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Anne Hidalgo se baigne dans la Seine à J-9 des JO 2024

Incroyable mais vrai : Anne Hidalgo a tenu parole et s'est jetée à l'eau dans la Seine ce mercredi, à seulement 9 jours des JO de Paris 2024. Une baignade symbolique pour la maire de Paris afin de montrer que le fleuve est redevenu propre à la baignade grâce aux efforts de dépollution. Mais la qualité de l'eau sera-t-elle au rendez-vous pour les épreuves olympiques ? Les images étonnantes de ce grand plouf dans notre article.

C’est un plongeon aussi symbolique qu’attendu. Ce mercredi matin, à seulement 9 jours du lancement des Jeux Olympiques de Paris 2024, la maire de la capitale Anne Hidalgo a tenu sa promesse en se jetant à l’eau pour une baignade dans la Seine. Vêtue d’une combinaison de natation, l’édile parisienne a ainsi effectué quelques mouvements de crawl dans le fleuve, sous l’œil des caméras et des badauds rassemblés sur les quais pour l’occasion.

Un événement hautement symbolique pour les JO de Paris 2024

Si l’ambiance était à la fête et à la bonne humeur sur les rives de la Seine ce matin, cette baignade très médiatisée d’Anne Hidalgo revêt en réalité une portée hautement symbolique pour la mairie de Paris et le comité d’organisation des Jeux Olympiques. En effet, la Seine sera l’un des sites phares de cette olympiade 2024, puisque plusieurs épreuves s’y dérouleront comme le triathlon, la natation en eau libre et le paratriathlon.

La propreté du fleuve et de ses eaux était donc un enjeu crucial pour les organisateurs. Et c’est peu dire qu’ils ont mis les bouchées doubles ces dernières années pour réussir le pari de la dépollution de la Seine et de ses canaux :

  • Modernisation du système d’assainissement
  • Création de bassins de stockage des eaux
  • Augmentation des contrôles et de la surveillance
  • Sensibilisation du public et des entreprises

Un vaste chantier sur lequel la mairie de Paris a beaucoup communiqué, Anne Hidalgo en tête, pour faire de la reconquête de la Seine un marqueur fort de son action.

La baignade d’Hidalgo pour rassurer sur la qualité de l’eau

Cette baignade très médiatisée dans la Seine à quelques jours de la cérémonie d’ouverture avait donc valeur de test grandeur nature. Il s’agissait de montrer au monde que oui, on peut aujourd’hui nager sans risque dans le fleuve qui traverse la capitale. Une opération de communication certes, mais qui vise aussi à rassurer les sportifs et les délégations étrangères.

Car il faut bien l’avouer, la qualité de l’eau de la Seine est scrutée comme le lait sur le feu par les autorités. Les dernières analyses effectuées fin juin et début juillet semblaient plutôt encourageantes, avec des taux de bactéries conformes aux normes sanitaires en vigueur.

On est dans les clous au niveau bactériologique pour que la compétition se déroule dans de bonnes conditions.

Pierre Rabadan, adjoint aux Sports à la mairie de Paris

Mais les orages et les fortes pluies de ces dernières semaines ont quelque peu douché cet optimisme. Les précipitations lessivant les sols ont en effet drainé dans le fleuve leur lot de bactéries et autres polluants… Les prélèvements effectués pendant ces épisodes ont ainsi révélé des pics inquiétants de la présence d’Escherichia Coli et d’entérocoques intestinaux. Pas franchement rassurant à quelques jours des premières épreuves aquatiques.

Le casse-tête des épreuves aquatiques pour Paris 2024

Alors, la Seine sera-t-elle vraiment propre à la baignade pendant les Jeux ? C’est la grande inconnue et sans doute le défi numéro 1 pour les organisateurs. Car si la pluie s’invite trop pendant les compétitions, les épreuves comme le triathlon et la natation en eau libre pourraient bien être chamboulées, voire carrément annulées.

Un vrai casse-tête en perspective pour le comité d’organisation de Paris 2024 qui a placé la Seine et les sports outdoor au cœur de son projet. L’idée était séduisante sur le papier : organiser un maximum d’épreuves en plein air, au plus près des monuments et de la population, pour offrir des images spectaculaires et faire rayonner la ville.

Oui mais voilà, la météo et surtout la qualité des eaux pourraient sérieusement contrarier ce beau programme. Les images d’athlètes évoluant dans une eau verdâtre ou sortant couverts de boutons après leur course feraient désordre pour ces JO que l’on veut exemplaires sur le plan environnemental.

La dépollution de la Seine, héritage controversé des JO 2024

Au-delà de la réussite des épreuves, c’est aussi la crédibilité et l’héritage écologique de ces Jeux qui se jouent autour de la Seine. Car la dépollution et la restauration de la qualité des eaux du fleuve faisaient partie des grands arguments et des promesses de la candidature parisienne. Un levier censé accélérer la transition écologique du territoire et améliorer durablement le cadre de vie des habitants.

On est vraiment dans quelque chose de l’ordre de l’héritage des Jeux, pouvoir se baigner dans la Seine et dans la Marne.

Tony Estanguet, président du comité d’organisation des JO de Paris

Mais à un peu plus de 3 ans de l’échéance olympique, cet objectif de baignade pérenne semble encore loin d’être atteint. Si d’importants progrès ont été réalisés sur le traitement des eaux usées, la lutte contre les déchets et la biodiversité, la qualité de l’eau demeure toujours très fluctuante et soumise aux aléas météorologiques.

Les associations environnementales pointent aussi les limites d’une dépollution du fleuve essentiellement pensée et calibrée pour la période des Jeux. Elles dénoncent des investissements insuffisants sur le long terme et un manque de vision globale sur la restauration de tout l’écosystème du bassin de la Seine.

JO 2024 : la Seine, enjeu politique pour Anne Hidalgo

Pour Anne Hidalgo en tout cas, l’enjeu dépasse la simple réussite des épreuves aquatiques de ces JO 2024. À un an des Jeux et à moins de 2 ans des prochaines élections municipales, la maire de Paris joue gros avec ce pari de la baignade dans la Seine.

En se mouillant (au sens propre comme au figuré) ce mercredi matin, l’édile socialiste espère faire taire les critiques et prouver que son action à la tête de la capitale porte ses fruits. Après l’échec cuisant de sa candidature à la présidentielle, un succès sur le front de la Seine lui offrirait une belle occasion de redorer son blason et de se relancer dans la perspective de 2026.

Mais gare au revers de la médaille. En cas de couac pendant les Jeux ou de retour en arrière sur la qualité des eaux après l’événement, c’est toute la politique et la communication environnementales d’Anne Hidalgo qui pourraient se retrouver sérieusement écornées. La partie de Seine River Poker ne fait que commencer.

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