troupes américaines d’Afghanistan a créé une situation chaotique à Kaboul. Des dizaines de milliers d’Afghans ayant collaboré avec les forces coalition ont été évacués en urgence.

Cette opération, baptisée « Operation Allies Welcome », a permis à plus de 76 000 Afghans d’entrer sur le territoire américain en quelques semaines. Un geste humanitaire salué à l’époque, mais qui pose aujourd’hui de sérieuses questions de sécurité.

Parmi ces évacués, certains avaient des profils complexes. Anciens combattants, interprètes, personnel administratif… les vérifications ont parfois été expéditives face à l’urgence de la situation et à la pression des talibans aux portes de l’aéroport.

Les réseaux sociaux, nouveau terrain de la menace

L’affaire Alokozay met en lumière un phénomène préoccupant : l’utilisation des réseaux sociaux comme plateforme pour proférer des menaces terroristes. TikTok, en particulier, est pointé du doigt pour sa difficulté à modérer les contenus en langues moins courantes comme le dari ou le pachto.

La conversation incriminée a duré plusieurs minutes avant d’être signalée. Entre temps, des dizaines de personnes l’ont vue, certains l’ont même enregistrée et repartagée. Un effet boule de neige qui a permis aux autorités d’agir rapidement, mais qui pose la question de la réactivité des plateformes.

Ce n’est pas la première fois que TikTok se retrouve au cœur de controverses liées à la sécurité nationale. L’application fait déjà l’objet d’une surveillance accrue aux États-Unis, certains responsables appelant même à son interdiction pure et simple.

Quelles conséquences pour les communautés afghanes aux États-Unis ?

Ces deux affaires successives placent la communauté afghane-américaine dans une position délicate. Des milliers de familles ayant fui les talibans se sont installées aux États-Unis ces dernières années, souvent avec l’aide d’associations et de parrains américains.

Aujourd’hui, beaucoup craignent une stigmatisation générale. Des responsables communautaires appellent à la prudence et rappellent que la grande majorité des réfugiés afghans sont des victimes des talibans, pas des sympathisants.

Le défi est immense : comment maintenir une politique d’accueil humanitaire tout en garantissant la sécurité des citoyens ? La question divise profondément la société américaine et promet de dominer les débats dans les mois à venir.

Que risque concrètement Mohammad Dawood Alokozay ?

Pour l’instant, l’homme de 30 ans est inculpé de menaces terroristes. S’il est reconnu coupable, il encourt jusqu’à cinq années de prison ferme. Mais l’affaire pourrait évoluer vers des chefs d’accusation plus lourds si de nouveaux éléments sont découverts.

Les enquêteurs passent actuellement au peigne fin ses communications, ses déplacements et ses éventuelles connexions. La question de son statut migratoire exact reste floue : était-il titulaire d’un visa humanitaire ? D’une carte verte ? Les détails n’ont pas encore été communiqués.

Ce que l’on sait, c’est que son arrestation a été menée conjointement par le FBI et les services locaux texans, signe de la gravité avec laquelle l’affaire est prise au plus haut niveau.

Un débat qui dépasse largement ces deux affaires

Au-delà des faits divers, c’est tout le modèle américain d’immigration et d’asile qui se retrouve sur la sellette. Le retrait d’Afghanistan et ses conséquences continuent de hanter la politique intérieure américaine, quatre ans après les faits.

Les républicains y voient la preuve d’une « dangereuse incompétence » passée, les démocrates appellent à ne pas faire d’amalgame et à préserver les valeurs d’accueil qui ont fait la force du pays. Entre les deux, l’opinion publique semble de plus en plus inquiète.

Une chose est sûre : ces événements vont laisser des traces durables dans le paysage politique et sécuritaire américain. Et ils posent à nouveau, avec une acuité particulière, la question éternelle : comment protéger une nation ouverte sans la fermer complètement ?

À suivre de très près dans les prochaines semaines.

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