Imaginez un peu : à 32 ans, dans un monde où les carrières en esport s’arrêtent souvent avant la trentaine, un joueur soulève pour la quatrième fois le trophée le plus prestigieux de Counter-Strike. Ce week-end, à Budapest, Dan « apEX » Madesclaire a écrit une nouvelle page d’histoire avec Team Vitality. Une victoire éclatante, un deuxième Major consécutif, et des déclarations qui font rêver les fans français.
Une année 2025 légendaire pour Vitality
L’année 2025 restera gravée dans les mémoires comme celle de la domination absolue de l’équipe française. Neuf tournois remportés, dont deux Majors – Austin au printemps et maintenant Budapest en décembre. Personne n’avait osé rêver d’une telle série. Même si le second semestre a été un peu moins flamboyant que le premier, marqué par sept victoires consécutives et un Grand Slam historique, cette finale hongroise a rappelé pourquoi Vitality reste intouchable.
La finale contre FaZe Clan s’est jouée en quatre maps : une défaite initiale sur Nuke (6-13), suivie d’une démonstration implacable sur les trois suivantes (13-3, 13-9, 13-2). Une maîtrise totale, une confiance retrouvée après une pause décisive. ApEX, en capitaine expérimenté, a su trouver les mots justes pour réveiller ses troupes.
Le tournant de la pause entre les maps
Sur Nuke, l’équipe semblait hésitante, presque timorée. Les duels étaient évités, la peur de perdre prenait le dessus. Puis vint la pause. ApEX n’y est pas allé par quatre chemins : il a exigé que ses joueurs retrouvent leur agressivité, qu’ils jouent « avec leurs couilles », comme il l’a dit crûment. Un discours direct, presque brutal, mais qui a fonctionné à merveille.
À partir de là, Vitality a déroulé. Les individualités ont brillé, la coordination était parfaite. Ce genre de moment montre pourquoi le leadership d’apEX est si précieux. Certains critiquent son tempérament parfois explosif, mais dans l’équipe, on le réclame presque. Quand il élève la voix, c’est souvent pour le bien collectif.
« Les mecs ont compris, ensuite on a déroulé. Les gens râlent que j’ai l’air agacé… Mais dans mon équipe, les gars me demandent ça : quand je gueule, en général, c’est pour de bonnes choses. »
Cette capacité à secouer l’équipe au bon moment fait partie des secrets de la longévité de Vitality au plus haut niveau.
Un duel de légendes : apEX contre karrigan
Cette finale avait une saveur particulière. En face, Finn « karrigan » Andersen, considéré par beaucoup comme le plus grand in-game leader de l’histoire de Counter-Strike. À 35 ans, le Danois continue d’emmener des équipes en finale de Major, même quand personne ne mise sur elles.
ApEX n’a pas caché son admiration. Pour lui, karrigan reste la référence absolue à ce poste. Atteindre cinq finales de Major, ramener FaZe jusqu’ici alors que l’équipe était sous-estimée… Tout cela force le respect. Pourtant, ces derniers temps, les confrontations tournent à l’avantage du Français.
Est-ce grâce à une meilleure équipe ? Probablement. Mais le symbole est fort : battre la légende sur la plus grande scène, c’est une validation ultime pour apEX. Il espère d’ailleurs recroiser karrigan rapidement, car ces duels entre capitaines expérimentés sont uniques dans l’esport actuel.
La meilleure équipe de la carrière d’apEX
Déjà après le Major d’Austin, apEX affirmait que cette version de Vitality était la plus forte avec laquelle il avait joué. Six mois plus tard, après Budapest, il n’y a plus aucun doute. L’ambiance, la gestion des egos, le travail quotidien : tout est aligné.
Chaque joueur met son talent au service du collectif. La faim de victoires est intacte. Même après une année aussi chargée, l’équipe parle déjà de nouveaux objectifs pour 2026. Un deuxième Grand Slam ? Personne ne l’a jamais fait. Pourquoi pas eux ?
Ce qui impressionne, c’est cette capacité à se réinventer. Après avoir tout gagné au premier semestre, Vitality aurait pu se reposer sur ses lauriers. Au contraire, l’équipe a trouvé les ressources pour dominer à nouveau en fin d’année, alors qu’elle était moins favorite.
Les forces de Vitality en 2025 :
- Une cohésion d’équipe exceptionnelle
- Des individualités au sommet (notamment ZywOo)
- Un leadership fort et direct d’apEX
- Une préparation tactique méticuleuse
- Une résilience mentale à toute épreuve
À 32 ans, le plus vieux vainqueur de Major
Le record est tombé ce week-end : apEX devient le joueur le plus âgé à remporter un Major. Dans un esport où la réactivité est reine, maintenir un tel niveau à 32 ans relève de l’exploit. Beaucoup de légendes ont raccroché bien avant.
Comment explique-t-il cette longévité ? Par le travail, évidemment. Mais aussi par l’évolution de son rôle. Ces dernières années, apEX a profondément modifié sa préparation. Il consacre désormais deux à trois heures supplémentaires par jour à l’analyse tactique, en plus de l’entraînement individuel.
Regarder les démos, étudier les adversaires, imprégner son jeu des stratégies… Tout cela demande une énergie folle. Et ça use. L’année 2025 l’a particulièrement épuisé, plus encore que 2024.
« Cette année m’a épuisé. J’ai changé des choses par rapport à 2024 qui m’ont tué… Ça représente beaucoup de travail et beaucoup de fatigue. »
Malgré cela, la passion reste intacte. Gagner à Budapest, ressentir cette émotion collective, tout cela redonne des forces.
Une ou deux années supplémentaires ?
La question revenait sans cesse : et maintenant ? La retraite ? ApEX a été clair : non, pas tout de suite. Des discussions sont en cours avec Vitality pour prolonger son contrat d’une ou deux années.
Il veut continuer, c’est certain. Au-delà ? Tout dépendra de la motivation. Jouer cinq ans de plus semble exclu. Mais pour l’instant, l’envie est là. Il se voit bien pousser l’équipe en 2026, essayer de reconquérir des titres, réécrire l’histoire une fois de plus.
Ce qui pourrait tout changer, c’est lui-même. Ou plutôt l’équipe. Si la faim disparaît, si le travail devient trop lourd… Mais apEX connaît son rôle : il sera là pour motiver, pour pousser, pour maintenir tout le monde au plus haut niveau.
En attendant, place au repos. Après une année aussi intense, les joueurs vont pouvoir souffler un peu. Recharger les batteries avant de repartir à l’assaut en 2026.
L’impact sur l’esport français
Au-delà de Vitality, cette victoire a une résonance particulière pour toute la scène française. Deux Majors consécutifs pour une équipe tricolore, c’est historique. ApEX, ZywOo et les autres portent haut les couleurs depuis des années.
Cette domination inspire les jeunes joueurs. Elle montre qu’avec du travail, de la stabilité et du talent, on peut régner sur la scène mondiale. L’esport français n’a jamais été aussi fort qu’en 2025.
Et si apEX continue, cela prolonge cette ère dorée. Un capitaine expérimenté aux côtés de jeunes talents comme ZywOo, c’est la recette parfaite pour maintenir l’excellence.
Ce qui attend Vitality en 2026
Les objectifs sont déjà dans toutes les têtes. Répliquer 2025 ? Difficile. Mais pourquoi pas viser encore plus haut ? Un deuxième Grand Slam ferait entrer Vitality dans une dimension inédite.
La concurrence sera rude. FaZe, Spirit, et d’autres équipes vont se renforcer. Mais Vitality a prouvé qu’elle savait répondre présente dans les grands moments.
Tout dépendra de la préparation, de la motivation collective. Et apEX sera là pour veiller à cela. Son expérience, son exigence, son leadership seront une fois de plus des atouts majeurs.
Une chose est sûre : tant que cette équipe restera unie et affamée, elle sera difficile à battre. Budapest n’était peut-être qu’un chapitre de plus dans une histoire qui n’est pas près de s’achever.
En attendant les prochaines compétitions, savourons cette victoire. Vitality a encore marqué l’histoire de Counter-Strike. Et avec apEX aux commandes pour au moins une année de plus, l’aventure promet d’être passionnante.
Vitality, champions du Major de Budapest 2025
Une équipe légendaire qui continue d’écrire son histoire
Le rideau tombe sur 2025 avec un sourire. ApEX et Vitality nous ont offert une année mémorable. Rendez-vous en 2026 pour la suite d’une saga qui fait vibrer tout l’esport français.









