Un vent de scandale souffle sur l’Université Columbia. Trois hauts responsables de la prestigieuse institution new-yorkaise ont été démis de leurs fonctions après la révélation de messages échangés lors d’un forum consacré à la communauté juive du campus. Des SMS qualifiés par la présidence de l’université de révélateurs de “vieux préjugés antisémites”.
Columbia, un campus sous tension
Depuis plusieurs mois, l’Université Columbia est secouée par des polémiques liées au conflit israélo-palestinien. Le campus a été le théâtre de nombreuses manifestations pro-palestiniennes au printemps, suite à la guerre à Gaza. Certains accusent l’université de ne pas avoir lutté assez fermement contre la montée de sentiments antijuifs, tandis que d’autres lui reprochent une réaction trop musclée envers les associations étudiantes pro-palestiniennes.
Des SMS compromettants
C’est dans ce contexte tendu que le site conservateur “The Washington Free Beacon” a publié des captures d’écran de SMS échangés par des administrateurs pendant un forum sur la communauté juive fin mai. On y voit notamment une responsable utiliser un émoji vomissant pour se moquer d’un article écrit par un rabbin du campus s’inquiétant de réactions antisémites.
Énorme potentiel de collecte de fonds
– Un administrateur dans un SMS
Un autre message accuse un participant au forum de “profiter du moment” et y voit un “énorme potentiel de collecte de fonds”. Des propos jugés choquants et rappelant de vieux stéréotypes antisémites sur les juifs et l’argent.
Sanctions et excuses
Face à la polémique, relayée jusqu’au Congrès par des élus républicains, la présidente de Columbia Minouche Shafik a annoncé la révocation de trois des quatre responsables impliqués. Ils sont “démis de leurs fonctions” et “placés en congé”. Le doyen Josef Sorett, moins engagé dans les échanges problématiques, conserve son poste mais a présenté ses excuses.
Cet incident a révélé un comportement et des sentiments qui non seulement n’étaient pas professionnels, mais de manière troublante, ont trait à de vieux préjugés antisémites
– Minouche Shafik, présidente de Columbia
La dirigeante a fermement condamné les “sentiments inacceptables et profondément choquants” exprimés, y voyant “un manque de sérieux à l’égard des préoccupations et des expériences des membres de notre communauté juive”.
Un mal plus profond ?
Si les sanctions sont claires, elles ne suffiront peut-être pas à apaiser les esprits sur un campus où les tensions restent vives autour du conflit au Proche-Orient. Beaucoup y voient le symptôme d’un antisémitisme latent dans certaines franges du milieu universitaire américain.
Les incidents à Columbia font écho à des polémiques similaires dans d’autres universités ces dernières années, sur fond de polarisation croissante du débat. Entre liberté d’expression, lutte contre les discriminations et esprit d’ouverture, les campus peinent à trouver le bon équilibre.
Une chose est sûre : l’affaire des SMS de Columbia montre que l’antisémitisme, même exprimé en coulisses, n’a pas sa place dans le milieu académique. Un rappel malheureusement toujours nécessaire, y compris dans les plus grandes universités.