C’est une affaire qui avait profondément choqué l’Angleterre. Fin juillet, trois fillettes de 6, 7 et 9 ans étaient poignardées à mort lors d’un cours de danse à Southport, dans le nord-ouest du pays. Un drame qui avait rapidement tourné à l’émeute anti-immigration, attisée par des groupes d’extrême droite sur les réseaux sociaux. Le suspect, un jeune homme de 18 ans, vient d’être présenté à la justice et son procès a été fixé au mois de janvier.
Un accusé mutique et des charges accablantes
Mercredi, Axel Rudakubana a comparu par visioconférence devant la cour criminelle de Liverpool depuis sa prison. Lorsque le juge lui a demandé s’il souhaitait plaider coupable ou non des faits qui lui sont reprochés, l’accusé est resté silencieux, secouant régulièrement la tête pendant l’énoncé des charges. Son attitude contraste avec sa précédente comparution fin octobre, où il avait partiellement caché son visage.
En plus des trois meurtres, le jeune homme né au Pays de Galles dans une famille originaire du Rwanda est poursuivi pour avoir blessé huit autres enfants et deux adultes lors de l’attaque. Mais ce n’est pas tout. Bien que le mobile terroriste n’ait pas été retenu, il a également été inculpé pour détention d’informations susceptibles d’être utiles à un terroriste. Selon la police, il aurait en effet produit de la ricine, un poison extrêmement toxique, et détenu un manuel d’entraînement d’Al-Qaïda.
Un procès sous haute tension
Face au mutisme de l’accusé, le juge a acté qu’il plaidait non coupable de l’ensemble des charges. Son procès, qui devrait durer jusqu’à 4 semaines, débutera le 20 janvier prochain. Une quinzaine de proches des victimes, dont les parents de l’une des fillettes assassinées, étaient présents dans la salle du tribunal pour cette audience préliminaire.
Ce triple meurtre odieux et les troubles qu’il a engendrés risquent de peser sur l’atmosphère des débats. Un organisme de contrôle de l’action policière a estimé mercredi que les forces de l’ordre avaient sous-estimé le climat de violence et le poids de la désinformation qui ont culminé avec les émeutes anti-immigration de cet été. La tension sera donc palpable lors de ce procès hors norme qui s’annonce d’ores et déjà comme l’un des plus suivis de ces dernières années en Angleterre.