Un amphithéâtre bondé, des applaudissements pour des propos choquants, et une vague d’indignation qui traverse le pays : la France fait face à une nouvelle polémique dans ses universités. La semaine dernière, un rassemblement à l’université Paris 8 a suscité une vive controverse après que des intervenants ont ouvertement soutenu les actions du Hamas lors de l’attaque du 7 octobre 2023. Ce scandale, dénoncé comme une apologie du terrorisme, a ravivé les tensions autour de l’antisémitisme dans les établissements d’enseignement supérieur. Alors que les autorités promettent une réponse ferme, cet événement soulève des questions brûlantes : comment de tels discours ont-ils pu trouver une tribune dans un lieu dédié à la connaissance ?
Un Scandale qui Ébranle l’Université
L’incident survenu à Paris 8 a mis en lumière une problématique récurrente : la montée des discours antisémites dans les universités françaises. Selon les témoignages, un événement organisé sur le campus a vu des participants célébrer les actes du Hamas, qualifiés de terroristes par les autorités françaises et internationales. Cette glorification d’une attaque ayant causé des centaines de morts en Israël a choqué de nombreux observateurs, notamment les associations étudiantes.
L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a rapidement réagi en publiant une vidéo de l’événement sur les réseaux sociaux. Dans un message cinglant, l’association a dénoncé :
Dans un amphithéâtre, on applaudit le Hamas et on revendique le 7 octobre. L’apologie du meurtre et du terrorisme n’a pas sa place à l’université.
Face à cette situation, l’UEJF a annoncé son intention de porter plainte pour apologie du terrorisme et incitation à la haine. Ce n’est pas la première fois que des universités françaises sont le théâtre de tels débordements, mais cet événement marque un tournant par son ampleur et sa visibilité.
Une Réaction Gouvernementale Musclée
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, n’a pas mâché ses mots. Sur les réseaux sociaux, il a exprimé son dégoût face à ce qu’il a qualifié de rassemblement aux « relents antisémites ». Il a immédiatement pris des mesures en convoquant le président de Paris 8 pour comprendre comment un tel événement avait pu se tenir, malgré les consignes de vigilance répétées aux établissements universitaires.
De son côté, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a promis une réponse ferme. Dans une déclaration publique, il a affirmé :
L’antisémitisme, et son corollaire l’antisionisme, doivent être combattus avec toute la force de la loi.
Pour concrétiser cet engagement, Darmanin a annoncé l’envoi d’instructions aux procureurs de la République pour faire preuve de la plus grande sévérité face à ce type d’incidents. Cette volonté de fermeté intervient dans un contexte où les actes antisémites en France ont connu une hausse significative depuis l’attaque du 7 octobre 2023.
Une Organisation Défaillante à Paris 8 ?
L’université Paris 8, au cœur de la polémique, a tenté de se défendre en expliquant que l’événement avait été présenté sous un autre format initialement. Selon l’établissement, le programme annoncé ne laissait pas présager une apologie du terrorisme. Une enquête interne a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances exactes ayant permis la tenue de ce rassemblement.
Pour Yossef Murciano, président de l’UEJF, cette explication ne tient pas. Il estime que l’université aurait dû anticiper et empêcher la tenue de cet événement. Cette critique pointe du doigt un manque de vigilance dans la gestion des manifestations estudiantines, un problème déjà observé dans d’autres établissements comme Sciences Po Paris.
Point clé : L’absence de contrôle préalable sur le contenu des événements universitaires pose la question de la responsabilité des administrations dans la prévention des discours haineux.
Un Contexte d’Antisémitisme Croissant
Depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les actes antisémites ont explosé en France et dans le monde. Cette recrudescence s’accompagne d’une montée des tensions dans les universités, où les manifestations pro-palestiniennes ont parfois dérapé en discours antisémites. À Paris 1 et à la Sorbonne, des incidents visant des étudiants juifs ont été signalés depuis la rentrée universitaire.
Pour mieux comprendre cette vague, voici quelques données clés :
- Augmentation de 60 % des signalements d’actes antisémites en France en 2023.
- Plusieurs universités françaises touchées par des incidents depuis septembre 2025.
- Adoption d’une loi en juillet 2025 visant à renforcer la lutte contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur.
Ces chiffres témoignent d’une situation alarmante, qui pousse les autorités à agir rapidement pour endiguer ce phénomène.
Une Loi pour Contrer l’Antisémitisme
En réponse à cette montée des tensions, le Parlement français a adopté en juillet 2025 une loi visant à lutter contre l’antisémitisme dans les universités. Ce texte renforce les sanctions contre les discours haineux et impose aux établissements une vigilance accrue. Pourtant, l’incident de Paris 8 montre que des failles persistent dans l’application de ces mesures.
Les universités se retrouvent ainsi dans une position délicate, tiraillées entre la liberté d’expression et la nécessité de prévenir les dérives. Comment garantir un débat ouvert tout en évitant les discours qui incitent à la haine ? Cette question reste au cœur des débats.
Vers une Réponse Collective ?
Face à ce scandale, la société civile et les associations appellent à une mobilisation collective. L’UEJF, en première ligne, demande des sanctions exemplaires et une meilleure formation des responsables universitaires pour identifier les discours problématiques. De leur côté, les étudiants attendent des mesures concrètes pour garantir leur sécurité et un environnement d’apprentissage sain.
Pour résumer les actions envisagées :
- Poursuites judiciaires pour apologie du terrorisme.
- Enquête interne à Paris 8 pour clarifier les responsabilités.
- Renforcement des consignes de vigilance dans les universités.
Le scandale de Paris 8 ne se limite pas à un incident isolé : il reflète un malaise plus profond dans la société française. Alors que les tensions géopolitiques alimentent les divisions, les universités, lieux de savoir et de débat, doivent redoubler d’efforts pour rester des espaces d’échange respectueux.
Et Après ?
L’incident de Paris 8 marque un tournant dans la lutte contre l’antisémitisme en France. Les promesses de fermeté des autorités seront-elles suivies d’effets ? L’enquête interne de l’université permettra-t-elle d’éviter de futurs dérapages ? Une chose est sûre : ce scandale relance le débat sur la place des discours politiques dans les universités et sur la manière de concilier liberté d’expression et prévention des dérives.
En attendant, les regards se tournent vers les responsables de Paris 8 et les autorités judiciaires. La société française, elle, reste en quête de réponses pour apaiser les tensions et garantir un avenir où le savoir ne rime pas avec haine.