Un tremblement de terre politique secoue Taïwan alors que Ko Wen-je, ex-maire de la capitale Taipei et ancien candidat à la présidence, fait face à de graves accusations de corruption. Selon une source proche de l’enquête, l’homme politique aurait reçu un pot-de-vin substantiel d’un promoteur immobilier en échange de l’approbation d’un projet par la municipalité lorsqu’il était en fonction.
Un Scandale qui Ébranle la Scène Politique Taïwanaise
Ko Wen-je, chirurgien de profession reconverti en politique, s’était présenté comme un candidat anti-establishment lors de la dernière élection présidentielle en janvier. Malgré une troisième place, il avait récolté plus d’un quart des suffrages. Son inculpation pour corruption et usage frauduleux de donations politiques fait l’effet d’une bombe, le parquet de Taipei réclamant pas moins de 28 ans et demi de prison à son encontre.
Un Pot-de-Vin qui Pèse Lourd
Au cœur des soupçons, un pot-de-vin de plus de 400 000 euros qu’aurait perçu Ko Wen-je en 2022, alors qu’il était encore maire, de la part d’un promoteur immobilier en mal d’approbation municipale. L’ancien édile, en détention provisoire depuis septembre, est aussi accusé d’avoir voulu entraver l’enquête en se débarrassant de preuves compromettantes et en intimant à de présumés complices de quitter l’île.
Ko Wen-je nie les accusations de corruption à son encontre dans des transactions immobilières.
S’il reconnaît des irrégularités dans ses comptes de campagne, pour lesquelles il s’est excusé, l’ancien maire conteste fermement les allégations de corruption. Son parti, le TPP, dont il a récemment démissionné de la présidence, dénonce quant à lui des poursuites « politiquement motivées », pointant l’absence de « preuves concrètes » à l’appui de l’accusation.
Le TPP, Faiseur de Rois au Parlement ?
Malgré le séisme provoqué par l’affaire, le TPP pourrait bien tirer son épingle du jeu. Avec 8 sièges obtenus aux dernières élections législatives, il se retrouve en position d’arbitre entre les deux grandes formations que sont le Parti démocrate progressiste (DPP) du président Lai Ching-te et le Kuomintang (KMT), principal groupe d’opposition. Une situation qui pourrait conférer au parti un rôle clé dans les débats à venir.
Ce scandale, qui ébranle la classe politique taïwanaise, soulève de nombreuses questions. Ko Wen-je, longtemps vu comme un outsider prometteur, va-t-il parvenir à se défaire de ces graves accusations ? Le TPP sortira-t-il renforcé ou affaibli de cette crise ? Nul doute que l’affaire sera suivie de près, tant elle pourrait avoir d’impact sur les futurs équilibres politiques à Taïwan.