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Annecy : 3 800 riverains évacués lors d’une opération de déminage d’envergure

L'évacuation de 3 800 habitants à Annecy pour désamorcer une bombe de la Seconde Guerre mondiale enfouie depuis 80 ans. Un dimanche pas comme les autres dans le quartier des Hirondelles...

Un réveil en fanfare pour les habitants du quartier des Hirondelles à Annecy ce dimanche 24 octobre. Dès l’aube, les sirènes des véhicules de police ont retenti dans les rues pour une évacuation massive. La raison ? Une bombe de la Seconde Guerre mondiale découverte sur un chantier et restée enfouie pendant plus de 80 ans. Une opération de déminage d’envergure qui a nécessité l’évacuation de pas moins de 3 800 riverains.

Une bombe de 230 kg à désamorcer

C’est lors de travaux sur le chantier d’un nouveau quartier que l’engin explosif a été mis au jour le 22 octobre dernier. Un obus de 230 kg, vestige d’un bombardement datant du 10 mai 1944 qui visait l’usine SRO. Malgré le temps passé, la bombe représentait toujours un danger et il a fallu mettre en place un vaste dispositif pour permettre son déminage en toute sécurité.

Un dimanche pas comme les autres pour les habitants

Difficile pour les 3 800 personnes concernées d’imaginer passer un dimanche matin autrement qu’en évacuant leur domicile dans l’urgence. Réveillés par les forces de l’ordre faisant du porte-à-porte, les riverains ont dû quitter leur logement pour se mettre à l’abri, le temps des opérations de déminage :

On a été réveillés par les sirènes des voitures de police qui passaient dans la rue, c’était impressionnant. On a compris qu’il fallait qu’on évacue rapidement, heureusement on avait été prévenus

Témoignage d’un habitant du quartier évacué

La plupart ont trouvé refuge chez des proches, tandis que d’autres ont été accueillis dans un centre mis en place spécialement. Les personnes ne pouvant se déplacer avaient pu se signaler en amont auprès de la mairie.

Un imposant dispositif de sécurité déployé

Pendant que les habitants quittaient la zone, un large périmètre de sécurité de 400 mètres autour de la bombe a été établi. Toute circulation et activité y étaient strictement interdites le temps de l’intervention. Ce qui n’a pas été sans conséquences :

  • Des axes routiers et parkings fermés
  • La gare SNCF d’Annecy totalement à l’arrêt
  • De nombreux bâtiments publics inaccessibles

Pour assurer la sécurité et le bon déroulement des opérations, d’importants moyens humains ont été engagés. Selon le maire d’Annecy François Astorg, entre 160 et 200 personnes de différents services étaient sur le pont, en plus des 75 policiers municipaux mobilisés.

Des démineurs spécialisés à pied d’œuvre

Une fois la zone évacuée et sécurisée, place aux démineurs pour la délicate phase de neutralisation de l’obus. Une mission périlleuse nécessitant un grand savoir-faire, comme l’explique une source proche des opérations :

Désamorcer une bombe de cette taille et de cet âge est une opération très pointue. Malgré les années, le risque d’explosion existe toujours. Tout doit être minutieusement calculé et exécuté

C’est finalement en fin de matinée, vers 11h30, que les démineurs ont pu annoncer le succès de l’opération. La bombe ne représentait plus aucun danger et son évacuation pouvait commencer, pour destruction ultérieure sur un site sécurisé.

Un retour au calme très attendu

Peu après midi, la préfecture donnait son feu vert pour la réouverture progressive du périmètre de sécurité. Les habitants pouvaient enfin regagner leur domicile et les activités reprendre doucement leur cours après cette parenthèse explosive.

Si l’opération a provoqué son lot de perturbations, elle aura au moins permis d’éliminer une menace qui planait depuis des décennies. Un soulagement pour tous et la promesse de nuits plus sereines dans le quartier des Hirondelles.

Un travail de mémoire sur les bombardements

Au-delà du succès technique des opérations, cette découverte permet aussi de raviver la mémoire des bombardements subis par Annecy pendant la Seconde Guerre mondiale. La bombe désamorcée ce dimanche était destinée à l’usine SRO, une cible de l’aviation alliée en mai 1944.

Des attaques aériennes qui ont marqué la ville, comme le rapporte un historien local :

Annecy a subi plusieurs vagues de bombardements en 1944, visant des sites industriels mais faisant aussi de nombreuses victimes civiles et d’importants dégâts. Des épisodes tragiques encore vifs dans certaines mémoires.

Pour le maire d’Annecy, cette bombe miraculeusement retrouvée est l’occasion d’un devoir d’histoire et de mémoire :

Cet événement nous rappelle les heures sombres traversées par notre ville. Il est important de se souvenir et de transmettre, notamment aux jeunes générations, pour ne pas oublier et continuer à œuvrer pour la paix.

François Astorg, maire d’Annecy

Un travail de mémoire qui pourrait notamment être mené à travers le futur quartier des Hirondelles, dont les travaux ont permis de remonter le fil de l’Histoire. Une manière de conjuguer passé et avenir pour ce nouveau morceau de ville.

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