Alors que la dette de la ville de Paris a plus que doublé depuis son arrivée à la mairie en 2014, atteignant un montant record, Anne Hidalgo se veut rassurante. Lors d’un entretien accordé au journal Le Monde, l’édile socialiste a fermement défendu son bilan financier, assurant que les comptes de la capitale étaient « à l’équilibre ».
Une dette en hausse mais des investissements « nécessaires »
Malgré un endettement qui pourrait frôler les 9 milliards d’euros fin 2025 selon les prévisions de la mairie, Anne Hidalgo assume ses choix budgétaires. Pour elle, il serait « insoutenable » de ne pas investir massivement dans des domaines prioritaires comme la transition écologique ou le logement. Des dépenses d’avenir en grande partie autofinancées, argue-t-elle, tout en maintenant un recours à l’emprunt jugé « raisonnable ».
Le gouvernement pointé du doigt
Si la maire reconnaît une augmentation des dépenses de fonctionnement, elle en impute une large part à des décisions de l’État « non compensées », comme la revalorisation du point d’indice des fonctionnaires. Anne Hidalgo n’hésite pas à renvoyer la balle au gouvernement, estimant que celui-ci aurait une dette de plus d’un milliard d’euros envers la ville de Paris.
Pas question de réduire le service public
Malgré un contexte budgétaire contraint, l’élue socialiste refuse catégoriquement de « réduire la voilure du service public » ou d’augmenter les impôts. Une position qui l’oppose frontalement au gouvernement, qui souhaite imposer 5 milliards d’euros d’économies aux collectivités locales dans le prochain budget.
Cela équivaudrait pour Paris à des ponctions nouvelles comprises entre 300 millions et 350 millions d’euros, soit par exemple le budget de la restauration scolaire et des crèches.
Anne Hidalgo, maire de Paris
Si elle se dit prête à négocier avec l’exécutif pour trouver un compromis, Anne Hidalgo prévient qu’elle n’acceptera aucune coupe budgétaire qui remettrait en cause les services publics ou les investissements écologiques de la ville.
Pas de 3e mandat en vue
En parallèle de ses mises au point budgétaires, Anne Hidalgo a créé la surprise en annonçant au Monde qu’elle ne briguerait pas un troisième mandat à la mairie de Paris en 2026. Une décision mûrement réfléchie pour celle qui dirige la capitale depuis 2014 et qui souhaite désormais préparer sa succession dans les meilleures conditions.
Élue dès le 1er tour en 2020 après un premier mandat marqué par des réalisations emblématiques comme la piétonisation des voies sur berges, Anne Hidalgo laissera quoiqu’il arrive une empreinte forte sur la ville. Mais c’est bien sa gestion des finances qui cristallise aujourd’hui les débats, à l’heure où les collectivités doivent faire face à une pression budgétaire inédite. Un combat qu’Anne Hidalgo semble déterminée à mener jusqu’au bout, quitte à s’opposer frontalement au gouvernement.