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Apple autorise la suppression d’applications par défaut sur iPhone

Les utilisateurs d'iPhone en Europe pourront bientôt supprimer Safari, l'App Store et d'autres applications Apple par défaut. La firme à la pomme se plie aux nouvelles règles...

Apple vient de franchir un pas décisif en matière de liberté de choix sur ses appareils en Europe. La firme à la pomme autorise désormais ses utilisateurs de l’Union Européenne à désinstaller des applications natives comme Safari ou l’App Store sur iPhone et iPad. Une décision motivée par la nécessité de se conformer aux nouvelles règles de concurrence de l’UE.

Un écosystème fermé bousculé par Bruxelles

Jusqu’à présent, l’écosystème Apple était connu pour son incroyable hermétisme. Tous les outils de la marque à la pomme étaient pensés pour fonctionner en parfaite symbiose, sans possibilité pour l’utilisateur de s’en affranchir. Impossible par exemple d’installer des applications en dehors de l’App Store officiel.

Mais avec l’entrée en vigueur du Digital Markets Act (DMA), le nouveau règlement européen sur les marchés numériques, Apple se voit contraint de revoir sa copie. Bruxelles estime en effet que les règles de l’App Store enfreignent le DMA en empêchant les développeurs d’orienter les consommateurs vers d’autres canaux de distribution.

Les applications App Store, Messages, Camera, Photos et Safari pourront être supprimées pour les utilisateurs de l’UE. Seules les applications Réglages et Téléphone ne pourront pas être supprimées.

– Apple

Des amendes records en cas de non-respect

Si Apple ne se plie pas aux exigences de l’UE, l’entreprise s’expose à des sanctions financières colossales, pouvant atteindre jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires mondial, soit plus de 30 milliards d’euros. Et même 20% en cas de récidive !

La marque californienne a donc tout intérêt à se mettre en conformité rapidement avec le DMA, sous peine de voir ses bénéfices sérieusement amputés.

Un combat de longue haleine pour les éditeurs

Cette nouvelle donne est une victoire pour de nombreux acteurs qui bataillent de longue date contre le système fermé d’Apple. C’est le cas d’Epic Games, éditeur du célèbre jeu Fortnite, ou encore de Spotify, qui contestaient l’obligation de passer par l’App Store (et donc de reverser une commission à Apple) pour distribuer leurs applications.

Pour eux, le DMA représente un véritable changement de paradigme et une occasion en or de s’émanciper de la tutelle d’Apple pour toucher directement les consommateurs.

Apple promet de maintenir la sécurité

Face à ces bouleversements, Apple tente de rassurer en affirmant que la sécurité et la confidentialité des données resteront au cœur de ses priorités. La firme ne validera les navigateurs alternatifs que s’ils respectent des critères stricts en la matière.

Afin d’assurer la sécurité des utilisateurs en ligne, Apple n’autorisera les développeurs à proposer des navigateurs alternatifs qu’après avoir rempli des critères spécifiques et s’être engagé à respecter un certain nombre d’exigences en matière de confidentialité et de sécurité.

– Apple

Il n’empêche, la brèche est ouverte dans la forteresse Apple. Reste à voir si les développeurs sauront s’y engouffrer pour proposer des expériences innovantes aux utilisateurs tout en préservant un haut niveau de protection des données. Le pari est osé, mais l’Europe semble déterminée à donner plus de liberté de choix aux consommateurs.

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