C’est une annonce qui fait déjà grand bruit dans les couloirs de l’Hôtel de Ville. Alors qu’Anne Hidalgo a confirmé qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat en 2026, la maire de Paris a choisi dans la foulée son successeur désigné. Et c’est sans surprise un très proche de la première édile qui a été adoubé : le sénateur Rémi Féraud.
Le premier cercle d’Anne Hidalgo
Âgé de 51 ans, Rémi Féraud fait partie du premier cercle d’Anne Hidalgo depuis plus de deux décennies. Cet ancien élève de Sciences Po Paris a intégré le conseil municipal de la capitale dès 2001, lors du premier mandat de Bertrand Delanoë.
Mais c’est véritablement sous l’ère Hidalgo qu’il va prendre son envol. Élu maire du 10ème arrondissement en 2008, il devient dans le même temps le patron de la fédération socialiste de Paris, un poste stratégique qu’il occupera jusqu’en 2015. Un rôle clé qui l’amène à codiriger la campagne municipale victorieuse d’Anne Hidalgo en 2014.
Fort de cette réussite, Rémi Féraud est propulsé trois ans plus tard à la tête de la liste socialiste pour les sénatoriales à Paris. Pari de nouveau gagné, il entre au Palais du Luxembourg et prend dans la foulée la direction du groupe socialiste au conseil de Paris, faisant de lui le chef de la majorité municipale.
Un élu marqué par les attentats du 13 novembre
Durant ses neuf années comme maire du 10ème arrondissement, de 2008 à 2017, Rémi Féraud aura été marqué par un événement traumatique. Le 13 novembre 2015, son arrondissement est frappé de plein fouet par les attentats terroristes, avec l’attaque des terrasses du Petit Cambodge et du Carillon.
Des attaques qui resteront comme un stigmate indélébile pour l’élu, qui s’investira pour accompagner les victimes et leurs familles. Il revendique aussi le fait d’avoir été le premier à expérimenter l’installation de salles de consommation à moindre risque pour les toxicomanes, malgré une farouche opposition locale à l’époque.
Les défis d’une campagne annoncée
S’il part avec la confiance d’Anne Hidalgo, Rémi Féraud sait que la route sera encore longue jusqu’aux municipales de 2026. Le socialiste devra d’abord faire face à une concurrence en interne, plusieurs autres prétendants étant déjà sur les rangs, dont son ancien camarade Emmanuel Grégoire.
Le sénateur devra aussi s’atteler à rassembler une famille de gauche passablement divisée dans la capitale, entre les écologistes, les communistes et les Insoumis. Sans oublier le défi de la notoriété pour cet élu qui, malgré un solide bilan, reste encore méconnu du grand public.
Mais fort de ses vingt ans d’expérience des arcanes du pouvoir parisien, Rémi Féraud compte bien transformer l’essai. Et s’inscrir pleinement dans la lignée des maires socialistes qui se succèdent à Paris depuis 2001. Avec l’espoir d’y ajouter sa propre empreinte. La bataille pour l’Hôtel de Ville ne fait que commencer.