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Argentine : Crise à la Cour Suprême, Que Va Faire Milei ?

Un juge quitte la Cour suprême argentine après 40 jours seulement. Milei face au Sénat : la justice vacille, et un appel explosif approche. Que va-t-il se passer ?

Saviez-vous que la plus haute juridiction d’un pays pouvait se retrouver paralysée par un bras de fer politique ? En Argentine, un juge fraîchement nommé à la Cour suprême a jeté l’éponge après seulement 40 jours en poste, laissant derrière lui une institution en plein chaos. Cette démission, survenue le lundi 7 avril 2025, met en lumière les tensions explosives entre le président ultralibéral et un Sénat déterminé à lui tenir tête.

Une Cour Suprême en Pleine Tempête

La justice argentine traverse une période sombre. Avec deux sièges vacants sur cinq, la Cour suprême fonctionne au ralenti, incapable de répondre efficacement aux dossiers qui s’accumulent. Cette situation n’est pas seulement un casse-tête administratif : elle touche au cœur du fonctionnement démocratique d’un pays où le pouvoir judiciaire est déjà sous pression.

Un président audacieux face à un Sénat rebelle

L’histoire commence avec une décision osée : début 2025, le président argentin, connu pour ses positions radicales, nomme deux juges par décret pour combler les postes vacants à la Cour suprême. Une démarche permise par la Constitution, mais qui a immédiatement suscité la controverse. Pourquoi ? Parce que le Parlement, chargé de valider ces candidatures, n’avait pas encore donné son feu vert.

Le Sénat, où le parti présidentiel est minoritaire, n’a pas apprécié cette prise de pouvoir. Jeudi dernier, il a rejeté les deux candidats proposés, non sans dénoncer une méthode jugée autoritaire. L’un des juges, un juriste respecté aux idées conservatrices, avait déjà prêté serment en février. Mais face à ce revers, il a préféré renoncer, annonçant sa démission dans une lettre adressée au chef de l’État.

Ma décision est irrévocable, mais elle n’efface pas les défis qui attendent cette institution.

– Extrait de la lettre de démission du juge

Qui sont les protagonistes de ce drame ?

D’un côté, un président aux idées ultralibérales, prêt à bousculer les conventions pour imposer sa vision. De l’autre, une opposition parlementaire qui voit dans ces nominations une tentative de politiser la justice. Entre les deux, des juges pris en étau : l’un critiqué pour ses positions conservatrices, notamment sur des sujets comme l’avortement, l’autre pour un parcours professionnel jugé controversé.

Le résultat ? Une institution fragilisée, incapable de tourner à plein régime. Et au centre de cette bataille, des affaires cruciales attendent d’être jugées, dont une qui pourrait changer la donne politique dans le pays.

Un appel qui pourrait tout changer

Parmi les dossiers brûlants sur le bureau de la Cour suprême, un cas attire tous les regards : l’appel d’une ancienne présidente, condamnée en 2022 à six ans de prison pour administration frauduleuse. À 72 ans, cette figure emblématique de l’opposition joue son avenir politique. Si la Cour, réduite à trois juges, ne parvient pas à trancher rapidement, les répercussions pourraient être immenses.

D’après une source proche du dossier, ce retard pourrait profiter à certains acteurs politiques, rendant la justice encore plus vulnérable aux accusations de partialité. Car en Argentine, le pouvoir et l’opposition s’accusent régulièrement d’instrumentaliser les tribunaux pour régler leurs comptes.

La justice argentine : un miroir brisé ?

Ce n’est un secret pour personne : la justice argentine souffre d’une image désastreuse. Un sondage réalisé fin 2023 révélait un chiffre accablant : 92 % des Argentins n’ont pas confiance en leur système judiciaire. Lenteur, dysfonctionnements, soupçons de corruption : les critiques fusent de toutes parts.

  • Des délais interminables pour juger les affaires sensibles.
  • Une politisation croissante des nominations judiciaires.
  • Un manque criant de moyens pour faire fonctionner les tribunaux.

Dans ce contexte, la crise actuelle à la Cour suprême ne fait qu’aggraver une situation déjà explosive. Mais alors, quelles options reste-t-il au président pour sortir de l’impasse ?

Milei à la croisée des chemins

Après ce revers, le président doit maintenant proposer de nouveaux candidats. Mais la presse locale speculate : et s’il décidait d’attendre ? Les élections législatives de mi-mandat, prévues en octobre 2025, pourraient lui offrir une majorité plus favorable au Parlement. Une stratégie risquée, mais qui refléterait son style de gouvernance : jouer le tout pour le tout.

Étape Date Événement
1 Début 2025 Nomination des juges par décret
2 Février 2025 Prestation de serment d’un juge
3 Avril 2025 Rejet par le Sénat et démission

Ce calendrier montre à quel point la situation a dégénéré en quelques mois seulement. Mais au-delà des dates, c’est la question de la légitimité qui est en jeu. Peut-on gouverner un pays quand une institution aussi essentielle est en crise ?

Et maintenant, que faire ?

Pour certains observateurs, cette bataille autour de la Cour suprême n’est que le symptôme d’un mal plus profond : une polarisation extrême de la société argentine. D’un côté, ceux qui soutiennent les réformes radicales du président. De l’autre, une opposition qui refuse de céder du terrain, même au prix d’un blocage institutionnel.

Une chose est sûre : la justice argentine ne sortira pas indemne de cet épisode. Et pendant que les politiques s’affrontent, les citoyens, eux, continuent de perdre foi en un système censé les protéger. Alors, la question demeure : jusqu’où ira cette crise ?

Une justice en panne, un pays en attente : l’Argentine retient son souffle.

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