Et si la prochaine étape d’Anne Hidalgo se jouait sur la scène mondiale ? La maire de Paris, figure incontournable de la capitale française depuis 2001, semble avoir les yeux tournés vers un horizon bien plus vaste que les rives de la Seine. Alors que son mandat touche à sa fin en 2026, des rumeurs persistantes, confirmées par des proches, laissent entendre qu’elle ambitionne un rôle prestigieux : celui de haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés. Une transition qui, si elle se concrétise, marquerait un tournant majeur dans sa carrière. Mais qu’est-ce qui pousse cette femme politique aguerrie à viser un tel poste ? Et quelles implications ce choix aurait-il pour Paris et au-delà ?
Une Nouvelle Ambition pour Anne Hidalgo
En novembre 2024, Anne Hidalgo a surpris en annonçant qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat à la mairie de Paris. Cette décision, loin d’être un retrait de la vie publique, semble plutôt ouvrir la voie à une nouvelle aventure. Selon des confidences recueillies auprès de son entourage, la socialiste viserait un poste à l’Organisation des Nations unies, et pas n’importe lequel : celui de haut-commissaire pour les réfugiés, un rôle stratégique au cœur des enjeux humanitaires mondiaux. « Ce poste coche beaucoup de cases de ses envies », confie une source proche de la maire. Mais quelles sont ces envies, et pourquoi ce choix ?
Un Engagement de Longue Date pour les Réfugiés
L’intérêt d’Anne Hidalgo pour les questions migratoires ne date pas d’aujourd’hui. Dès son premier mandat, elle s’est illustrée par des actions concrètes face à la crise migratoire. En 2015, alors que des camps de fortune poussaient dans la capitale, elle a su convaincre le gouvernement de l’époque de la nécessité d’une meilleure gestion des flux migratoires. Avec son adjointe aux solidarités, elle a impulsé la création de « La Bulle », un centre d’accueil temporaire à La Chapelle qui a vu défiler plus de 60 000 migrants en seulement 18 mois.
« Elle avait bousculé le système », se souvient un ancien conseiller municipal.
Cette initiative, bien que temporaire, a marqué les esprits et démontré la capacité d’Hidalgo à s’attaquer à des problématiques complexes. Son engagement s’est également traduit par une prise de position forte sur des sujets comme le climat et la justice sociale, des thématiques étroitement liées aux missions de l’ONU. Pour son entourage, ce poste de haut-commissaire serait une suite logique : « Les réfugiés, le climat, ce sont des causes qui lui tiennent à cœur. »
Le Soutien d’Emmanuel Macron : Une Alliance Inattendue
Un élément clé de cette ambition est le soutien affiché du président français, Emmanuel Macron. Longtemps marquée par des tensions, la relation entre les deux figures politiques s’est apaisée, notamment depuis le succès des Jeux olympiques de Paris 2024. Des rencontres récentes, comme lors de la décoration des artisans de Notre-Dame ou la réception du roi du Danemark, auraient permis des échanges sur l’avenir d’Hidalgo. Selon des proches, Macron aurait donné un « accord de principe » pour que la France soutienne sa candidature.
Pourquoi ce rapprochement ? Les observateurs y voient une volonté mutuelle de laisser une trace positive. Pour Macron, appuyer Hidalgo pourrait renforcer l’influence française à l’ONU. Pour Hidalgo, ce soutien est une aubaine pour accéder à un poste aussi convoité.
Cette alliance, bien que surprenante, n’est pas dénuée de pragmatisme. Hidalgo, avec son expérience de gestion d’une métropole internationale, dispose d’un profil solide pour un poste à l’ONU. Mais ce soutien soulève aussi des questions : est-ce un gage de succès, ou simplement une promesse politique ?
Les Défis d’une Transition Vers l’ONU
Si Anne Hidalgo parvient à décrocher ce poste, elle devra relever plusieurs défis. Le calendrier, tout d’abord, pose problème. Le mandat de l’actuel haut-commissaire, Filippo Grandi, s’achève le 31 décembre 2025, soit trois mois avant la fin de son mandat de maire. Deux scénarios sont envisagés :
- Cumul des mandats : Hidalgo pourrait conserver son poste de maire tout en prenant ses fonctions à l’ONU, une option complexe sur le plan logistique.
- Départ anticipé : Elle pourrait quitter la mairie avant la fin de son mandat, laissant la place à son premier adjoint, Patrick Bloche.
Un départ anticipé ne serait pas sans conséquences. À l’Hôtel de Ville, on insiste sur la capacité de Bloche à assurer l’intérim : « Il a l’expérience et la loyauté nécessaires », assure un proche. Cependant, Hidalgo elle-même semble déterminée à aller au bout de son mandat, ce qui pourrait compliquer les choses.
Quel Héritage pour Paris ?
La possible candidature d’Hidalgo à l’ONU soulève une question cruciale : que restera-t-il de ses années à la tête de Paris ? Son bilan, riche en initiatives audacieuses, divise. D’un côté, elle a transformé la capitale en une ville plus verte et inclusive, avec des projets comme la piétonnisation des quais de Seine ou l’organisation des JO. De l’autre, elle a été critiquée pour sa gestion des finances publiques et des tensions sociales.
| Réalisations | Critiques |
|---|---|
| Piétonnisation des voies sur berge | Augmentation de la dette municipale |
| Accueil des JO 2024 | Problèmes de propreté |
| Création de « La Bulle » pour les migrants | Conflits avec les commerçants |
Quoi qu’il en soit, son éventuel départ ne marquerait pas la fin de son influence. En cas de victoire à l’ONU, elle pourrait continuer à façonner des politiques à une échelle mondiale, tout en laissant à Paris un héritage complexe à décrypter.
Une Femme Tour née vers l’International
Ce projet d’Hidalgo s’inscrit dans une trajectoire de plus en plus internationale. Depuis ses débuts, elle a toujours mis en avant la dimension globale de Paris, que ce soit à travers les JO ou ses engagements pour le climat. Son implication dans des réseaux comme le C40, qui réunit des maires du monde entier pour lutter contre le changement climatique, témoigne de cette ambition.
« Paris est une ville-monde, et Anne l’a toujours portée comme telle », souligne un membre de son équipe.
Ce tropisme international pourrait être un atout pour son éventuelle candidature à l’ONU. Mais il soulève aussi une question : Hidalgo a-t-elle déjà la tête ailleurs, alors que Paris fait face à des défis persistants, comme la propreté ou la sécurité ?
Les Enjeux Politiques à Paris
Si Hidalgo quitte la mairie, la transition politique à Paris sera scrutée de près. La désignation du futur candidat socialiste pour les municipales de 2026, prévue pour le 30 juin, sera un moment clé. Patrick Bloche, fidèle d’Hidalgo, pourrait assurer l’intérim, mais il est peu probable qu’il soit choisi comme tête de liste face à des figures comme Rachida Dati.
Un choix stratégique : Ne pas nommer le futur candidat socialiste comme maire par intérim vise à éviter de « forcer la main » aux Parisiens, selon un proche.
Cette prudence reflète la volonté d’Hidalgo de ne pas influencer le choix des électeurs. Mais elle montre aussi la complexité de la succession dans une ville où les ambitions politiques sont nombreuses.
Vers un Nouveau Chapitre
À l’aube de 2026, Anne Hidalgo se trouve à un carrefour. Après plus de deux décennies à la mairie de Paris, elle semble prête à embrasser un rôle mondial, où elle pourrait mettre à profit son expérience et ses convictions. Mais ce pari est risqué : le poste de haut-commissaire est très convoité, et la compétition sera rude. De plus, son départ, même temporaire, pourrait fragiliser la gauche parisienne à l’approche des municipales.
Quoi qu’il arrive, cette ambition marque un tournant. Hidalgo, souvent critiquée mais rarement ignorée, prouve une fois de plus qu’elle sait surprendre. Reste à savoir si l’ONU sera son prochain terrain de jeu, et si Paris saura tourner la page d’une maire qui a profondément marqué son histoire.
