Les négociations climatiques de la COP29 à Bakou sont à un tournant décisif. Alors que la première semaine s’achève sur des blocages persistants entre pays riches et pays en développement, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a lancé dimanche un appel solennel aux dirigeants des pays du G20, réunis ces lundi et mardi à Rio de Janeiro, pour qu’ils débloquent la situation.
L’échec n’est pas une option selon Guterres
Lors d’une conférence de presse à Rio, Antonio Guterres s’est dit “préoccupé par le rythme des négociations à la COP29”. Pour le chef de l’ONU, “un résultat positif à la COP29 reste à portée de main, mais il exige le leadership et des compromis des pays du G20”. Il a martelé avec force : “L’échec n’est pas une option”.
Le blocage actuel des négociations à Bakou porte principalement sur la question du financement. Les pays en développement réclament la mobilisation d’au moins 1000 milliards de dollars pour les aider à réduire leur dépendance aux énergies fossiles et s’adapter aux impacts du dérèglement climatique. Une demande jugée irréaliste par la plupart des pays occidentaux au vu de l’état de leurs finances publiques.
Le G20 représente 80% des émissions mondiales
Pour Antonio Guterres, le sommet du G20 à Rio représente une opportunité unique de débloquer la situation. “Les projecteurs sont naturellement sur le G20”, dont les pays “représentent 80% des émissions globales” de gaz à effet de serre, a-t-il souligné. Selon lui, “tous les pays du G20 doivent faire un effort supplémentaire” en donnant “des instructions claires aux négociateurs à Bakou pour parvenir à un accord absolument essentiel”.
La déclaration finale du G20 donnera le ton
Plusieurs observateurs estiment que la déclaration finale du G20 mardi sera déterminante pour la suite des négociations à la COP29. “Cette déclaration va clairement donner le ton de cette deuxième semaine cruciale à Bakou”, analyse Oscar Soria, directeur de l’ONG Common Initiative. “Cette négociation doit clairement être résolue à Rio, non à Bakou”, ajoute-t-il.
Le Brésil et l’UE poussent pour un accord
En marge du G20, plusieurs initiatives ont été lancées pour tenter de rapprocher les points de vue. La ministre brésilienne de l’Environnement Marina Silva a appelé les membres du G20 à “remplir leurs devoirs” pour faire avancer les négociations. “Sans financement, rien de ce dont nous sommes en train de délibérer, les mécanismes de programmes que nous sommes en train de créer, ne vont fonctionner”, a-t-elle averti.
De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a défendu l’objectif d’un triplement des énergies renouvelables dans le monde d’ici 2030, synonyme selon elle d’une réduction de 10 milliards de tonnes d’émissions de CO2. L’UE, premier bailleur de fonds pour le climat, semble vouloir montrer l’exemple.
Les États-Unis tiennent leur promesse, Trump menace
Les États-Unis ont pour leur part annoncé dimanche avoir atteint leur engagement d’augmenter à 11 milliards de dollars leur aide bilatérale pour le climat, à l’occasion d’une visite historique de Joe Biden en Amazonie brésilienne. Mais la possible victoire de Donald Trump en 2024 fait planer une lourde incertitude, ce dernier ayant promis de se retirer à nouveau de l’Accord de Paris comme lors de son premier mandat.
Un accord à Rio pour réussir la COP29 ?
Au final, la réussite de la COP29 à Bakou dépendra grandement de la capacité des dirigeants du G20 réunis à Rio à s’entendre sur un accord ambitieux et équitable pour le financement de la lutte contre le réchauffement climatique. Un défi immense au vu des divisions actuelles, mais un défi à la hauteur de l’urgence climatique. Comme l’a souligné Antonio Guterres : “L’échec n’est pas une option”. Les prochains jours seront décisifs.