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Arabie Saoudite : Alarme sur les Exécutions de 2025

En 2025, l’Arabie Saoudite a exécuté plus de 100 étrangers, souvent pour des délits de drogue. Pourquoi ce rythme alarmant ? Une crise des droits humains se dessine...

En 2025, un chiffre glaçant fait la une : l’Arabie Saoudite a exécuté plus de 100 ressortissants étrangers depuis janvier, principalement pour des infractions liées aux drogues. Ce rythme effréné, dénoncé par des ONG comme Amnesty International, soulève une question brûlante : comment un pays en quête de modernité peut-il maintenir une politique aussi sévère ? Cet article explore cette crise des droits humains, ses implications internationales et les contradictions d’un royaume en pleine transformation.

Une Vague d’Exécutions Sans Précédent

Depuis le début de l’année 2025, l’Arabie Saoudite a exécuté 189 personnes, dont 101 étrangers. Parmi eux, deux Éthiopiens ont récemment été condamnés à mort pour contrebande de cannabis, une infraction qui, selon les normes internationales, ne justifie pas une sentence aussi extrême. Ce nombre marque une escalation par rapport à 2024, où le cap des 100 exécutions d’étrangers n’avait été atteint qu’en novembre.

Les statistiques sont éloquentes : sur les 189 exécutions de 2025, 88 concernaient des citoyens saoudiens, tandis que les étrangers représentaient plus de la moitié. Ce déséquilibre met en lumière une vulnérabilité particulière pour les non-ressortissants, souvent confrontés à des barrières linguistiques et à un accès limité à une défense équitable.

« Une tendance réellement terrifiante, où la peine de mort est appliquée à un rythme effréné contre des étrangers pour des infractions qui ne devraient jamais entraîner une telle sentence. »

Kristyan Benedict, Amnesty International

Des Infractions Liées aux Drogues au Cœur du Problème

Le trafic de stupéfiants représente une part importante des condamnations à mort en Arabie Saoudite. Entre 2014 et juin 2025, environ 597 personnes ont été exécutées pour des délits liés à la drogue, dont 75 % étaient des étrangers. Ce chiffre, rapporté par Amnesty International, illustre une politique répressive qui contraste avec les normes internationales en matière de droits humains.

En effet, le droit international limite l’application de la peine capitale aux crimes les plus graves, comme les homicides intentionnels. Les infractions liées aux stupéfiants, bien que sérieuses, n’entrent pas dans cette catégorie. Pourtant, après un moratoire de trois ans, l’Arabie Saoudite a repris ces exécutions en 2022, intensifiant leur rythme en 2025.

Fait marquant : En 2025, 93 % des étrangers exécutés l’ont été pour des délits liés aux stupéfiants, un pourcentage qui alarme les défenseurs des droits humains.

Les Obstacles pour les Étrangers

Les ressortissants étrangers font face à des défis majeurs dans le système judiciaire saoudien. Le manque de transparence, les barrières linguistiques et l’accès limité à une représentation légale adéquate compromettent leur droit à un procès équitable. Ces obstacles sont particulièrement préoccupants pour les travailleurs migrants, souvent issus de pays comme l’Éthiopie, qui manquent de ressources pour se défendre efficacement.

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Amnesty International souligne que les procès des étrangers sont souvent entachés d’irrégularités, comme l’absence de traducteurs compétents ou de conseils juridiques appropriés. Ces failles systémiques exacerbent la vulnérabilité de ces accusés, rendant les condamnations à mort encore plus controversées.

Une Contradiction avec Vision 2030

L’Arabie Saoudite, sous l’égide du prince héritier Mohammed ben Salmane, promeut un ambitieux programme de réformes appelé Vision 2030. Ce plan vise à moderniser l’économie et l’image du royaume, avec des initiatives comme l’organisation de festivals culturels ou l’ouverture au tourisme. Cependant, la persistance de la peine de mort, en particulier pour des délits non violents, jette une ombre sur cette ambition de modernité.

« Vous pouvez assister à une rave dans le désert, mais aussi être exécuté pour avoir fumé du haschisch. »

Jeed Basyouni, Reprieve

Ce contraste entre une ouverture culturelle et une justice sévère alimente les critiques des militants des droits humains. Ils estiment que les exécutions fréquentes, souvent pour des infractions mineures, ternissent l’image d’un royaume qui se veut progressiste.

Une Comparaison avec les Années Précédentes

Pour mieux comprendre l’ampleur de cette crise, un retour sur les chiffres des années précédentes est éclairant. En 2024, l’Arabie Saoudite a exécuté 338 personnes, contre 170 en 2023 et 196 en 2022, un record à l’époque. En 2025, le rythme s’accélère, avec 189 exécutions avant la fin juillet.

Année Nombre total d’exécutions Exécutions d’étrangers
2022 196 Non précisé
2023 170 Non précisé
2024 338 >100 (novembre)
2025 (jusqu’à juillet) 189 101

Ces chiffres montrent une nette augmentation des exécutions, avec une proportion croissante d’étrangers. Cette tendance reflète une politique de plus en plus dure, en contradiction avec les aspirations de réforme du royaume.

Les Réactions Internationales

Les organisations de défense des droits humains, comme Amnesty International et Reprieve, tirent la sonnette d’alarme. Elles dénoncent une violation des normes internationales et appellent à une réforme urgente du système judiciaire saoudien. Ces critiques soulignent l’urgence de revoir l’application de la peine de mort, en particulier pour des infractions non violentes.

En résumé, la situation en Arabie Saoudite en 2025 est alarmante. Les points clés à retenir sont :

  • 189 exécutions depuis janvier 2025, dont 101 étrangers.
  • 93 % des étrangers exécutés pour des délits liés aux stupéfiants.
  • Conflit avec les normes internationales sur la peine de mort.
  • Obstacles majeurs pour les étrangers dans le système judiciaire.
  • Contradiction avec l’image moderne promue par Vision 2030.

Face à cette crise, une question demeure : l’Arabie Saoudite parviendra-t-elle à concilier ses ambitions de modernité avec une justice plus humaine ? La réponse, pour l’heure, reste incertaine.

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