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Angelo Becciu : Cardinal Déchu Renonce au Conclave

Un cardinal influent, déchu pour fraude, renonce au conclave. Quel impact pour l’Église ? Découvrez l’histoire d’Angelo Becciu et ses secrets...

Imaginez un homme au sommet de la hiérarchie vaticane, côtoyant les papes, influençant les décisions majeures de l’Église catholique. Puis, en un instant, tout s’effondre : accusations de fraude, procès retentissant et une chute spectaculaire. C’est l’histoire d’Angelo Becciu, un cardinal sarde dont le nom a récemment secoué les murs de la Cité-état. Pourquoi ce prélat, autrefois si puissant, a-t-il choisi de renoncer au conclave qui désignera le prochain pape ? Plongeons dans cette saga où se mêlent foi, pouvoir et trahison.

Un Cardinal au Cœur d’un Scandale

Angelo Becciu, âgé de 76 ans, n’est pas un inconnu au Vatican. Pendant des décennies, il a gravi les échelons d’une institution millénaire, passant de diplomate discret à l’un des hommes les plus influents de l’Église. Mais en 2020, son monde s’écroule. Accusé de fraude financière, il est convoqué par le pape François pour une rencontre décisive. En seulement vingt minutes, sa carrière bascule. Qui est cet homme, et comment en est-il arrivé là ?

Un Parcours Prestigieux

Né en Sardaigne, Becciu a toujours été destiné à servir l’Église. Sa carrière commence par des missions diplomatiques dans des pays aussi variés que le Soudan, Cuba ou la Nouvelle-Zélande. Ces postes, souvent exigeants, forgent sa réputation de travailleur acharné et de fin négociateur. En 2011, il atteint le sommet : nommé numéro deux de la Secrétairerie d’État, il devient l’équivalent d’un ministre de l’Intérieur au Vatican.

Ce rôle stratégique le place au cœur des décisions. Il est en contact direct avec le pape Benoît XVI, puis François, influençant des dossiers cruciaux. Un ancien collaborateur le décrit ainsi : « Il était partout, au centre de tout. » En 2018, Becciu est créé cardinal par François et prend la tête du département chargé des canonisations, un poste prestigieux mais moins central. Pourtant, c’est à ce moment que les ennuis commencent.

« Il était partout, au centre de tout. »

Un ancien employé du Vatican

Les Premiers Soupçons

En 2020, des rumeurs de malversations financières éclatent. Le pape François, connu pour sa volonté de réformer les finances vaticanes, convoque Becciu. L’entretien est bref mais brutal : des accusations graves pèsent sur le cardinal. Il est sommé de renoncer à ses prérogatives cardinalices et de quitter son poste. Becciu, abasourdi, clame son innocence, mais le mal est fait.

Les soupçons portent sur plusieurs affaires. La plus médiatisée concerne l’achat d’un immeuble de luxe à Londres. Cette opération, financée par le Denier de Saint-Pierre – une collecte destinée aux œuvres caritatives – s’est soldée par une perte colossale de 183 millions d’euros. Pour le tribunal du Vatican, cette somme représente un tiers des liquidités de la Secrétairerie d’État, un désastre financier.

Le Denier de Saint-Pierre : Cette collecte annuelle, destinée à financer les œuvres caritatives du pape, est au cœur de l’affaire. L’utilisation de ces fonds pour des investissements hasardeux a choqué les fidèles.

Un Procès Historique

En 2021, un procès inédit s’ouvre au Vatican. Becciu devient le plus haut dignitaire de l’Église à comparaître devant la justice civile de la Cité-état. Les chefs d’accusation sont lourds : fraude, abus de pouvoir, blanchiment et extorsion. Pendant deux ans, les audiences se succèdent, révélant un monde d’intrigues et de décisions opaques.

Outre l’affaire de l’immeuble londonien, Becciu est accusé d’avoir versé 575 000 euros à une intermédiaire pour libérer une religieuse otage au Mali. L’opération échoue, et l’argent aurait été dépensé en articles de luxe. Une autre accusation concerne un don de 120 000 euros à une organisation caritative sarde, qui aurait bénéficié à une coopérative gérée par son frère. Ces révélations ternissent l’image de l’Église.

Affaire Montant Conséquences
Immeuble de Londres 183 M€ Perte financière massive
Libération d’otage 575 000 € Fonds détournés
Don à Caritas 120 000 € Possible népotisme

La Condamnation

En décembre 2023, le verdict tombe : Becciu est condamné à cinq ans et demi de prison. Les juges dénoncent un usage illégitime des fonds et un abus d’autorité. Bien qu’il conserve son titre de cardinal, il est privé de ses droits, notamment celui de participer au conclave. Becciu fait appel, affirmant être victime d’une injustice. Pendant ce temps, il reste libre, résidant dans son appartement au Vatican.

Cette condamnation marque un tournant. Jamais un cardinal n’avait été jugé ainsi. Pour beaucoup, elle symbolise la volonté de François de nettoyer les finances vaticanes. Mais pour Becciu, c’est une trahison. « J’ai toujours servi l’Église avec fidélité », déclare-t-il, convaincu d’un complot contre lui.

« J’ai toujours servi l’Église avec fidélité. »

Angelo Becciu, après sa condamnation

Le Conclave : Une Polémique Éteinte

La mort du pape François en avril 2025 ouvre une nouvelle page. Le conclave, prévu pour le 7 mai, doit désigner son successeur. Mais une question agite les cercles vaticans : Becciu peut-il voter ? Âgé de moins de 80 ans, il est techniquement éligible. Il affirme n’avoir jamais renoncé par écrit à ce droit, créant une controverse.

La tension monte. Certains cardinaux s’inquiètent : la présence d’un condamné pourrait entacher la légitimité du conclave. Finalement, Becciu reçoit deux lettres signées par François, exprimant le souhait qu’il s’abstienne. Le 29 avril, il annonce sa décision : « Pour le bien de l’Église, je renonce. » Cette déclaration met fin à des jours de spéculations.

« Ayant à cœur le bien de l’Église, j’ai décidé d’obéir à la volonté du pape François. »

Les Répercussions pour l’Église

L’affaire Becciu dépasse le cadre d’un simple scandale. Elle soulève des questions sur la gestion financière du Vatican et la transparence de ses institutions. Voici les principaux impacts :

  • Crise de confiance : Les fidèles s’interrogent sur l’utilisation de leurs dons.
  • Réformes financières : François a multiplié les mesures pour assainir les comptes.
  • Image ternie : Les scandales fragilisent l’autorité morale de l’Église.

Pour le prochain pape, le défi sera immense. Il devra restaurer la confiance tout en poursuivant les réformes. Becciu, quant à lui, reste dans l’ombre, attendant l’issue de son appel. Son histoire illustre les tensions entre tradition et modernité au sein de l’Église.

Un Homme entre Foi et Déshonneur

Angelo Becciu incarne une paradoxe. D’un côté, un homme de foi, dévoué à l’Église depuis des décennies. De l’autre, un cardinal accusé d’avoir trahi la confiance de millions de fidèles. Son renoncement au conclave, bien que motivé par le « bien de l’Église », ne clos pas le débat sur son innocence.

Son cas rappelle que le Vatican, malgré son aura spirituelle, n’échappe pas aux luttes de pouvoir et aux scandales. Alors que la chapelle Sixtine s’apprête à accueillir les cardinaux, une question demeure : Becciu est-il un bouc émissaire ou un coupable ? L’histoire, peut-être, le dira.

Et vous, que pensez-vous de cette affaire ? Le Vatican peut-il regagner la confiance des fidèles ? Partagez vos réflexions dans les commentaires.

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