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Argentine : Fin des Primaires 2025, un Atout pour Milei ?

La fin des primaires en Argentine pour 2025 pourrait changer la donne pour Milei. Un pari risqué ou un coup de génie pour les législatives ? À suivre...

Et si un simple changement dans le calendrier électoral pouvait transformer le paysage politique d’un pays ? En Argentine, une décision récente fait couler beaucoup d’encre : la suspension des primaires obligatoires, prévues initialement pour 2025, vient d’être votée. Ce bouleversement, qui intervient à quelques mois des législatives de mi-mandat, pourrait bien devenir une arme redoutable pour le président ultralibéral en place depuis décembre 2023. Mais pourquoi ce choix divise-t-il autant les observateurs et les citoyens ? Plongeons dans cette actualité brûlante qui secoue le pays sud-américain.

Un Tournant Électoral Inattendu

Le Sénat argentin a entériné, après un vote similaire à la Chambre des députés, une mesure radicale : les *Primaires ouvertes, simultanées et obligatoires* (connues sous l’acronyme **Paso**) ne se tiendront pas en 2025. Ces élections, qui devaient précéder les législatives d’octobre, ont été mises sur pause, officiellement pour des raisons économiques. Une économie de près de 150 millions de dollars est mise en avant par le gouvernement, qui y voit une dépense inutile dans un contexte de rigueur budgétaire.

Cette décision n’est pas anodine. Les législatives du 26 octobre prochain renouvelleront la moitié des sièges de la Chambre basse et un tiers de ceux du Sénat. Pour le président, qui bénéficie encore d’un taux d’approbation correct – autour de 45 % selon les derniers sondages –, c’est une occasion en or de consolider son influence au Parlement. Mais à quel prix ?

Les Paso, un Système Unique en Son Genre

Introduites en 2009, les **Paso** sont une spécificité du système politique argentin. Leur objectif ? À la fois filtrer les partis capables de se présenter aux élections nationales – en exigeant un seuil minimum de voix – et désigner les candidats qui porteront leurs couleurs. Organisées généralement en août, elles servent parfois de véritable compétition interne au sein des formations politiques, ou bien de test grandeur nature avant le scrutin final.

Pour leurs défenseurs, elles garantissent une certaine cohérence dans l’offre politique, évitant une dispersion trop grande des candidatures. Mais pour leurs détracteurs, elles brident les voix dissidentes et imposent une discipline parfois étouffante au sein des partis. Un débat qui n’est pas nouveau, mais qui prend une tournure cruciale avec cette suspension.

Les Paso, c’est un peu comme un grand sondage national, mais à quel coût ?

– Un sénateur du parti au pouvoir

Un Avantage Stratégique pour le Président ?

Pour beaucoup, cette suspension n’est pas neutre. Elle pourrait jouer en faveur du parti présidentiel, qui mise sur une organisation verticale et une discipline de fer. D’après une politologue reconnue, interrogée récemment, l’absence des primaires risque de fragmenter les oppositions. Sans ce filtre préalable, plusieurs factions ou leaders dissidents pourraient se présenter séparément, diluant ainsi leurs forces face à un camp présidentiel plus uni.

Le président, connu pour son discours *anti-système*, avait déjà tiré profit des Paso en 2023. À l’époque, alors simple député, il avait créé la surprise en dominant ces primaires au niveau national, posant ainsi les bases de sa victoire à la présidentielle quelques mois plus tard. Aujourd’hui, fort de ses réformes audacieuses – notamment une lutte acharnée contre l’**inflation** via une politique d’austérité –, il espère rééditer cet exploit.

  • Un parti au pouvoir structuré et fidèle à son leader.
  • Des oppositions potentiellement divisées sans primaires.
  • Une popularité encore solide malgré les critiques.

Économies ou Calcul Politique ?

Officiellement, la suspension des Paso repose sur un argument économique. Le gouvernement insiste : ces primaires coûtent cher et n’apportent pas toujours une plus-value significative. “Un sondage coûteux qui creuse les finances publiques”, a-t-on entendu dans les rangs du parti au pouvoir. Mais cette justification ne convainc pas tout le monde.

Pour l’opposition, ce choix cache une manoeuvre bien plus stratégique. Un sénateur du centre a regretté cette décision, soulignant que les Paso offraient une chance aux citoyens indépendants de se faire entendre, sans dépendre des grandes machines partidaires. Une voix qui risque désormais d’être étouffée.

Aspect Pour le gouvernement Pour l’opposition
Coût Économie de 150M$ Dépense justifiée
Impact politique Unité renforcée Fragmentation accrue

Un Pari Risqué pour 2025

À moins d’un an des législatives, cette suspension des primaires soulève une question essentielle : qui en sortira gagnant ? Si le président parvient à capitaliser sur cette décision, il pourrait renforcer sa mainmise sur le Parlement et poursuivre ses réformes controversées. Mais le risque est double : une opposition désorganisée pourrait aussi se fédérer autour d’un rejet commun de cette politique d’austérité, qui a déjà un coût social élevé.

Les mois à venir seront décisifs. Entre sondages encourageants et mécontentement latent, l’Argentine se prépare à un scrutin qui pourrait redessiner son avenir politique. Une chose est sûre : sans les Paso, le jeu électoral s’annonce plus imprévisible que jamais.

À retenir : La fin des primaires en 2025 pourrait être le joker du président argentin… ou son talon d’Achille.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Cette décision est-elle une aubaine pour un leader audacieux ou un danger pour la démocratie argentine ? Le débat ne fait que commencer.

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