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Apologie du Terrorisme : Un Autre Influenceur Algérien Interpellé

Un nouvel influenceur algérien vient d'être interpellé et condamné en France pour apologie du terrorisme. Cette affaire s'inscrit dans un contexte de vives tensions entre Paris et Alger, sur fond de désaccords diplomatiques. Quelles seront les répercussions de ce nouveau cas ?

Les relations déjà tumultueuses entre la France et l’Algérie viennent de connaître un nouveau soubresaut. Jeudi, le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé l’interpellation d’un influenceur algérien, présenté sous les initiales Mahdi B. Ce dernier a été condamné puis incarcéré mardi pour s’être vanté, dans une vidéo, de vouloir perpétrer des actions violentes sur le territoire français.

Un contexte diplomatique tendu

Cette affaire très médiatisée intervient dans un climat de tensions croissantes entre Paris et Alger, notamment autour de dossiers sensibles comme celui du Sahara occidental et du sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis la mi-novembre. Le gouvernement français ne cesse de hausser le ton face à ce qu’il considère comme des provocations de la part des autorités algériennes.

Une procédure express

Selon des sources proches de l’enquête, Mahdi B., âgé de 29 ans, a été appréhendé lundi à Bondy en Seine-Saint-Denis, avant d’être placé en garde à vue. Une obligation de quitter le territoire français lui a alors été notifiée par la préfecture. Jugé dès le lendemain en comparution immédiate, le prévenu a écopé de huit mois de prison ferme et a été immédiatement incarcéré.

Ne rien laisser passer.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur

Des propos menaçants en arabe

Si le contenu exact de la vidéo n’a pas été rendu public, des sources policières indiquent que Mahdi B. y tenait, en arabe, des propos inquiétants. Il aurait notamment fait référence au retour du terrorisme en France ou évoqué la pose d’une bombe dans le quartier d’affaires de la Défense, à Paris. De quoi motiver une réaction rapide et ferme des autorités.

L’ombre de l’affaire « Doualemn »

Cette interpellation fait écho à une autre affaire récente impliquant un influenceur algérien de 59 ans connu sous le pseudonyme « Doualemn ». Arrêté à Montpellier après une vidéo litigieuse postée sur TikTok, cet agent d’entretien et père de famille avait été expulsé vers l’Algérie le 9 janvier avant d’être renvoyé en France le soir-même. Placé en centre de rétention, il a vu sa détention prolongée de 26 jours le 12 janvier.

Le ministre Retailleau avait alors accusé l’Algérie d’avoir cherché à « humilier la France » en refusant d’accueillir son ressortissant, des accusations rejetées par Alger qui a dénoncé une « campagne de désinformation ». Cet épisode avait contribué à envenimer davantage les relations bilatérales.

D’autres influenceurs dans le viseur

Depuis le début de l’année, les services français multiplient les procédures visant des influenceurs algériens ou binationaux pour des propos haineux ou faisant l’apologie du terrorisme. Cette politique de fermeté semble partie pour durer, comme l’illustre la réaction sans ambiguïté du ministre de l’Intérieur dans le dossier Mahdi B.

Alors que les désaccords persistent entre Paris et Alger sur de nombreux sujets, cette succession d’affaires judiciaires ne risque pas d’apaiser les tensions. Bien au contraire, chaque camp semble déterminé à ne rien céder, quitte à jeter de l’huile sur le feu d’une relation bilatérale déjà passablement dégradée. Les prochaines semaines s’annoncent déterminantes pour savoir si le dialogue reste possible ou si la crise est partie pour s’installer dans la durée.

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