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Anti-rhume dangereux : 8 médicaments retirés de la vente libre

Fini le libre-service pour certains anti-rhume en pharmacie ! L'ANSM vient d'interdire la vente sans ordonnance de 8 médicaments contenant un ingrédient jugé trop risqué. Découvrez lesquels et pourquoi une telle mesure a été prise...

Vous avez l’habitude d’acheter vos anti-rhume directement en pharmacie sans passer par la case médecin ? Cette pratique risque de changer pour certains médicaments. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient en effet de rendre obligatoire la présentation d’une ordonnance pour se procurer huit traitements contre le rhume, jusque-là en accès libre.

Des risques jugés trop importants

Parmi les médicaments concernés, on retrouve des marques bien connues comme Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume ou encore Nurofen Rhume. Leur point commun ? Ils contiennent tous de la pseudoéphédrine, une substance active qui permet de décongestionner le nez mais qui présente aussi de nombreuses contre-indications et effets secondaires potentiellement graves comme des AVC ou des infarctus.

Au regard des risques liés à la pseudoéphédrine et du caractère bénin du rhume, la possibilité d’obtenir ces médicaments sans avis médical fait courir un risque trop important aux patients.

L’ANSM dans sa décision

En rendant ces anti-rhume accessibles uniquement sur prescription médicale, l’autorité sanitaire souhaite s’assurer qu’ils ne seront délivrés qu’après évaluation de la balance bénéfice/risque par un médecin. Une mesure de réduction des risques jugée indispensable.

Les 8 médicaments concernés :

  • Actifed Rhume
  • Actifed Rhume jour et nuit
  • Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine
  • Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine
  • Humex Rhume
  • Nurofen Rhume
  • Rhinadvil Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine
  • Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/Pseudoéphédrine

Des risques connus de longue date

Ce n’est pas la première fois que la pseudoéphédrine et les anti-rhume qui en contiennent font l’objet de mises en garde. Dès 2023, l’ANSM avait explicitement déconseillé l’utilisation de cette molécule, en rappelant les risques cardiovasculaires et neurologiques associés.

Pourtant, en l’absence d’interdiction formelle, ces médicaments sont restés largement utilisés par les Français pour soulager leurs symptômes de rhume, souvent sans réaliser les dangers potentiels. Un paradoxe que les autorités sanitaires ont fini par vouloir résoudre avec cette nouvelle décision.

Rhume : quelles alternatives en vente libre ?

Si vous aviez l’habitude de vous tourner vers ces anti-rhume pour lutter contre le nez bouché et l’éternuement, pas de panique. Il existe de nombreuses alternatives en vente libre, comme les sprays nasaux à base d’eau de mer qui aident à dégager les voies respiratoires en douceur. Pensez aussi aux huiles essentielles décongestionnantes comme l’eucalyptus ou le pin.

En cas de symptômes persistants ou gênants, n’hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien. Il saura vous orienter vers la solution la plus adaptée et sûre. Et bien sûr, si les symptômes s’aggravent ou durent plus de quelques jours malgré ces mesures, une consultation médicale s’impose pour écarter toute complication.

Une décision qui fait débat

Si cette mesure est saluée par de nombreux professionnels de santé, elle ne fait pas l’unanimité chez les pharmaciens. Certains représentants de la profession estiment en effet qu’elle réduit injustement leur capacité à conseiller et prendre en charge les patients.

Ça va devenir compliqué pour nous de répondre aux problèmes des patients. Les gens n’auront plus de médecin et nous, on ne pourra plus rien conseiller.

Béatrice Clairaz-Mahiou, coprésidente de la SFSPO

Une inquiétude partagée par certains patients habitués à gérer leur rhume sans passer par la case médecin. Mais pour les autorités sanitaires, la priorité reste la sécurité, quitte à restreindre la liberté d’achat.

Cette nouvelle réglementation marque en tout cas un tournant dans l’accès aux médicaments anti-rhume en France. Si elle peut occasionner une gêne pour certains consommateurs, elle témoigne surtout d’une volonté de renforcer la prévention des risques liés à l’automédication. Un sujet plus que jamais au cœur des préoccupations sanitaires.

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