ActualitésPolitique

Approbation Controversée de la Commission Européenne

Le Parlement européen s'apprête à approuver la nouvelle Commission Von der Leyen dans un contexte tendu. La vice-présidence accordée à l'extrême droite italienne divise, tandis que de nombreux défis attendent l'UE. Découvrez les enjeux de ce vote crucial.

L’Union Européenne se prépare à une étape décisive alors que le Parlement européen s’apprête à donner son feu vert à la nouvelle Commission présidée par Ursula von der Leyen. Un vote qui intervient dans un contexte particulièrement tendu, sur fond de polémique autour de la vice-présidence accordée à un membre de l’extrême droite italienne et alors que de multiples crises secouent le continent.

Une vice-présidence qui divise

C’est la nomination de Raffaele Fitto, membre du parti d’extrême droite italien Fratelli d’Italia, au poste de vice-président chargé de la Cohésion des territoires qui cristallise les tensions. Une décision vivement critiquée par la gauche qui réclamait le maintien d’un « cordon sanitaire » face à l’extrême droite. A l’inverse, la droite s’est indignée du choix de la socialiste espagnole Teresa Ribera comme vice-présidente à la Transition écologique et à la Concurrence.

Malgré ces dissensions, un accord a fini par être trouvé entre le PPE (droite), Renew (centristes) et les sociaux-démocrates pour valider l’ensemble des commissaires proposés. Une première depuis 20 ans, obtenue au prix de difficiles tractations.

Un exécutif européen à droite

Avec une quinzaine de portefeuilles attribués au PPE, première force du Parlement, la nouvelle Commission affiche clairement un ancrage à droite. Son président Manfred Weber s’est d’ailleurs félicité d’une équipe « très équilibrée », évoquant même une possible majorité allant de l’extrême droite (où siègent les élus de Fratelli d’Italia) à certains écologistes.

« Il y a des lignes rouges » et pas de coopération possible avec ceux qui ne sont pas « pro-Europe, pro-Ukraine et pro-État de droit ».

Manfred Weber, Président du PPE

Côté socialiste, on met en avant le « besoin de stabilité » pour justifier le soutien accordé malgré les réserves. Mais la pilule a du mal à passer pour certains à gauche :

« On franchit une ligne rouge […] On devrait avoir une commission de combat, capable de défendre l’intérêt général européen, et je ne crois pas que Fratelli d’Italia soit sur cette ligne-là. »

Raphaël Glucksmann, eurodéputé socialiste

Des défis de taille pour la nouvelle équipe

Si elle obtient la confiance, la Commission Von der Leyen devra rapidement se mettre au travail face aux multiples crises auxquelles l’UE est confrontée :

  • Géopolitique : guerre en Ukraine, retour annoncé de Donald Trump à la Maison Blanche, tensions avec la Chine…
  • Économie : menace de guerre commerciale avec les États-Unis, compétitivité des entreprises européennes…
  • Transition écologique : lutte contre le réchauffement climatique, sortie des énergies fossiles…

Autant de dossiers brûlants sur lesquels elle devra imprimer sa marque. Avec comme priorité affichée la compétitivité économique de l’UE dans un contexte international particulièrement instable.

Quelle feuille de route pour les 5 ans à venir ?

Au-delà des controverses, c’est bien sur son bilan que la nouvelle Commission sera jugée. Parmi les priorités déjà esquissées, on peut citer :

  • Consolider la réponse européenne aux crises sur le modèle de la pandémie de Covid-19
  • Maintenir le soutien à l’Ukraine face à l’agression russe
  • Défendre la souveraineté économique et technologique de l’UE face aux géants chinois et américains
  • Accélérer la transition écologique tout en protégeant les citoyens et les entreprises les plus vulnérables
  • Réformer la gouvernance de la zone euro et l’Union bancaire

Des chantiers titanesques qui nécessiteront de transcender les clivages politiques et de restaurer la confiance des citoyens dans le projet européen. Un défi existentiel pour la Commission Von der Leyen qui jouera là une grande partie de sa crédibilité et de sa légitimité.

Alors que l’heure du vote approche, tous les regards sont tournés vers Strasbourg. Une étape cruciale pour l’avenir de l’Union, à l’aube d’une nouvelle ère pleine d’incertitudes mais aussi d’opportunités pour affirmer la place de l’Europe dans le monde de demain.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.