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Angers : Guerre de Territoires entre Migrants dans un Parc

Ce qui se passe chaque soir dans le parc du quartier Monplaisir à Angers glace le sang : bouteilles vides, cris, et désormais des coups de couteau. Deux graves agressions en six semaines. Et derrière ? Une guerre de territoires entre groupes de migrants nord-africains et ouest-africains qui se disputent la maîtrise du lieu. Les riverains, eux, n’en peuvent plus…

Il est 22 heures dans le quartier Monplaisir à Angers. Les lampadaires peinent à percer la brume d’automne. Dans le parc, on entend d’abord des éclats de voix, puis le bruit caractéristique de bouteilles qui se brisent. Quelques minutes plus tard, un hurlement déchire la nuit. Un jeune homme s’effondre, le ventre ouvert par une lame. Scène banale ? Non. Scène devenue presque ordinaire pour les riverains qui assistent, impuissants, à la transformation de leur square en zone de non-droit.

Un parc autrefois familial devenu terrain de règlement de comptes

Le parc dont il est question n’a rien d’un lieu reculé. Situé en plein cœur du quartier Monplaisir, il était encore il y a quelques années le rendez-vous des familles, des joggeurs et des retraités qui venaient nourrir les canards. Aujourd’hui, dès la tombée de la nuit, l’ambiance change radicalement. Des groupes de jeunes, parfois très jeunes, s’y retrouvent pour boire, fumer, et surtout affirmer leur présence.

Fin août 2025, une première rixe éclate. Les coups de couteau pleuvent. Plusieurs blessés graves. À peine le temps de souffler que début octobre, rebelote : nouvelle expédition punitive, nouvelle victime laissée pour morte sur le gazon. Deux enquêtes sont ouvertes pour « violences en réunion avec arme » et « tentative de meurtre ». Les dossiers sont lourds. Les protagonistes, eux, sont presque tous connus des services de police.

D’un côté les Nord-Africains, de l’autre les Africains subsahariens

Ce qui frappe les enquêteurs, c’est la ligne de fracture parfaitement identifiable. D’un côté, des jeunes originaires du Maghreb, majoritairement marocains et algériens. De l’autre, des jeunes venant d’Afrique de l’Ouest – Guinée, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal. Deux communautés qui, dans ce parc, ne se mélangent pas. Pire : elles se toisent, se provoquent, et finissent par en venir aux mains. Voire aux lames.

« C’est clairement une guerre de territoire. Ils veulent contrôler veulent le parc la nuit pour leurs activités », confie une source proche du dossier.

Activités ? Vente de drogue au détail, consommation d’alcool en quantité, mais aussi simple affirmation de puissance. Le parc est devenu un symbole. Celui qui domine le square domine le quartier, du moins dans leur logique.

Les riverains : entre peur et résignation

Dans les immeubles qui entourent le parc, les habitants n’osent plus sortir après 20 heures. Une retraitée témoigne anonymement : « On a peur de traverser pour aller à la pharmacie. Ils sont trente, quarante parfois, assis sur les bancs, musique à fond, bouteilles partout. Si vous passez trop près, on vous insulte. »

Un père de famille ajoute : « Mes enfants ne vont plus au city-stade. Trop dangereux. On a vu des gamins de 14-15 ans avec des couteaux papillons. Ils s’entraînent devant tout le monde. »

Les services de nettoyage de la ville confirment : chaque matin, ils ramassent des dizaines de bouteilles vides, souvent de vodka bon marché ou de whisky premier prix. Des traces de bagarres aussi : bancs renversés, poubelles incendiées, taches de sang séché qu’il faut nettoyer à grande eau.

Mineurs non accompagnés au cœur du problème

Parmi les protagonistes, nombreux sont ceux qui sont officiellement des « mineurs non accompagnés ». Des adolescents, parfois âgés de 15 ou 16 ans, pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance. Logés dans des foyers ou des hôtels, ils disparaissent chaque soir pour rejoindre le parc.

Ces jeunes, souvent sans repères, sans famille, sans avenir clair, trouvent dans ces bandes une forme d’appartenance. Une identité. Un territoire à défendre. Et malheureusement, une spirale de violence dans laquelle ils s’enferment.

Une éducatrice spécialisée, sous couvert d’anonymat, explique : « On les perd le soir. Ils sortent en douce, rejoignent les plus grands. Quand on les retrouve, ils sont ivres ou défoncés. Et parfois, ils ne reviennent pas vivants. »

Une municipalité dépassée

La mairie d’Angers a bien tenté quelques mesures : renforcement de l’éclairage, rondes de la police municipale, installation de caméras. Mais rien n’y fait. Les groupes reviennent dès que les agents repartent.

Un adjoint au maire, interrogé récemment, a reconnu « une situation complexe » tout en refusant le terme de « zone de non-droit ». Pourtant, les faits sont là : deux tentatives de meurtre en six semaines dans un seul et même parc.

Les habitants, eux, demandent des moyens bien plus radicaux : présence policière permanente la nuit, fermeture du parc à 21 heures, expulsion des fauteurs de troubles connus. Pour l’instant, aucune réponse concrète.

Un phénomène qui dépasse largement Angers

Ce qui se passe à Monplaisir n’est pas isolé. À Nantes, Rennes, Tours, Lille, on retrouve le même schéma : parcs, squares, halls d’immeubles occupés par des groupes communautaires qui se disputent le terrain. Avec, à chaque fois, les mêmes ingrédients : alcool, drogue, armes blanches, et une impunité perçue.

Dans certaines villes, les affrontements ont même pris une dimension ethnique assumée. À Dijon en 2020, on se souvient des expéditions punitives tchétchènes. À Paris, les bagarres entre Afghans et Soudanais dans le nord de la capitale. Partout, le même constat : l’État semble incapable d’endiguer le phénomène.

Vers une explosion inévitable ?

Dans le parc Monplaisir, la tension reste maximale. Les deux communautés continuent de se fréquenter, de se défier. Chacune attend la moindre étincelle pour repartir à l’assaut.

Un riverain conclut, amer : « La prochaine fois, ce ne sera pas un migrant qui restera au sol. Ce sera l’un d’entre nous. Et là, peut-être qu’on réagira enfin. »

En attendant, chaque soir, les habitants ferment leurs volets un peu plus tôt. Et le parc, lui, continue sa lente descente dans l’insécurité la plus totale.

Ce que révèle vraiment l’affaire du parc Monplaisir, c’est l’échec complet d’une politique migratoire qui refuse de regarder la réalité en face. Des milliers de jeunes hommes, souvent sans qualification, sans projet, sont laissés à l’abandon dans nos villes. Résultat : ils recréent les codes de la rue qu’ils ont fuits, et les exportent chez nous. Avec la violence en prime.

Combien de parcs devront encore basculer avant qu’on ose enfin poser les bonnes questions ?

Le silence des autorités, lui, est assourdissant.

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