Le football français traverse une période agitée, notamment en raison de l’épineux dossier des droits TV. Et visiblement, la patience commence à manquer du côté des acteurs du ballon rond. Dernier exemple en date : la sortie remarquée d’Antoine Kombouaré, l’entraîneur du FC Nantes, à l’encontre de Vincent Labrune, le président de la Ligue de Football Professionnel (LFP).
Kombouaré ironise sur les promesses de Labrune
Interrogé en conférence de presse sur la question des droits TV, le technicien kanak n’y est pas allé par quatre chemins. Avec son franc-parler légendaire, il a interpellé directement Vincent Labrune :
Il a promis un milliard d’euros, c’est ça ? Aujourd’hui, on n’en est même pas à la moitié. Si c’est un entraîneur, il se fait virer.
Antoine Kombouaré
Une pique ironique qui fait référence aux ambitions affichées par Vincent Labrune à son arrivée à la tête de la LFP en 2020. Le dirigeant avait alors évoqué l’objectif d’atteindre le milliard d’euros de revenus annuels grâce aux droits TV. Un montant qui semble aujourd’hui bien lointain, au vu du contexte actuel.
Un fiasco qui perdure
Car le football français n’en finit plus de payer les pots cassés du fiasco Mediapro. Rappelons que le groupe sino-espagnol, qui s’était initialement engagé à verser 780 millions d’euros par an pour les droits TV de la Ligue 1, avait jeté l’éponge fin 2020, laissant les clubs dans une situation financière catastrophique.
Depuis, la LFP peine à trouver un repreneur solide pour assurer la diffusion du championnat de France. Amazon a bien pris le relais la saison dernière, mais pour un montant nettement inférieur (250 millions d’euros annuels). Et l’avenir reste incertain, alors que Canal+ et beIN Sports ont décidé de se retirer à l’issue de la saison en cours.
Labrune sous pression
Dans ce contexte, Vincent Labrune se retrouve sous le feu des critiques. Beaucoup lui reprochent de ne pas avoir su anticiper la crise et de ne pas parvenir à redresser la barre. Une pression qui s’accentue à l’approche de l’élection pour la présidence de la LFP, prévue le 10 septembre prochain.
Si Vincent Labrune est bien candidat à sa propre succession, il devra convaincre les clubs de lui renouveler leur confiance. Et les sorties médiatiques comme celle d’Antoine Kombouaré ne devraient pas l’y aider. D’autant que l’entraîneur nantais n’est pas le seul à monter au créneau. Ces dernières semaines, plusieurs dirigeants et joueurs ont exprimé leur ras-le-bol face à cette situation.
L’urgence d’une solution pérenne
Il y a donc urgence à trouver une solution pérenne pour assurer l’avenir du football professionnel français. Car au-delà de l’aspect financier, c’est l’attractivité même de la Ligue 1 qui est en jeu. Comment attirer les meilleurs joueurs et entraîneurs si les clubs n’ont pas les moyens de leur offrir des salaires compétitifs ? Comment investir dans les infrastructures et la formation si les ressources ne suivent pas ?
Autant de questions qui devront trouver rapidement des réponses, sous peine de voir le football français décrocher durablement par rapport à ses voisins européens. Et visiblement, l’heure n’est plus à la patience ni à la diplomatie, comme en témoigne la saillie d’Antoine Kombouaré. “Vincent, salut mon grand !” Une apostrophe qui résonne comme un avertissement pour le patron de la LFP.