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Arnaque Crypto : Un Retraité Perd 130 000 € sur WhatsApp

Un ingénieur retraité de 65 ans pensait avoir trouvé la poule aux œufs d’or dans un groupe WhatsApp « DBS Stock Profit ». Il a investi plus de 130 000 €… jusqu’au jour où on lui a demandé 20 % de frais pour « débloquer » ses gains. Ce qui s’est passé ensuite est glaçant.

Imaginez-vous à la retraite, avec une petite épargne durement gagnée pendant quarante ans de carrière. Un jour, on vous ajoute dans un groupe WhatsApp qui promet des rendements exceptionnels grâce à une banque réputée et à des « block trades » réservés aux initiés. Vous tentez un petit investissement… et ça marche. Vous récupérez même un peu d’argent. Alors vous remettez plus, encore plus, jusqu’à 130 000 €. Et là, tout s’effondre.

Cette histoire n’est pas un scénario de film. Elle est arrivée à un ingénieur retraité de 65 ans à Miyapur, en Inde, en novembre et décembre 2025. Et elle se répète malheureusement des milliers de fois chaque mois dans le monde entier.

L’arnaque parfaite en trois actes

Acte 1 : La prise de contact et la construction de la confiance

Tout commence le 4 novembre. L’homme reçoit une invitation dans un groupe WhatsApp nommé « 531 DBS Stock Profit Growth Wealth Group ». À la tête du groupe : un certain « Professeur Rajat Verma ». Une analyste, « Meena Bhatt », publie régulièrement des captures d’écran de gains spectaculaires et des conseils « exclusifs ».

Le discours est rodé : « Grâce à notre partenariat privilégié avec DBS Bank, nous avons accès à des allocations d’IPO premium et à des block trades que les investisseurs lambda ne verront jamais. » Le ton est professionnel, les messages bien écrits, les logos impeccables.

Pour prouver la légitimité, les escrocs demandent un premier petit virement de 1 000 € environ. Quelques jours plus tard, la victime peut retirer 50 € sans problème. Le piège est tendu : la confiance est installée.

Acte 2 : L’escalade des investissements

Une fois la confiance acquise, les montants grimpent très vite. Entre le 4 novembre et le 5 décembre, la victime effectue des dizaines de virements :

  • Souscription à l’IPO de Capital Small Finance Bank
  • Participation à un prétendu programme de rachat d’actions
  • Achats massifs de cryptomonnaies via la fausse application
  • « Frais de gestion premium » pour débloquer des opportunités encore plus juteuses

À chaque fois, l’application (hébergée sur le domaine ggtkss.cc) affiche des bénéfices en temps réel. Le solde virtuel dépasse rapidement les 200 000 €. L’euphorie est totale.

Acte 3 : Le coup de grâce final

Lorsque la victime demande enfin à retirer une partie de ses « gains », la sentence tombe : « Pour des raisons fiscales et de conformité, vous devez régler 20 % de frais sur le montant total avant tout retrait. »

« C’est la règle pour les comptes VIP ayant bénéficié d’allocations spéciales », explique calmement l’administrateur du groupe.

La victime refuse de payer davantage. Le lendemain, son compte est bloqué, le groupe WhatsApp supprimé, les contacts disparaissent dans la nature. Plus de 130 000 € envolés.

Les techniques classiques utilisées par ces escrocs

Cette arnaque n’a rien de nouveau. Elle combine plusieurs méthodes éprouvées depuis des années :

Voici les 7 signaux d’alerte qui auraient dû faire fuir n’importe quel investisseur averti :

  1. Promesse de rendements garantis ou « exclusifs » – Aucun investissement légitime ne peut garantir des gains.
  2. Utilisation détournée du nom d’une grande banque – DBS Bank n’a jamais eu d’application de trading crypto grand public.
  3. Petit retrait autorisé au début – Technique classique pour créer la confiance (« pig butchering scam »).
  4. Application hébergée sur un domaine douteux – Le vrai site de DBS est dbs.com, pas ggtkss.cc.
  5. Demande de frais supplémentaires pour « débloquer » les fonds » – C’est la signature même de l’arnaque.
  6. Pression temporelle – « L’IPO ferme dans 2 heures », « Dernière chance pour ce block trade »…
  7. Aucune trace réglementaire – Une vraie plateforme de trading est régulée (AMF, FCA, SEBI, etc.).

Pourquoi les seniors sont particulièrement vulnérables

Les personnes de plus de 60 ans représentent aujourd’hui plus de 40 % des victimes d’arnaques crypto en Asie et en Europe. Plusieurs raisons à cela :

  • Moins de familiarité avec les applications et les vérifications en ligne
  • Épargne importante accumulée pendant la vie active
  • Envie légitime de faire fructifier son patrimoine pour la retraite
  • Confiance plus élevée envers les « professeurs » et « experts » auto-proclamés
  • Moins de réflexe à en parler à leurs enfants avant d’investir

Résultat : les escrocs adaptent leurs scripts en conséquence et n’hésitent pas à passer des semaines, voire des mois, à « d’engraissement » de la victime avant de frapper.

Comment vérifier une plateforme avant d’investir

Voici une checklist simple que tout le monde devrait appliquer :

Élément à vérifierCe qu’il faut voir
Nom de domaineDoit être officiel (ex : binance.com, kraken.com)
RégulationNuméro d’enregistrement AMF, FCA, CySEC, etc.
Avis indépendantsTrustpilot, forums Reddit, pas seulement Google Reviews
Retrait testCommencer par 50 € et voir si ça sort vraiment
Support clientTéléphone ou chat avec un vrai humain, pas seulement WhatsApp
Promesse de gainS’il y en a, fuyez immédiatement

Que faire si vous avez déjà été victime ?

Le temps est crucial. Voici les étapes à suivre dans les 24 h :

  1. Contactez immédiatement votre banque pour tenter un rappel de fonds
  2. Déposez plainte en ligne sur le site cybercrime.gov.in (Inde) ou sur la plateforme dédiée de votre pays
  3. Signalez le numéro WhatsApp et le domaine sur signal-spam.fr ou équivalent
  4. Prévenez vos proches pour éviter la contagion
  5. Consultez un avocat spécialisé en cybercriminalité

Même si les chances de récupérer l’argent sont faibles, chaque signalement aide les autorités à démanteler ces réseaux.

Cette affaire nous rappelle brutalement que la cupidité et la peur de rater une opportunité restent les meilleures armes des escrocs. Dans le monde de la crypto, la règle d’or reste la même depuis 2009 : « Not your keys, not your coins »… et surtout « If it sounds too good to be true, it probably is. »

Restez prudents, vérifiez tout deux fois, et parlez-en autour de vous. Une alerte peut sauver l’épargne d’un parent, d’un ami, ou d’un voisin.

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